"La Vie Hospitalière"

mardi 21 avril 2020

"Ça a été fulgurant" : près de la moitié des résidents d’un Ehpad est morte du coronavirus


En Lorraine, 22 résidents sur 51 sont décédés en l’espace de deux semaines

Le coronavirus a été particulièrement meurtrier dans l’Ehpad de Mars-la-Tour, en Meurthe-et-Moselle, où 22 résidents sur 51 sont vraisemblablement décédés du Covid-19 en deux semaines, a annoncé Stéphanie Rémiatte. 
"Le 2 avril, nous avons eu deux décès et après plusieurs. On savait qu’il y avait beaucoup de résidents symptomatiques", a expliqué la directrice de cet établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) Saint-Dominique, où un plan d’urgence a été activé. 

Leur état de santé s’est vite dégradé
Mi-avril, une équipe du centre hospitalier de Nancy a testé 33 résidents sur 34 : 26 étaient positifs et sept négatifs au Covid-19. Parmi les 52 personnels, 19 agents ont contracté le virus. La semaine dernière, quatre résidents ont été transférés dans les hôpitaux de deux villes à proximité, Joeuf (Meurthe-et-Moselle) et Moyeuvre-Grande, (Moselle). 
"Il reste 25 résidents. (Le virus) a été fulgurant : certains résidents n’étaient même pas symptomatiques et en deux heures", leur état de santé se dégradait fortement, a relaté la directrice de l’Ehpad situé dans le Parc naturel régional de Lorraine. 
L’établissement avait pourtant interdit les visites des familles dès le 9 mars, soit deux jours avant la consigne gouvernementale, et imposé un confinement strict à ses pensionnaires dès le 16 mars.
Mais ça n’a pas suffi car nous avons onze chambres doubles, ce qui ne facilite pas l’isolement, et beaucoup de résidents sortent de leur chambre et déambulent dans les couloirs". 
Des personnes âgées ont aussi été hospitalisées pour d’autres pathologies avant de revenir à l’Ehpad. "C’est un ensemble de facteurs qui ne nous a pas permis d’éviter la propagation du virus", a poursuivi Stéphanie Remiatte, qui gère un autre Ehpad où aucun cas de coronavirus n’a été constaté. 

"On n’est pas armés"
L’établissement de Mars-la-Tour a néanmoins conservé son effectif de soignants, ce qui "permet aux équipes d’aides soignantes d’avoir le temps de rassurer les résidents, d’échanger avec eux", selon la directrice. "Depuis vendredi, je demande aux infirmières de prévenir les familles des patients qui sont en fin de vie", afin qu’elles puissent assister à leurs derniers moments, précise-t-elle. 
"On n’est pas armés face à ce genre de crise sanitaire, il faut gérer l’urgence", a-t-elle reconnu, précisant qu’un accompagnement psychologique avait été mis en place pour le personnel. 
Dans le Grand-Est, selon un dernier bilan remontant à jeudi, plus de 1 400 résidents d’Ehpad et d’autres établissements médicaux-sociaux sont morts à l’hôpital ou dans leur chambre depuis le début de l’épidémie.



Source : sudouest.fr



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