L’épidémie de pneumonie à nouveau coronavirus (COVID-19) s’est propagée rapidement en Europe. Au 10 mars, le nombre de cas diagnostiqués était passé à 10.149 en Italie, 1.784 en France, 1.695 en Espagne et 1.524 en Allemagne.
Zhong Nanshan, chef du groupe d’experts de haut niveau de la Commission nationale de la santé et membre de l’Académie chinoise d’ingénierie, et Anita Simonds, présidente de la Société européenne des maladies respiratoires (ERS, pour European Respiratory Society), ont récemment organisé une vidéoconférence pour présenter les résultats et l’expérience de la Chine dans la lutte contre le COVID-19.
Caractéristiques de base et détection du virus SARS-CoV-2
Zhong Nanshan a d’abord parlé des caractéristiques de base du COVID-19, dont la séquence génétique du virus SARS-CoV-2, la nature de la transmission interhumaine et les voies de transmission multiples. Concernant la détection du virus, Zhong Nanshan a présenté un kit de dépistage rapide IgM (immunoglobuline M) développée par l’équipe, qui peut être utilisée comme moyen additionnel pour la détection par acide nucléique. Il a également présenté l’application d’une puce d’amplification thermostatique, qui peut aider les testeurs à distinguer le coronavirus, le virus de la grippe A et le virus de la grippe B.
Pour les patients en rémission dont les résultats aux tests d’acide nucléique sont de nouveau positifs, Zhong Nanshan pense que la teneur en anticorps IgG (immunoglobuline G) chez les patients guéris a beaucoup augmenté et que dans ce cas, il est fortement improbable qu’ils soient une fois de plus infectés. A l’heure actuelle, on ne sait pas si le test d’acide nucléique pour ces patients montre s’ils sont ou non infectés. Zhong Nanshan a proposé que ces patients continuent d’être isolés et suivis après leur sortie de l’hôpital.
Progrès des essais cliniques de médicaments
Zhong Nanshan a indiqué qu’à la date du 17 février, près de 150 essais cliniques de médicaments pour le COVID-19 étaient en cours, avec notamment le Remdesivir, l’acide phosphorique de chloroquine et divers produits de médecine traditionnelle chinoise (MTC)
Il a souligné que le COVID-19 est mortel et que l’on ne peut donc pas utiliser de méthodes de recherche contrôlées randomisées strictes et administrer un placebo aux patients du groupe témoin comme dans les essais ordinaires. Cela serait contraire à l’éthique médicale. La méthode de recherche sans groupe témoin est par conséquent principalement utilisée. Pour les essais avec l’acide phosphorique de chloroquine, on peut voir qu’un nombre important de patients se sont révélés négatifs au virus dans les quatre ou cinq jours suivant la prise du médicament. Zhong Nanshan estime que certains médicaments de MTC actuellement sur le marché ont également certains effets antiviraux et anti-inflammatoires.
Problèmes rencontrés lors des soins cliniques
Zhong Nanshan a expliqué qu’en comparant les résultats de la biopsie de maladie pulmonaire chez des patients atteints du SRAS et du COVID-19, la principale différence est qu’il y a une grande quantité de mucus dans les bronchioles et les alvéoles pour la pneumonie à nouveau coronavirus. Il a estimé que le mucus pourrait être l’une des causes de décès chez les patients gravement atteints.
La ventilation mécanique est importante pour traiter les patients atteints du COVID-19. Zhong Nanshan estime que le mucus dispersé dans les alvéoles et les bronchioles est très dense, ce qui a un impact sur l’efficacité de la ventilation mécanique. Il faut donc urgemment trouver le moyen de retirer le mucus des petites voies respiratoires.
Comment fonctionne le mécanisme de réponse du système immunitaire du COVID-19? Comment utiliser l’ECMO (Oxygénation par membrane extracorporelle) en temps opportun? Tels sont les prochains axes de recherche que Zhong Nanshan a également proposés à l’ERS.
Zhong Nanshan a en particulier mentionné que les données collectées par les équipes de trois hôpitaux de Wuhan et de Guangzhou ont montré que nébuliseurs d’hydrogène et d’oxygène avaient certains effets sur le soulagement des symptômes hypoxiques chez les patients gravement atteints et que le coût d’utilisation était relativement faible. Près d’un millier de patients sont actuellement traités de cette manière.
Partage d’expérience en matière de prévention et de contrôle de l’épidémie en Chine
Prévision de l’évolution de l’épidémie
Zhong Nanshan a indiqué que les modèles prédictifs publiés par de nombreuses équipes de recherche n’incluent pas de paramètres comme « l’intervention gouvernementale en temps opportun », de sorte que les résultats prédictifs n’étaient pas exacts. Le modèle prédictif précédemment conçu par l’équipe de Zhong Nanshan (les données utilisées par le modèle au 9 février) comprend des paramètres plus complets, y compris une forte intervention étatique et l’élimination des pics de retour après la fête du Printemps. Les résultats prédictifs du modèle montrent que l’épidémie en Chine a atteint son pic fin février et qu’elle sera essentiellement sous contrôle fin avril. A l’heure actuelle, les données épidémiologiques sont toutes dans la plage de prédiction de ce modèle.
Le modèle de prédiction conçu par l’équipe de Zhong Nanshan
Zhong Nanshan a déclaré estimer que le nombre de cas confirmés dans tout le pays, en particulier en dehors du Hubei, est en baisse.
À gauche : nouveaux cas confirmés dans le Hubei et hors du Hubei. À droite : cas confirmés dans le Hubei et hors du Hubei (Graphiques : Institut de santé respiratoire de Guangzhou)
Quatre mesures précoces essentielles pour prévenir et contrôler l’épidémie
Zhong Nanshan a indiqué que la mise à jour et la publication quotidiennes de données relatives aux cas confirmés et suspects est une mesure importante. Il a également souligné que la mise en place du mécanisme conjoint de prévention et de contrôle et l’accent mis sur la détection précoce, la notification précoce, l’isolement précoce et le diagnostic et le traitement précoces sont essentiels dans les efforts de prévention et de contrôle de l’épidémie.
Au cours de la vidéoconférence avec Anita Simmons, Zhong Nanshan a également présenté l’expérience de la Chine en matière de contrôle épidémique, notamment la construction des hôpitaux de fortune pour transférer les cas bénins ainsi que les méthodes pour prévenir la propagation de l’épidémie à son début. Mme Simmons a demandé à quoi il fallait faire attention si le COVID-19 réapparaissait dans les 2 ou 5 prochaines années, et Zhong Nanshan lui a également fourni une réponse détaillée.
Zhong Nanshan a souligné que des flambées épidémiques étaient survenues dans certains pays européens et que la propagation devait être évitée le plus tôt possible. Il a souligné que le COVID-19 et la grippe doivent être différenciées par des tests, et que la Chine est disposée à partager son expérience et à échanger avec l’ERS.
Source : french.china.org.cn
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