"La Vie Hospitalière"

samedi 25 juillet 2020

« Bas les masques : une efficacité trop incertaine »


Ça peut paraitre incroyable, mais nous vous devons la vérité

L’actualité brûlante me pousse à chambouler la programmation des sujets abordés dans mes Chroniques pour FranceSoir. J’avais prévu aujourd’hui de parler enfin d’une « bonne nouvelle passée, complètement inaperçue ». Mais, cela attendra…

14 juillet 2020 – Emmanuel Macron, interviewé le jour de la fête nationale par Léa Salamé et Gilles Bouleau : « Je souhaite que dans les prochaines semaines on rende obligatoire le masque dans tous les lieux publics clos »

    « On le fait dans les transports, ça marche très bien »

Doit-on comprendre que les usagers des transports en commun qui portent un masque sont moins souvent contaminés par le sars-cov-2 que ceux qui n’en portent pas ? Ou mieux, qu’ils ne sont jamais contaminés lors de leurs déplacements en train, métro, tramway, bus ? Dispose-t-on d’essais comparatifs démontrant l’affirmation de notre président ?

« Les protocoles dans les restaurants fonctionnent très bien, doivent être respectés, mais dans les magasins, etc… »
Le chef de l’État, incitait vigoureusement et sans attendre, les françaises et les français à porter le masque partout, tout le temps et pour tout le monde :
« Mettez des masques, mettez des masques… même en extérieur, même quand on a une bonne distance, c’est plus prudent… même les jeunes qui ont souvent des formes légères, ou asymptomatiques qui considèrent que ce n’est pas grave et qu’ils peuvent prendre des risques. Simplement quand ils prennent ces risques, ils accélèrent la propagation du virus »
Comme lors du confinement, nous sommes devant une mesure généralisée, sans aucun discernement. Une mesure technocratique que seuls des Enarques peuvent prendre en vertu d’un principe de précaution poussé jusqu’à l’absurde.

Avec cette recommandation d’Emmanuel MACRON (au nom de qui ? au nom de quoi ? Que connait-il de l’efficacité des masques ?), nous sommes aux antipodes de ce que préconisait le Pr Jean-François DELFRAISSY et le conseil scientifique auditionnés le 18 juin 2020 par la commission d’enquête de l’assemblée nationale, juste après avoir reconnu qu’un (nouveau) « confinement généralisé ne sera ni possible, ni souhaitable » en déclarant que :

« Il faudra (en cas de 2ème vague ou résurgence du virus) expliquer qu’il va y avoir une population jeune qui a peu de risque, qui peut travailler, qui peut aller à l’école pour les plus jeunes, et de l’autre côté des populations plus âgées, plus à risque qu’il va falloir protéger »
15 juillet 2020 – Olivier Véran « J’invite les français à sans délai, sans attendre la parution d’un décret et sans que l’obligation soit inscrite dans le marbre, à porter un masque dans tous les lieux clos, quels qu’ils soient, et lorsqu’ils sont regroupés encore davantage. Tout en rappelant Monsieur le Député, que porter un masque ne protège pas en soi, si l’on ne fait pas attention, notamment au passage par les mains, et qu’il faut conserver de la distanciation sociale, il faut se laver les mains, il faut utiliser du gel hydro-alcoolique, il faut changer son masque, le porter correctement, tout cela est un travail de vigilance de tous les instants absolument nécessaire, surtout à l’heure où un certain nombre d’indicateurs tentent à montrer que non seulement l’épidémie n’est pas terminée, mais qu’il y a des signes de résurgence çà et là du virus. Je pense notamment à la Mayenne ou à certains hôpitaux parisiens… »

Remarque : Je ne sais pas trop bien si ce n’était pas plutôt « masque en soie » que ce que j’ai écrit dans la transcription ci-dessus…

15 juillet encore. Justement la Mayenne, il en est question dans la matinale de BFM, avec la décision du Préfet d’imposer l’obligation du port du masque dès à présent, suites au franchissement du (nouveau) seuil épidémique de la covid-19 et à l’élévation à la marge de quelques indicateurs. Bien vite, nous en reparlerons, car il s’agit d’une scandaleuse manipulation !

