"La Vie Hospitalière"

vendredi 6 mars 2020

Une équipe de chercheurs chinois a identifié deux variations du nouveau coronavirus

Cela peut expliquer la présence de cas sévères et graves au sein de la population.
Le nouveau coronavirus pourrait-il se présenter sous deux formes différentes ? 

Une équipe de chercheurs chinois a mis en évidence une particularité du SARS-CoV, le virus responsable du Covid-19, la présence de deux souches différentes. Selon cette étude c’est pour cela que l’on observerait des cas beaucoup plus graves que d’autres. En Chine, qui reste le premier foyer de cas de coronavirus, le nombre de décès avoisine les 3000, alors qu’environ 80 000 personnes ont été infectées et 50 000 en sont guéries.

L’étude, repérée par L’Obs, et publiée dans "Natural Sciences Review", une revue de l’Académie des sciences de Chine, s’intéresse à l’étendue des divergences entre le SARS-CoV-2 et les autres coronavirus de la même famille. Ainsi il y aurait deux variantes du virus du Covid-19, soit deux étapes de l’évolution du virus. Pour les auteurs de l’étude, "les analyses génétiques de 103 génomes de SARS-CoV-2 indiquent que ces virus ont évolué en deux types majeurs [désignés L et S]". Selon les chercheurs le virus, a subi 149 mutations.

Un type "L" plus contagieux et plus agressif
Il s’agirait ainsi d’une variation du virus au sein de la même espèce. Ces variations se manifestent dans "le polymorphisme nucléotidique" ainsi que le nomment les chercheurs. Chez les humains cela peut caractériser des variations qui expliquent pourquoi certaines personnes sont davantage sensibles à une maladie ou répondent mieux à un médicament, note L’Obs. Selon cette étude, le type "L" du SARS-COV serait le plus courant, et serait rencontré dans environ 70 % des cas déclarés de Covid-19, alors que le type "S" ne se retrouverait que chez 30 % des cas étudiés.
Les chercheurs estiment que le type "S" du virus serait le plus ancien, et proviendrait des souches animales, il serait aussi le moins agressif pour les humains. Quant au type "L", il aurait évolué à partir du type "S", et se serait adapté à la population humaine, il serait ainsi plus contagieux et plus violent que le type plus ancien.

Source : lexpress.fr
Pour plus d'informations





Extrait du "National Science Review"
(Publié le 3 mars 2020)

L’épidémie de SRAS-CoV-2 a commencé fin décembre 2019 à Wuhan, en Chine, et a depuis touché une grande partie de la Chine et suscité une grande inquiétude mondiale. 
Ici, nous avons étudié l’étendue de la divergence moléculaire entre le SRAS-CoV-2 et d’autres coronavirus connexes. 

Bien que nous ayons constaté seulement 4 % de variabilité des noyaux génomiques entre le SRAS-CoV-2 et un coronavirus lié au SRAS (SRAS-CoV) ; RaTG13), la différence dans les sites neutres était de 17%, ce qui suggère que la divergence entre les deux virus est beaucoup plus grande que prévu. 

Nos résultats suggèrent que le développement de nouvelles variations dans les sites fonctionnels dans le domaine récepteur-contraignant (RBD) du pic observé dans le SRAS-CoV-2 et les virus du pangolin SARSr-CoVs sont probablement causés par des mutations et la sélection naturelle en plus de la recombinaison. 

Les analyses génétiques démographiques de 103 génomes du SRAS-CoV-2 ont indiqué que ces virus ont évolué en deux types majeurs (désignés L et S), qui sont bien définis par deux SNP différents qui montrent un lien presque complet entre les souches virales séquencées à ce jour. 

Bien que le type L (70 %) est plus répandue que le type S (30 %), le type S s’est avéré être la version ancestrale. Alors que le type L était plus répandu dans les premiers stades de l’épidémie à Wuhan, la fréquence du type L a diminué après le début de Janvier 2020. 

L’intervention humaine peut avoir mis une pression sélective plus grave sur le type L, qui pourrait être plus agressif et se propager plus rapidement. D’autre part, le type S, qui est évolutivement plus âgé et moins agressif, pourrait avoir augmenté en fréquence relative en raison de la pression sélective relativement plus faible. 
Ces résultats soutiennent fortement un besoin urgent d’études plus poussées et complètes qui combinent des données génomiques, des données épidémiologiques, et des enregistrements de diagramme des symptômes cliniques des patients présentant la maladie de coronavirus 2019 (COVID-19).






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