Où l’on comprend, une nouvelle fois, que les dictatures ne résistent pas, elles non plus, aux virus pathogènes.
Article de Jean-Yves Nau
(Journaliste et Médecin)
Source : jeanyvesnau.com
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C’est une information présentée comme une exclusivité par La Croix (Dorian Malovic) : un source officielle fait état de trois décès du coronavirus, fin janvier, à Pyongyang, et de cinq autres à la frontière chinoise. « Une grave épidémie menace le pays, dont le système sanitaire est des plus fragiles, résume le quotidien catholique. Pyongyang est touchée à son tour par le coronavirus. Selon l’agence DailyNK, basée à Séoul et souvent bien informée sur la réalité nord-coréenne, qui cite un officiel nord-coréen de haut niveau à Pyongyang, ‘’une femme, la cinquantaine, souffrant de fièvre et de toux est morte le 27 janvier’’.’’ Les autorités ont parlé d’un décès par pneumonie’’, rapporte cette même source, mais cette personne avait été placée en quarantaine, les autorités sanitaires craignant déjà qu’elle ne soit contaminée par le coronavirus. »
De source chinoise, plusieurs cas ont aussi été identifiés dans la ville nord-coréenne de Sinuiju, une zone économique spéciale frontalière de la ville chinoise de Dandong, par laquelle passent 80 % des échanges commerciaux entre les deux pays. Les autorités nord-coréennes qui avaient, les premières, fermé leurs frontières avec la Chine, le 20 janvier, sont en alerte maximale.
Des photos diffusées par l’agence officielle KCNA montrent des opérations de désinfection sur le port de Nampo, au sud de Pyongyang, et dans les bus de la capitale.
Des photos diffusées par l’agence officielle KCNA montrent des opérations de désinfection sur le port de Nampo, au sud de Pyongyang, et dans les bus de la capitale.
Nouveau virus, dictature à l’ancienne
« De nombreux ouvriers, commerçants et étudiants sont rentrés de Chine pour le Nouvel An, à la mi-janvier, et j’ai appris que ceux qui sont bloqués en Chine sont mis en quarantaine sur les chantiers chinois », affirme Juliette Morillot, spécialiste de la Corée du Nord (environ 25 millions d’habitants). Selon elle, la minorité chinoise - plusieurs milliers de personnes - qui vit en Corée du Nord et qui a un passeport nord-coréen, commerce librement et passe la frontière. « Il ne fait aucun doute que cette crise est un coup dur pour l’économie nord-coréenne, déjà étranglée par les sanctions de l’ONU depuis 2016 ».
Faudrait-il rappeler que sur le plan sanitaire, la Corée du Nord souffre de profondes carences ? Et que la fermeture des frontières avec le voisin chinois couperait un peu plus le cordon d’approvisionnement matériel (textiles, médicaments, électroniques) et idéologique en provenance de Chine ? « La tuberculose fait déjà des ravages depuis des années, et ils n’ont pas assez de kit-tests ni de médicaments pour la traiter », témoigne un médecin asiatique cité par La Croix et qui s’est rendu plus de vingt fois en Corée du Nord pour des missions humanitaires. Alors, face à ce coronavirus dont ils ne savent pas grand-chose, cela pourrait être très meurtrier dans les mois à venir.
Peut-on, dès à présent, imaginer les conséquences de la nouvelle contamination virale dans une dictature à l’ancienne ?
(Journaliste et Médecin)
Source : jeanyvesnau.com
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