TRIBUNE : Madame Géraldine Woessner (journaliste au Point) et Monsieur Laurent Neumann (éditorialiste à BMF-TV) le débat télévisuel est-il mort ?
Vos œuvres de démolition télévisuelle du Pr Raoult et de sa légitimité de médecin et chercheur scientifique procèdent systématiquement par inversion des rôles ?
À commencer par le titre de l'émission où vous intervenez le 25 juin, diffusée en direct à 18 heures 42 : « Didier Raoult dit-il vraiment la vérité ?».
Il s'agit là d'un titre accrocheur au faux air de bon aloi, laissant croire à tort à un débat, d'une qualité d'un autre temps, qui serait basé sur des arguments fondés sur la raison ou du moins sur une l'honnêteté intellectuelle.
En reconnaissant tout simplement qu'en tant que journalistes politiques vous n'avez ni la compétence scientifique ni la connaissance approfondie des arcanes de l'industrie pharmaceutique et de son influence auprès des décideurs de santé publique, vous auriez élevé le débat et fait preuve d'ouverture d'esprit.
Cependant, vous préférez reproduire et asséner sans vergogne des contre-vérités collectées, à droite et à gauche, fruits de discussions superficielles avec vos pairs du microcosme des intervenants médicaux et scientifiques dont le téléspectateur ne sait rien des critères qui leur ont permis d'être sélectionnés par votre média. Dès les premières minutes le téléspectateur a compris qu'une fois de plus une messe sournoise était dite et que l'on assistait à une tentative d'enterrement de première classe du Professeur Raoult. C'est d'ailleurs pour cela que de façon tragi-comique pour vous,
Antoine Bristelle, chercheur à Science Po., annonce à la minute 12:20 que seulement 7% des Français ont confiance dans ce que racontent les média télévisuels !… On est tenté de dire « Quelle rigolade ! ».
Mais, comme le ridicule ne tue pas, chacun a poursuivi tranquillement ses divagations sur le plateau. Seul Monsieur Neumann a tenté d'amender un peu ses propos du début en affirmant qu'il s'agissait là finalement que d'un débat normal entre professeurs de médecine mais, qui ne devrait pas être porté à la connaissance du public. En disant cela il contredit son rôle de journaliste qui est de tenir les gens informés sur une question de santé publique qui les regarde en tout premier lieu.
Leur a-t-on interdit un traitement qui fonctionnait, même imparfaitement ?
En fait la question du débat bien plus pertinente pour un grand nombre de téléspectateurs n'est pas : « Didier Raoult dit-il la vérité ? » mais serait plutôt : « Géraldine Woessner et Laurent Neumann disent-ils la vérité ? ». Bon nombre de critiques que vous portez à l'encontre du Pr Raoult pourraient vous caractériser en premier lieu. Les écoliers des classes élémentaires le savent bien, en matière de calomnie : « C'est celui qui le dit qui l'est ! »
Vous accusez le professeur Raoult de ne pas douter en même temps vous assénez des contre-vérités scientifiques dont vous n'avez même pas conscience.
Minute 2:03 : le présentateur de l'émission affirme que Géraldine Woessner (tout sourire sur le plateau) a relevé 4 mensonges du Pr Raoult dont le premier serait qu' « il affirme que toutes les études randomisées ont montré une efficacité de l'hydroxychrloroquine, ce qui est absolument faux ».
Nous pensons que votre manière, comme celle de bien d'autres intervenants, de vouloir absolument réduire un problème très complexe de science médicale à un jugement binaire vrai-faux et l'usage d'essais randomisés comme unique voie de connaissance révèle surtout votre immaturité qui malheureusement ne devrait pas avoir sa place sur un plateau de télévision pour débattre d'un sujet aussi grave où la vie d'êtres humains est en jeu.
Le Pr Raoult et d'autres professeurs de médecine tentent d'expliquer vainement depuis des mois que l'essai randomisé n'est pas la seule démarche scientifique pour juger de l'efficacité d'un traitement. Seuls les enfants veulent des réponses catégoriques à des questions auxquelles les adultes sont bien en mal de réponse, par ce que tout simplement ils doivent gérer un rapport à la réalité de l'existence beaucoup plus complexe que celui des enfants...
