Le comité scientifique a tenu une deuxième réunion vendredi, Il recommande la Nivaquine pour traiter les patients
Les patients atteints de coronavirus seront soignés à la chloroquine (nom commercial, Nivaquine). C'est la décision la plus importante arrêtée par le comité technique et scientifique qui conseille les autorités dans la lutte contre l'épidémie du Coronavirus lors de sa deuxième réunion vendredi 20 mars.
L'ordre du jour était la définition du protocole thérapeutique, du bilan médical à réaliser pour les patients en dehors de la réanimation. Il s’agissait également d’arrêter les critères de transfert ou d’admission en réanimation des patients et la pertinence des tests rapides.
La situation épidémiologique relative au coronavirus a été marquée par une «recrudescence du nombre de cas, dont certains étaient groupés». Ce qui exige des autorités sanitaires de passer à la phase II du plan national durant laquelle la prise en charge en milieu hospitalier reste l'option prioritaire.
Le comité scientifique a également enregistré des cas graves ainsi que 3 décès dont un concernant un «jeune qui ne présentait aucun antécédent médical particulier». Ce qui a été à l’origine de la tenue de sa deuxième réunion sous la présidence du ministre de la Santé.
Au terme de sa réunion, le comité scientifique a recommandé un traitement décliné en deux options. Dans une première étape, la prescription de la chloroquine (Nivaquine) à raison de 500 mg en deux prises par jour et ce, pendant dix jours ou au sulfate d’hydroxy-chloroquine (Plaquénil), à raison de 200 mg en trois prises par jour pendant dix jours.
Le traitement comporte également l’Azithromycine (500 mg le premier jour puis 250 mg /jour dès le deuxième jusqu’au 7ème jour. Ce traitement est destiné aux patients qui n’ont suivi aucune autre thérapie pour le coronavirus. Si celui s’avère inefficace, la seconde option consiste en une association Lopinavir/Ritonavir 400 mg deux fois par jour, pendant dix jours. Le traitement inclut également des antibiotiques en cas de surinfection bactérienne (Amoxicilline, Moxifloxacine ou Levofloxacione).
La nébulisation (transformation d’un médicament en brume d’aérosol destinée à être inhalée par un patient au moyen d’un masque ou d’un embout buccal), peut faire partie du protocole thérapeutique avec les précautions d’usage pour éviter d’éventuelles infections. Le comité scientifique préconise également des héparines à poids moléculaire pour les patients séjournant en milieu hospitalier.
Au moment de son admission et en dehors de la réanimation, le patient doit subir un bilan minimal concernant la glycémie, l’urée, la créatininémie, les transaminases, etc., ainsi qu’une radiographie thoracique. Les cas bénins ou modérés doivent faire l’objet d’une surveillance médicale deux fois par jour.
Le comité scientifique a défini les critères nécessitant un transfert en réanimation devant la présence: troubles de la conscience, polypnée (respiration rapide), pression systolique (pression maximale) à partir de 120 battements par minute et la saturation en oxygène.
Le fait de présenter l’un de ces critères nécessitera donc le transfert en réanimation. Il a également été recommandé «la mise à disposition de tests rapides antigéniques pour rendre plus facile et plus rapide la confirmation du diagnostic». Depuis quelques semaines, plusieurs spécialistes reconnaissent les effets de la chloroquine dans le traitement du coronavirus. La molécule a permis à la Chine de venir à bout de la crise.
En France, les essais se poursuivent pour déterminer son degré d’efficacité. En attendant les conclusions définitives, le gouvernement a procédé à la réquisition du stock de Plaquénil produit au Maroc par le laboratoire Sanofi. Une mesure prise par précaution pour faire face à une éventuelle recrudescence de l’épidémie.
En effet, le Plaquénil, utilisé à l’origine dans le traitement du paludisme, est désormais introuvable dans les pharmacies d’officine et les grossisteries. Le Maroc en consomme environ 10.000 boîtes par mois. Il est utilisé essentiellement dans les cas de lupus érythémateux (maladie auto-immune qui se caractérise par l’apparition de plaquettes sur la peau), la polyarthrite rhumatoïde ou encore les cas d’affection photo-aggravée.
Le laboratoire Sanofi Maroc a livré au gouvernement la totalité de son stock de Plaquénil et de Nivaquine, préconisés dans le traitement du coronavirus par le comité scientifique (Ph. DR) |
La disparition de Plaquénil des pharmacies d’officine et des grossisteries ne s’explique pas seulement par sa réquisition par le gouvernement pour assurer le traitement des patients atteints par le coronavirus. Selon certaines sources dans l’industrie pharmaceutique, il existait bien une réserve tampon de ce produit avant le rachat par le gouvernement et qu’une bonne partie a été détournée pour un usage personnel en cas d’affection par le coronavirus ou pour le destiner à certains clients. Le ministère de la Santé pourrait lancer une enquête sur les volumes habituellement achetés chez les grossistes et les ventes réelles. L’objectif étant de permettre aux autres patients de trouver ce médicament le plus rapidement possible parce qu’ils ne peuvent s’en passer.
Source : leconomiste.com
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