16 juillet 2020 – Jean Castex, nouveau Premier Ministre, devant les sénatrices et les sénateurs « Le port du masque, constitue avec le respect des gestes dits « barrière » une mesure de prévention et de protection efficace »

Il serait intéressant de savoir sur quoi il s’appuie pour parler d’efficacité à propos des masques…

« J’ai donc proposé que l’obligation de le porter soit renforcé dans tous les établissements recevant du public clos. En particulier, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui, les commerces. Cela nécessite un décret, alors que dans les locaux professionnels, cela suppose une évolution des protocoles sanitaires régissant les activités concernées. Nous envisagions une entrée en vigueur de ces dispositions le 1er août, parce qu’encore une fois nous agissons dans une logique préventive et pas sous l’empire de l’urgence. J’ai entendu et compris que cette échéance paraissait tardive ou suscitait quelques interrogations. Le décret entrera donc en vigueur la semaine prochaine ».

17 juillet, à Bruxelles, 3 jours seulement après avoir largement prôné le masque, notre président retire le sien au bout de 3 secondes seulement dans la vidéo suivante. Pourtant il se trouvait bien dans un espace clos qui reçoit du public… Allez comprendre.
Mais, ce ne sera ni le premier ni le dernier à recommander et ne pas porter un masque. Souvenons-nous, de passage à « Bourdin Direct », le Pr Jean-François DELFRAISSY, président du conseil scientifique
Espérons que l’équipe sur le plateau BFM ait bien désinfecté le micro après son passage. Un peu plus loin au cours de son interview par Jean-Jacques Bourdin, il déclare « Nous n’avons pas de médicament, mais la recherche est en cours », et là il nous balance un gros postillon ! D’où la nécessité de bien nettoyer le micro. Pour bien voir le postillon géant de Jean-François DELFRAISSY, ouvrez en plein écran la vidéo sur Youtube exactement ici…

Plus sérieusement, nous allons examiner à présent les preuves les plus robustes de l’efficacité des masques pour lutter contre les pandémies à virus respiratoires

Le meilleur moyen d’évaluer l’efficacité d’un produit de santé (médicament ou dispositif médical) dans une indication donnée, est de réaliser un essai clinique randomisé et contrôlé, comparatif à un placebo ou un comparateur actif.
 De la même manière qu’une « hirondelle ne fait pas le printemps », un seul essai clinique positif n’est pas suffisant, il en faut au moins deux ou davantage pour confirmer l’efficacité.

Dès que l’on dispose de plusieurs essais cliniques supposés répondre à une même question, il devient possible de réaliser une analyse combinée de l’ensemble des données, appelée « méta-analyse ».

Il existe une organisation internationale d’experts médicaux indépendants, de grande renommée, la « Collaboration Cochrane » qui réalise régulièrement dans le but d’éclairer les recommandations de bonne pratique, ce que l’on appelle des « revues méthodiques et méta-analyses ».

1. Une première revue méthodique et méta-analyse portant sur l’efficacité des masques a été publiée par la Collaboration Cochrane en juin 2011 après trois pandémies, le SRAS en 2003, la grippe aviaire H5N1 en 2006, et la grippe porcine H1N1 en 2009 (rapport complet). Le moins que l’on puisse dire c’est que les études retenues ne sont pas très probantes. Sur les 215 études sélectionnées, les auteurs ont retenu 66 publications objets de cette revue méthodique. Seules les études cas témoins étaient suffisamment homogènes pour faire l’objet d’une méta-analyse.
Seules 10 à 15 % des études retenues par les experts indépendants sont jugées à faible risque de biais selon les types de biais. Par exemple, un biais de sélection peut être observé si la population incluse dans l’essai n’est pas représentative de la population qui utilisera les masques, ou si les deux groupes inclus dans l’essai (ceux qui portent des masques et ceux qui n’en portent pas) ne sont pas comparables. Autre exemple, normalement dans un essai clinique randomisé, l’analyse doit porter sur la totalité des patients inclus. Le biais d’attrition survient lorsque des patients ou des données de patients ont été exclues de l’analyse des résultats. Le biais de reporting consiste à ne pas publier les résultats défavorables…


Source : francesoir.fr
Pour plus d'informations (pour la suite, voir les nombreuses vidéos et les graphiques de ce très bon article).



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