Primo, nous vous demandons, Madame, si vous êtes au courant de l'étude randomisée indienne publiée le 29 mai 2020, conduite sur 751 membres du personnel soignant (médecins et personnel infirmier) démontrant de façon statistiquement très significative (avec une puissance p < 0.001) que le risque de contracter la maladie au proche contact des patients hospitalisés en réanimation était 25 fois inférieur. En prenant régulièrement de l'hydroxychloroquine à raison d'une dose raisonnable de 400 mg par semaine. ( http://www.francesoir.fr/sites/francesoir/files/media-icons/IndianJMedRes000-7407721_203437.pdf ), l'effet de protection se faisait sentir à partir de la 5ème semaine. Connaissiez-vous ce résultat indiscutable qui démontre l'efficacité prophylactique de hydroxychloroquine et nous enseigne que le personnel soignant Français, qui a enregistré une quarantaine de décès, aurait pu être mieux protégé. Pourquoi une telle information n'a jamais été relayée sur les plateaux de télévision ?
Secondo, êtes-vous au courant de l'article publié le 27 mai par un Pr de médecine de Yale, Harvey Risch ?
Il défend rigoureusement la position du Pr Raoult en disant en substance que :
« La preuve de l'efficacité du traitement (Hydroxychloroquine+azithromycine (HCQ + AZT)) a été décrite de manière répétée dans les média comme relevant de l'anecdote, mais ce n'est certainement pas vrai. »
Il note que : « L'étude de Marseille a été critiquée sur la base d'arguments qui ne s'apparentent pas à de la science, le plus exagéré d'entre eux étant le manque de randomisation. Cette dernière critique est d'ordre général et ne s'applique pas à la situation épidémique présente.»
Il procède à une analyse scientifique très approfondie des résultats à disposition sur le traitement HCQ + AZT (dont les 2 études publiées par l'équipe de l'IHU de Marseille, NDLR) et conclut : « Cinq études, dont 2 essais cliniques contrôlés, ont démontré une efficacité majeure pour le traitement des patients en hôpital de jour (c'est-à-dire les patients qui viennent consulter pour les symptômes du COVID 19 mais dont l'état ne nécessite pas une hospitalisation, NDLR). Hydroxychloroquine+azithromycine a été utilisé comme soin standard sur plus de 300.000 adultes âgés présentant des comorbidités multiples, dont la proportion estimée ayant développée une arythmie attribuable aux médicaments est 47/100.000 patients, dont seulement moins de 20 %,
c'est-à-dire 9/100.000, sont décédés comparés aux 10.000 américains mourant à présent de la maladie chaque semaine. »
Tertio : êtes-vous au courant l'essai observationnel de l'AP-HP (Assistance Publique-Hôpitaux de Paris) publiée sur le site medRxiv de l'université de Cornell ? Nous avons procédé à une analyse exhaustive de cette étude (). Il suffit de s’arrêter à la base ou 35% des patients sont tout simplement retirés de l’étude sans aucune explication scientifique ou médicale. 91 morts sont enlevés au motif qu’ils sont décédés 24 heures après hospitalisation.
Est-ce que cela veut dire qu’ils n’ont pas reçus de soins ? Une analyse indépendante de cette étude devra être faite pour en tirer la quintessence.
Nous en concluons que c'est vous qui avez une façon très particulière de vous arranger de la vérité scientifique.
Certes, le Pr Raoult a exagéré son propos, comme il le fait souvent. Mais nul n'est parfait. C'est l'exaspération de la personne qui n'est pas entendue par rapport au bilan de son institut... De cette façon, il vous fait comprendre que vous n'êtes pas qualifiés, vous les journalistes, pour donner des instructions au Pr Raoult sur la méthode scientifique qu'il doit employer pour sélectionner rapidement un traitement acceptable et sans risque pour ses patients. Vous pensez que c'est de l'arrogance de sa part, c'est vous qui me paraissez arrogante, voire d'une mauvaise foi insigne et surtout inconséquente,
car ni le Pr Raoult ni ses patients ne pouvaient se permettre d'attendre des mois le résultat d'un essai randomisé, à l'instar de Discovery qui a joué le triste rôle de l'Arlésienne, durant l'épidémie en France.
Votre légèreté est la marque d'une personne jeune, en bonne santé, qui se sent à l'abri d'un développement sérieux de la maladie. Sinon vous afficheriez une autre attitude. Mais rassurez-vous, Didier Raoult est soutenu dans son approche par un nombre considérable de médecins et chercheurs en France. Si le hasard voulait que cette épidémie revenait ou une autre survenait, et vous affectait, vous pourriez bénéficier malgré votre moquerie affichée des meilleurs soins que des personnes comme lui ont à offrir aux malades, sans leur proposer de rentrer dans un essai clinique avec une chance sur deux de ne recevoir aucun traitement. Ce qui en principe est interdit par les lois sur la protection des patients participant à une recherche biomédicale mais ne semble pas émouvoir tous vos collègues experts en méthodologie médicale intervenant sur les plateaux de télévision.( http://www.francesoir.fr/societe-sante/lessai-randomise-la-nouvelle-arme-mediatique-de-big-pharma-contre-lethique-dans-la )
Nous passons sur vos autres accusations et les affirmations de vos collègues car un article de 20 pages ne suffirait pas pour reprendre de manière exhaustive tous les arguments fallacieux ou inexacts développés au cours de cette émission.
