"La Vie Hospitalière"

dimanche 15 décembre 2019

Pourquoi l'hôpital fait grève à part


Médecins et infirmiers, qui manifestent mardi, jugent les efforts du gouvernement insuffisants. ­ Une étude récente confirme un sous-financement de l'hôpital public.
Sur le devant de la scène médiatique depuis des mois, les aides-soignants, infirmiers et médecins hospitaliers, en grève intermittente, tremblent de voir la manifestation qu'ils organisent mardi à Paris éclipsée par celle contre la réforme des retraites. "Les mobilisations ne sont pas antagonistes mais distinctes, précise le professeur André Grimaldi, du Collectif Inter-Hôpitaux. Nous n'avons pas tous la même position sur les retraites."
En revanche, depuis le lancement du mouvement à Paris en mars, tous s'accordent à poser un même diagnostic : l'hôpital public étouffe, asphyxié par une décennie d'austérité budgétaire dont l'une des conséquences la plus grave est une hémorragie du personnel infirmier, particulièrement en région parisienne. La ministre de la Santé a beau multiplier les annonces ­depuis le mois de juin et avoir sorti à trois reprises le carnet de chèques, le compte n'y est toujours pas, à leurs yeux.
"Le plan Buzyn est un plan sparadrap, un plan com", selon André Grimaldi, du Collectif Inter-Hôpitaux
Président du Collectif Inter-­Urgences, l'infirmier Hugo Huon voit dans le plan présenté par Agnès Buzyn le 20 novembre "une opération de communication" et non une bouffée d'oxygène suffisante pour les établissements publics. "C'est un plan sparadrap, un plan com", abonde André ­Grimaldi.
Face à ces critiques, le ministère de la Santé répète depuis trois ­semaines que "les efforts supplémentaires sont très clairs et très réels" et martèle les mêmes chiffres chocs : "Trois cents millions d'euros supplémentaires en 2020 et une reprise massive de la dette des hôpitaux à hauteur de 10 milliards d'euros."
Dépenses de soins de ville mal régulées
D'un côté, le gouvernement ­assure consentir des efforts inédits ­depuis la crise des Gilets jaunes. De l'autre, les grévistes se sentent floués. Professeure à l'université Paris-Dauphine, ­Brigitte Dormont souligne que ce blocage s'explique par un problème structurel inhérent à notre système de soins : "Les moyens des hôpitaux sont insuffisants." La spécialiste d'économie de la santé se réfère à une note publiée en janvier par France Stratégie. Intitulée "Où réduire le poids de la dépense publique?", cette étude démontre notamment, résume-t‑elle, que, en leur allouant 3,6% du PIB contre 4,1% en moyenne, "la France dépense moins pour ses hôpitaux publics qu'ailleurs en Europe, pays nordiques compris".
Au contraire, les moyens accordés à la médecine de ville, aux cliniques et à l'achat des médicaments sont plus élevés que chez nos voisins (4,3% du PIB contre 2,9% en moyenne). En cause, selon l'universitaire, une "incapacité à imaginer des critères de régulation ailleurs qu'à l'hôpital" : "Les efforts demandés à l'hôpital servent à éponger le surcroît de dépense en ville."
Habituée à plonger le nez dans les comptes de la Sécurité sociale, Brigitte Dormont y a débusqué un autre chiffre susceptible d'expliquer la déception de nombreux salariés des hôpitaux. "Les 300 millions d'euros accordés pour 2020 correspondent pratiquement aux dépenses votées en 2018 par les députés et les sénateurs mais qui ont été sous-exécutées, c'est-à-dire non attribuées en réalité. Autrement dit, la ministre donne maintenant des sommes qui auraient pu être déjà allouées aux hôpitaux, si on avait suivi le vote du Parlement. Les personnels peuvent donc avoir l'impression légitime de ne pas avoir reçu un immense cadeau."
Article d'Anne-Laure Barret


Source : lejdd.fr

3 commentaires:

LUC a dit…

Il manque pas d'air ce Delevoye, qu'il respecte les lois de la République, et il pourra parler ensuite, à lire l'article sur Boulevard Voltaire:
https://www.bvoltaire.fr/la-retraite-a-point-nomme-de-delevoye/
Signez la pétition contre le projet de loi Avia, projet de loi qui ne respecte pas la libre expression qui existe dans notre pays ! Nul ne doit être inquiété par ses pensées, c'est dans la Constitution ! Nous devons crier haut et fort que nos droits fondamentaux sont inaliénables!
Les français et les françaises n'accepteront jamais de se taire afin que soient respectées leurs Libertés face au despotisme naissant !

Laure a dit…

Vu dans la presse :
"Le haut-commissaire aux retraites a effectivement vécu une semaine mouvementée : dimanche, Le Parisien révélait qu’en plus de cumuler un salaire de ministre délégué de 10.135 euros brut et ses pensions de retraite liées à ses anciennes fonctions, le haut-commissaire « arrondissait » ses fins de mois avec d’autres revenus.
En 2018 et 2019, il touchait ainsi une rémunération de 5.368,38 euros mensuels pour sa fonction de président du think-tank Parallaxe de « HEP Education au sein du groupe de formation IGS », assure Le Parisien. Pour tenter de clore la polémique, Jean-Paul Delevoye a quitté la présidence d’honneur du think tank, et annoncé à Libération le remboursement des sommes perçues."
Bon, on peut se demander où toutes ces sociétés et/ou associations trouvent l'argent pour rétribuer certaines personnes ? Très intéressant... il faudra aller plus loin dans les investigations il doit y en avoir des politicards plus qu'on pense, et bien évidemment pas un sou donné par ces individus là aux "Restos du coeur" et autres associations qui ne gaspillent pas leur argent mais savent partager et faire profiter tous ceux qui sont dans le besoin, dans la misère.
Misère que tous ces personnages ne saurait comprendre, la preuve ce haut commissaire (qui est tombé bien bas) ne représente que des décisions qui font qu'il y aura, dans les années à venir, plus de misère en France quand ceux qui prendront leur retraite seront dans l'incapacité de boucler les fins de mois déjà bien difficiles pour une bonne majorité de français et de françaises...
Mais il y a des individus qui savent très bien tirer profits de toutes situations, là y a effectivement beaucoup de réformes à engager pour assainir l'environnement politique et redonner à la France l'équilibre dont elle à tant besoin.
Car tous ces gens là ne font que casser les acquis, les droits et bientôt vous ne pourrez même plus dire ce que vous pensez, (ça va bientôt être pire qu'en Chine pour certains...) si le projet de loi Avia passe...
La liberté ? Les libertés, mais on les prendra ce ne sont pas des actions discriminatoires, des lois liberticides qui nous empêcheront de nous exprimer, ils rêvent et espèrent quoi ?
Que le Peuple va se plier, mais la Constitution de notre République ne saurait être souillée par de minables personnages, il faut de la grandeur dans un pays si l'on veut se faire respecter, tout le reste ne sont que batifolages.
Ô combien j'ai de la haine contre ceux qui s'attaquent à notre Constitution !
Contents ou pas c'est le même prix !

GP a dit…

Pour voir quelque photos de la manifestation des blouses blanches du 17 décembre 2019 :

https://www.whatsupdoc-lemag.fr/diaporama/greve-du-17-decembre-retour-en-images