"La Vie Hospitalière"

samedi 4 juillet 2020

À l'origine du coronavirus, la « mystérieuse toux » d'un ressortissant qatari


En fait, le virus Covid-19 est apparu pour la première fois en 2012 entre Doha et Londres. Les experts avaient immédiatement donné l'alerte

Dans un article publié sur VICE en 2013, le tout premier cas recensé du coronavirus (Covid-19 dorénavant) était évoqué. Et surprise, il ne vient pas de Chine mais du Qatar. En septembre 2012, un ressortissant Qatari a dû rejoindre Londres pour faire soigner une toux bien particulière. Quelques jours après, il mourrait de ce virus, encore inconnu des médecins. Personne ne sait comment ce premier cas a contracté cette infection pulmonaire. 
À l'époque, ce nouveau SRAS avait déjà fait plusieurs victimes. La moitié des cas rapportés avaient été fatals à leurs porteurs.




Une étude révélait alors que le virus se développait dans le corps humain plus vite que le SRAS et infectait le système immunitaire aussi facilement qu’un rhume des foins. Les médecins anglais et écossais assuraient à l’époque que le virus posait peu de risques pour la population. Mauvaise pioche. Interviewé par notre journaliste en 2013, l'auteur de Spillover : Animal Infections and the Next Human Pandemic, David Quammen, était l'un des premiers à mettre en garde contre la dangerosité du virus. Nous l'avons contacté pour qu'il nous parle de sa prédiction : « En 2012, j'avais prédit que la prochaine maladie à grande échelle serait un virus qui proviendrait de la consommation d'un animal sauvage, comme pour le coronavirus. C'est une déduction faites à partir de plusieurs entretiens réalisés avec des experts qui ont étudié les dernières pandémies. Les scénarios de pandémies de SRAS dont j'ai parlé dans mon livre ressemblent beaucoup à ce qu'il est en train de se passer. » Dans son ouvrage, l'arrivée de ce virus marque le début d'une nouvelle pandémie qui décime des centaines de milliers d'hommes. Un scénario peut-être, on l'espère, un peu trop catastrophe.

Le coronavirus a-t-il disparu entre 2012 et maintenant ? 

Il aura fallu attendre 8 ans pour que le coronavirus refasse irruption chez l'homme, pour cette fois faire beaucoup plus de victimes. Qu'a donc fait le coronavirus tout ce temps ? « Les virus zoonotiques (des maladies et infections dont les agents se transmettent naturellement des animaux vertébrés à l'être humain) ne disparaissent pas. La transmission entre les hommes peut être régulée et s'arrêter mais le virus continue forcément d'attendre patiemment dans un hôte, qui est souvent un animal porteur sain. » Ce qui explique la raison pour laquelle personne ne s'est penché sur le vaccin d'un virus qui a disparu quasiment aussi vite qu'il est apparu. Dommage, un vaccin aurait été bien utile. Dès l'arrivée du coronavirus, les experts interrogés par David Quammen ont de suite été inquiets par cette nouvelle forme de SRAS. Pour certain, il s'agit de la prochaine maladie à grande échelle.

« Nous sommes autant à la merci de ce virus qu'un maquis de Provence attendant d'être anéanti par le Reich »

Très rapidement, après le grand retour du coronavirus fin 2019, des mesures de sécurité ont été prises dans de nombreux aéroports pour éviter sa propagation. Cela n'aura pas suffi pour empêcher le virus de parcourir des milliers de kilomètres et d'infecter des personnes du monde entier. Si le coronavirus a pour l'instant un taux de mortalité assez faible, le risque de pandémie reste possible. La faute à la mondialisation selon David Quemman : « Nous n'avons jamais été si connectés les uns avec les autres. Nous transportons de par le monde des produits, des hommes, par avion, bateau, train, etc... Et tout cela très rapidement. De fait, si une nouvelle maladie nous tombe dessus, elle sera propagée autour du globe tout aussi rapidement. Nous sommes autant à la merci de ce virus qu'un maquis de Provence attendant d'être anéanti par le Reich. »

Mais gardons la tête froide, le nombre de nouvelles contamination est en forte baisse. Le virus fait, certes, des victimes mais qui généralement avait déjà une pathologie, ayant affaibli leur système immunitaire, avant de contracter le coronavirus. David Quemman ne mâche pas ses mots et affirme que nous n'avons que ce que nous méritons. Selon lui, chaque nouveau virus est une conséquence de nos actes. "Le coronavirus fait partie du fardeau des humains. C'est la conséquence de la surpopulation et du fait que l'on continue à manger des animaux sauvages alors que nous savons pertinemment qu'ils sont porteurs de nombreux virus. Il y aura d'autres événements de ce type dans les années à venir c'est certain", affirme-t-il.
Retenons qu'un virus n'a pas de nationalité. En 2012 Qatari, en 2019 Chinois, le coronavirus se transmet par contact avec certaines espèces d'animaux sauvages dans n'importe quelle région du globe. Éviter de manger des animaux sauvages limitera la diffusion de virus de la même famille que celle du coronavirus et vous évitera de mourir prématurément et éviter d'être raciste vous fera probablement vivre plus longtemps également. De nombreux autres virus n'ont pas besoin de passer d'un animal à un homme pour faire des dégâts et le port du masque ne vous sera pas toujours utile. Alors on respire un coup et on ferme cette page qui vend un pack de gels antibactériens et gants à -50%. La fin du monde n'est pas encore pour demain. 

Article de Justine Reix 
( cet article a été publié le 13 Février 2020)




Source : vice.com
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