"La Vie Hospitalière"

mardi 17 décembre 2019

Les médecins, soignants et internes sont aussi dans la rue ce mardi

Après neuf mois de crise à l’hôpital public, médecins, soignants ou encore internes seront de nouveau dans la rue, partout en France, ce mardi, pour réclamer davantage de moyens et d’effectifs et « rester visibles », malgré les actions prévues ce même jour contre la réforme des retraites.


À Paris, un cortège doit partir à la mi-journée de l’hôpital Lariboisière (10ème arrondissement) en direction de République pour permettre à ceux qui le souhaitent de rejoindre la manifestation prévue de République à Nation contre le futur « système universel » de retraite, où un « carré blanc » sera dédié aux soignants, selon Mireille Stivala (CGT).

Mais « on est conscient que ça va être compliqué » de mobiliser des personnels épuisés et parfois confrontés depuis plus d’une semaine à des difficultés de déplacement en raison de la grève dans les transports, reconnaît le Dr Anne Gervais, cofondatrice du collectif Inter-Hôpitaux (CIH), sans grand espoir de réitérer le succès du 14 novembre.
Plusieurs milliers d’hospitaliers avaient alors défilé partout en France - dont 10.000 à Paris, selon les organisateurs, 7.500, selon la police - pour dénoncer leurs conditions de travail et réclamer un « plan d’urgence ».
Plus d’un médecin hospitalier sur quatre et plus d’un personnel paramédical sur dix s’était également déclaré en grève, à l’appel des collectifs Inter-Hôpitaux et Inter-Urgences rejoints par des organisations de praticiens et les syndicats CGT, FO, CFDT, CFTC, CFE-CGC, SUD, Unsa.

Un plan qui ne convainc pas
Une semaine plus tard, le gouvernement dévoilait son plan pour redonner « oxygène » et « attractivité » à l’hôpital : rallonge budgétaire d’1,5 milliard d’euros et reprise de 10 milliards d’euros de dette étalées sur trois ans, primes pour les personnels… Sans apaiser les contestataires.
De la même façon, les annonces de la ministre de la Santé Agnès Buzyn en juin et en septembre, chiffrées à 750 millions d’euros sur trois ans, n’avaient pas empêché l’extension à tout l’hôpital de la grève inédite des urgences démarrée en mars, qui touchait toujours 268 services le 1er décembre.
Doublement du budget alloué à la santé, revalorisation salariale générale, recrutements immédiats et ouvertures de lits supplémentaires… Les revendications n’ont pas changé. Les rangs des mécontents, eux, n’ont cessé de gonfler.
Le principal syndicat d’internes (Isni), qui appelle à rejoindre la manifestation, a lancé une grève illimitée le 10 décembre pour dénoncer la « dégradation des soins » et réclamer de meilleures conditions de formation et de rémunération.
Dans un communiqué, le syndicat appelle à une manifestation nationale à Paris le lundi 20 janvier.

« Rien a changé »


À l’inverse des syndicats (CGT, FO, etc.) opposés à la réforme des retraites, le collectif Inter-Hôpitaux refuse de s’emparer du sujet « parce que ce n’est pas son rôle »,  justifie Anne Gervais. Mais les soignants auraient bien « raison » de se rebiffer contre un allongement de leur temps de travail, estime-t-elle.

De son côté, le gouvernement promet notamment une meilleure prise en compte du travail de nuit pour permettre à un quart des infirmières et des aides-soignantes du public - qui perdront à terme leur droit à des départs dès 57 ans - de partir avant 62 ans, au mieux à 60 ans, mais ces annonces « doivent être précisées », selon Mireille Stivala.

Dimanche, 660 médecins hospitaliers ont menacé de démissionner pour « forcer le gouvernement à ouvrir un Grenelle de l’hôpital public avec un vrai plan financé répondant aux besoins », dans une tribune au « Journal du Dimanche ».

Cette nouvelle mobilisation survient après une crise dans les services pédiatriques franciliens, marquée par le transfert cet automne de 22 nourrissons en province, faute de lits et de personnel suffisant en réanimation, en pleine épidémie de bronchiolite, selon le professeur Stéphane Dauger (CIH). « En trente ans, on n’avait jamais transféré plus de trois enfants » sur une telle période, s’indigne le pédiatre.
Pour Orianne Plumet, infirmière du collectif Inter-Urgences, d’autres « situations alarmantes » sont à craindre avec les épidémies hivernales, notamment aux urgences, « où rien n’a changé ».

Pour protester contre le manque de moyens prévus pour la mise en place du « service d’accès aux soins » (SAS) promis pour l’été 2020, le premier syndicat de généralistes libéraux, MG France, a de son côté appelé à fermer les cabinets le samedi.

Source : nouvelobs.com
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Commentaire de "La Vie Hospitalière" concernant l'article du Nouvel Observateur


"...À l’inverse des syndicats (CGT, FO, etc.) opposés à la réforme des retraites, le collectif Inter-Hôpitaux refuse de s’emparer du sujet « parce que ce n’est pas son rôle »,  justifie Anne Gervais. Mais les soignants auraient bien « raison » de se rebiffer contre un allongement de leur temps de travail, estime-t-elle."
Même si le CIH n'a pas pour objet de défendre les retraites il convient d'affirmer que la réforme des retraites est un problème qui est loin d'être secondaire pour les hospitaliers, si les pensions et/ou retraites sont de nouveau réformée ce ne sera pas dans l'intérêt des personnels c'est évident (qu'ils soient médicaux ou paramédicaux) et la situation dans les hôpitaux ne pourra que s'aggraver si des mesures d'allongement de l'âge de la retraite se réalise. Rappelant qu'en 2003 la retraite pouvait être prise dès 55 ans...
Tout apparaît lié dans les revendications des personnels pour la simple raison que l'allongement du temps de travail sera encore un facteur qui accentuera le mal être des hospitaliers et là c'est la politique du "marche ou crève" qui s'instaure.
Les personnels n'en peuvent plus, c'est évident, et le gouvernement dans son projet de réforme des retraites, comme seule réponse, met en avant un âge pivot ... où le départ à la retraite serait alors souhaité à 64 ans pour partir dans de meilleures conditions ( lesquelles en vérité ?...). Mais la retraite avec ces dispositions nouvelles  se verra, en plus,  encore une fois allégée... Or, les personnels demandent à  avoir une augmentation de salaire de 300 euros (comptant sur le calcul des pensions et/ou retraites)   sans pour autant qu'il y ait une baisse notoire des pensions et/ou retraites. 
Ils se moquent bien du monde tous ces gens là !
Quand l'on connaît l'exemplarité de Monsieur Delevoye, (et de bien d'autres) la méfiance s'impose. D'autant que la multinationale BlackRock s'est rapprochée du premier représentant élu par le Peuple de notre République, là il semble que c'est la grande dérive.


À Lire : Les retraités trahis par les fonds de pension (article du Monde diplomatique de mai 2003)
Ci-dessous un extrait :
..."Responsable à la direction des fonds de pension de la Caisse des dépôts et consignations, M. Xavier Pétrolen le reconnaît : « Même sur des durées de portage très longues de vingt à trente ans, on peut avoir des rendements négatifs à la Bourse. » C’est la grande différence entre le régime par capitalisation et le régime par répartition : parce qu’il est lié à la volatilité des marchés, le premier ne peut pas apporter la sécurité, alors que le second, garanti par l’Etat et par l’ensemble des actifs, le peut."

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