"La Vie Hospitalière"

jeudi 26 mars 2020

Chloroquine : Entre optimisme et septicisme


Alors que plusieurs pays dont la France et les États-Unis jugent encourageants les tests effectués à base de chloroquine sur les malades atteints du Covid-19, les Marocains semblent convaincus qu’il s’agit d’une nouvelle arme contre ce virus et se sont rués sur les stocks de Plaquenil en pharmacie

Ce qui a poussé le gouvernement marocain à acheter tous les stocks de Nivaquine, un médicament antipaludéen produit à base de chloriquine par le groupe français Sanofi dans ses usines de Casablanca. Et contrairement à ce qui a été publié dans certains médias, la nivaquine produite par Sanofi Maroc n'était pas destinée à l'exportation vers l'Afrique sub-saharienne mais simplement au marché marocain. 
Dans un communiqué publié samedi, la filiale marocaine du groupe pharmaceutique français, explique que «la Nivaquine (chloroquine sulfate), indiquée dans le traitement curatif et préventif du paludisme dispose d’une autorisation de mise sur le marché valable uniquement pour le marché marocain», tout en soulignant que «ce médicament ne fait l’objet d’aucune activité export». 
Le groupe pharmaceutique explique également que «dès réception de la requête du ministère de la Santé, il a livré l’intégralité de son stock de Nivaquine et également de Plaquenil, indiqué dans le traitement de la polyarthrite rhumatoïde et des maladies du collagène». Si le chef du gouvernement marocain a, dès mercredi, affirmé sur son compte Twitter que tous les malades du Covid-19 seraient traités au Plaquenil, le comité technique et scientifique du programme national de prévention et de contrôle de la grippe et des infections respiratoires aiguës sévères, réuni vendredi, a lui aussi recommandé l’utilisation temporaire de la chloroquine et du sulfate d'hydroxy-chloroquine pour le traitement de personnes atteintes du nouveau coronavirus. 

Le cours des événements semble donner raison au professeur Didier Raoult 

En effet, Didier Raoult, directeur de l’IHU Méditerranée Infection à Marseille et membre du conseil scientifique dédié au coronavirus, dit être en mesure de guérir le Covid-19, grâce à l'emploi de la chloroquine. 
Lundi dernier, dans un exposé vidéo rencontrant un succès viral sur les réseaux sociaux, le professeur expose en effet les résultats positifs de ses essais cliniques: sur 24 patients atteints du coronavirus, les trois quarts étaient guéris en six jours après avoir reçu de la chloroquine. Et depuis mercredi, le cours des événements semble lui donner raison : après ces "essais jugés prometteurs", le laboratoire Sanofi s’est dit prêt ce mardi 17 mars à offrir à l’État français des doses de Plaquenil pour 300.000 malades. Un peu plus tôt dans la journée, Sibeth Ndiaye expliquait quant à elle, à la sortie du Conseil des ministres français: "En accord avec le professeur Raoult, le ministère de la Santé a souhaité que nous puissions étendre cet essai clinique.
" Didier Raoult explique, par ailleurs, qu’il n’y a pas eu d'aggravation dans les cas traités mais «nous ne voyons pas de gens dans des états graves», souligne-til, dans un entretien accordé au quotidien régional français «La Provence». Et d’ajouter: «Pour l'instant, les cas graves sont ceux qui ne sont ni détectés, ni traités et qui arrivent avec une insuffisance respiratoire très grave. Ils vont directement en réanimation et vont mourir là-bas. Si on dépiste et que l'on traite les gens précocement, il y a forcément plus de chance de les sauver 48 heures avant la phase terminale». 
Concernant les effets secondaires du traitement à l'hydroxychloroquine, Didier Raoult explique que «ce qu'on dit sur les effets secondaires est tout simplement délirant». «Ce sont des gens qui n'ont pas ouvert un livre de médecine depuis des années. 
Plus d'un milliard de gens en ont bouffé, les personnes qui souffrent de lupus en prennent pendant des décennies... Je connais très bien ces médicaments. J'ai traité 4.000 personnes au Plaquénil depuis 20 ans. Ce n'est pas moi qui suis bizarre, ce sont les gens qui sont ignorants», précise-t-il, avant de conclure : «On ne va pas m'apprendre la toxicité de ce médicament». Rappelons enfin que face à la pandémie de Covid-19, les États-Unis ont eux aussi approuvé le recours à la chloroquine qui a «montré des résultats préliminaires très encourageants », a annoncé Donald Trump. «Nous allons pouvoir rendre ce médicament disponible quasiment immédiatement », a assuré le président américain lors d'une conférence de presse à la Maison Blanche, estimant que cela pourrait «changer la donne» face à la pandémie. 

Article de Mehdi Ouassat


Source : libe.ma

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