"La Vie Hospitalière"

vendredi 5 juin 2020

Coronavirus : et si l’Afrique en sortait renforcée ?


Bien que la pandémie soit loin d’être vaincue, on a vu fleurir, sur le continent, nombre d’initiatives originales, et pas seulement sur le plan sanitaire. Dirigeants politiques, chefs d’entreprise ou acteurs de la société civile, tout le monde s’y est mis. De quoi inciter à un certain optimisme

Depuis l’apparition des premiers cas de Covid-19 sur le continent, rapidement suivie des premières mesures de contrôle aux frontières, puis de tests et parfois de confinement, les connexions internet chauffent aux quatre coins de l’Afrique. Télétravail, enseignement à distance, échange de messages… Comme le reste du monde, le continent s’adapte, parfois de façon spectaculaire, et beaucoup découvrent les vertus – et les défauts – de la visioconférence.

C’est le cas des chefs d’État et de gouvernement qu’on a vus se parler, se concerter, élaborer des stratégies de riposte communes par webcam interposée. Une première pour certains d’entre eux, tout du moins à une échelle aussi large. Le 23 avril, par exemple, ils étaient une douzaine à se réunir, à l’initiative du président nigérien, Mahamadou Issoufou, dans le cadre de la Cedeao, rejoints par Moussa Faki Mahamat, le président de la Commission de l’UA, et par Mohamed Ibn Chambas, le représentant spécial de l’ONU en Afrique de l’Ouest, pour évoquer la propagation du virus.

Un tel panel se serait-il réuni aussi rapidement sans visioconférence ? Il est permis d’en douter. Au début de mai, c’était au tour d’Andry Rajoelina de convier, toujours grâce à la vidéo, huit chefs d’État venus chanter les louanges du Covid-Organics, la décoction anticoronavirus à base d’artemisia que les Malgaches ont mise au point. Bel exemple, là encore, de collégialité, voire de panafricanisme, mis en musique cette fois par le président malgache, qui a répété que, face à la crise, l’heure était à la « solidarité africaine » et à l’adoption de « solutions africaines ». « Nous pouvons révolutionner et faire bouger le monde », a-t-il insisté.

Mesures de précaution

Faire bouger le monde ? Une chose au moins est certaine : près de trois mois après l’irruption du virus sur le continent, quatre mois après que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a déclaré l’urgence sanitaire mondiale, l’Afrique résiste bien mieux que les autres continents. Nul ne songe cependant à crier victoire, avec presque 120.000 malades recensés (dont déjà presque 50.000 guéris). 
Et si le nombre de morts, qui vient de dépasser les 3.500, paraît modeste, des pays comme l’Égypte, l’Afrique du Sud, le Cameroun, le Ghana, le Nigeria ou la Guinée sont encore loin d’avoir enrayé la propagation de la maladie et continuent à annoncer des centaines de nouveaux cas quotidiennement.

Article d'Olivier Marbot - avec Fatoumata Diallo et Thalie Mpouho


Source : jeuneafrique.com
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