Quant à l'immodestie présumée de Didier Raoult, Alain Duhamel, le plus prudent sur le plateau, ne peut s'empêcher de démontrer qu'il a mal écouté l'interview de Didier Raoult par Ruth Elkrief et sa jeune collaboratrice.
Quand il affirme que le Pr Didier Raoult prétend être le meilleur en France, c'est faux !
Il a dit déjà plusieurs fois qu'il admirait le Professeur Guido Kroemer de l'institut Gustave Roussy qu'il considère comme meilleur scientifique que lui !
Le public comprend très bien que sous couvert de débat il s'agit en fait d'un déballage d'approximations et de contre-vérités télévisuelles peu reluisantes. Il sait bien que devenir directeur d'un institut de recherche médicale ou professeur de médecine requiert la motivation de toute une vie de travail, ainsi qu'un sérieux et des compétences sans commune mesure avec celles qui permettent de venir trôner sur un plateau de télévision où
la compétence première est la capacité à asséner sans les vérifier des arguments fallacieux, et cela avec frivolité, le sourire et la sérénité des gens qui ne se posent jamais de questions.
Nous vous renvoyons donc, Madame Géraldine Woessner mais également Monsieur Laurent Neumann et tant d'autres intervenants de plateau de télévision, qui de façon évidente ont choisi le déni face à leur conscience, aux articles de France Soir sur les conflits d'intérêts et le serment d'Hippocrate(http://www.francesoir.fr/societe-sante/lessai-randomise-la-nouvelle-arme-mediatique-de-big-pharma-contre-lethique-dans-la). Les éléments difficilement réfutables qu'ils y trouveront devraient leur mettre la puce à l'oreille sur leur attitude outrancièrement biaisée qui au final ne trompe que très peu de monde et par laquelle ils se discréditent plus eux-mêmes qu'ils ne discréditent le Pr Raoult, malgré ses défauts de communication qui ne sont plus à décrire. Vous évoluez malheureusement pour vous dans un milieu, c'est-à-dire un écosystème pour paraphraser ce que le Pr Raoult ne manque jamais de vous rappeler avec une pointe de dérision,
où le jugement de la personnalité prime sur le fond d'une vie dédiée non seulement à la recherche médicale mais aussi à soigner les gens!
Pour conclure sur ce chapitre, nous rappellerons les écrits du Pr Risch de l'université de Yale qui font écho à ceux du Pr Raoult qui explique qu'en temps de crise pandémique très peu contrôlable on ne peut se permettre le luxe d'une connaissance parfaite sur les moyens à utiliser. En effet, si le Pr Raoult avait attendu le résultat de l'essai Discovery , il n'aurait jamais pu soigner personne à son institut !
Son traitement n'est pas le résultat d'un fantasme, mais fondé sur sa très grande expérience du traitement des maladies respiratoires virales en France et ailleurs dans le monde. De plus il n'a cessé de répéter que ce traitement n'était efficace qu'au début des symptômes.
De manière générale et dans l'intérêt des français, pourquoi passez-vous sous silence les sujets suivants ?:
- l'étude Recovery en Grande-Bretagne a fait l'objet de surdosages de l'hydroxychloroquine entrainant probablement la mort de plusieurs centaines de patients par overdose,
- le scandale de l'étude francaise Discovery qui n'a jamais publié ses résultats attendus depuis plusieurs mois, et maintenant cette étude va être diluée dans l'étude européenne Solidarity ou les dosages d'hydroxychloroquine sont différents.
Le dosage de Solidarity étant proche de ceux utilisés dans l'étude britannique Recovery. Ce qui veut dire que l'on va mélanger des patients traités à l'hydroxychloroquine a des doses normales avec des patients traités avec des doses 2 à 3 fois supérieures pour Discovery (et 4 fois supérieures pour Recovery).
- au scandale que l'EMA (Agence Européenne de Médecine) autorise hier un médicament le Remdesivir qui n'a jamais prouvé aucun bénéfice thérapeutique significatif avec des effets secondaires très importants pour la santé.
D'un côté l'IHU essaie de sauver des gens pendant la pandémie meutrière, les autres études cherchent encore à trouver une solution qui reste engluée dans des problèmes méthodologiques et de lobbying larvés de conflits d'intérêts.
Deux poids deux mesures que les français ne comprennent plus.
Auteur(s): Le Collectif Citoyen pour FranceSoirSource : francesoir.fr
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