"La Vie Hospitalière"

samedi 4 avril 2020

Un monde à l'envers


L’impact brutal que la pandémie de Covid-19 a eu ces dernières semaines en Europe, aux États-Unis et dans d’autres pays considérés comme « premier monde » peut être mesuré en analysant comment en quelques mois seulement y apparaissent des scénarios censés être réservés au tiers monde où se trouvent les pays pauvres
Selon toutes les informations, en Italie et en Espagne le panorama est dantesque avec des hôpitaux, des morgues et des cimetières débordés sans que l’on puisse prévoir pour le moment une réduction soutenue de la courbe d’infectés et de décès.



Comme aux temps les plus durs de la guerre, les médecins doivent décider quel patient a le plus de possibilité de survivre et laisser de côté ceux qui n’ont pas de chances, une réalité blessante qui laissera des traces quasi permanentes dans la société.
Comme il arrive dans des pays voisins, l’ampleur de la pandémie a posé deux problèmes jusqu’à présent inexistants dans ce continent.
L’un est le manque de personnel de santé et l’autre le manque de médicaments, d’équipements et d’autre matériel pour faire face à la crise sanitaire.
C’est-à-dire qu’il ne s’agit plus du problème de la capacité des hôpitaux, beaucoup d’entre eux de campagne ou improvisés dans des hôtels et dans d’autres endroits, mais de qui soignera les malades et avec quoi il essaiera de les guérir.
Des médecins à la retraite, des étudiants en médecine et des personnes ayant une expérience en premiers soins sont appelés d’urgence à se joindre à un personnel au bord de l’épuisement ou atteint lui-même par la maladie.
En France, qui avait supposément pris toutes les précautions nécessaires, le système de santé est au bord de l’asphyxie. Rémi Salomón, représentant de la communauté médicale de soins intensifs, a signalé qu’en ce moment l’on consomme dix ou vingt fois de plus certains médicaments que par des temps normaux et que la pénurie est sur le point d’arriver.
Un panorama similaire existe aux États-Unis où l’on attend un collapsus dans les prochaines deux semaines.
Dans ce monde à l’envers, ceux qui sont qualifiés habituellement de « méchants » sont ceux qui viennent à la rescousse. La Chine, Cuba, la Russie envoient des professionnels de la santé, des équipements, et du matériel à un premier monde dépassé par cette tragédie.
Y compris un égoïste consommé comme Donald Trump, a dû avaler la couleuvre et remercier Moscou de l’envoi d’un avion avec du matériel pour faire face à la pire crise que vivent les États-Unis ces derniers temps.
Nous voudrions bien que la planète n’ait pas la mémoire courte et que quand ce danger passera elle rappellera comment, durant quelques semaines, l’ordre des choses s’est inversé et qu’il a été démontré que les choses simples sont importantes aussi.
 Par: Guillermo Alvarado

Source : radiohc.cu

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