"La Vie Hospitalière"

jeudi 19 décembre 2019

Les hôpitaux de Brive et de Tulle condamnés pour deux erreurs médicales


Le tribunal administratif de Limoges a condamné deux hôpitaux limousins à verser à des patients de fortes sommes d'argent, pour des préjudices à la suite d'interventions médicales aux conséquences douloureuses.
Les hôpitaux de Tulle et Brive viennent d’être condamnés par le tribunal administratif de Limoges pour deux fautes médicales, qui leur coûtent plutôt cher.
La première de ces condamnations concerne l'hôpital de Tulle. C’est un détenu de la maison d’arrêt de Tulle qui lui réclame 308.000 euros pour ce qu’il estime être une faute dans sa prise en charge médicale. Le 14 septembre 2013, son codétenu alerte les surveillants : F. présente une paralysie faciale gauche et adopte un comportement étrange. Les urgences de l’hôpital de Tulle décèlent un début d’accident vasculaire cérébral, et l’urgentiste injecte au patient de l’héparine, un anticoagulant. Après un second scanner, qui confirme la gravité du diagnostic, le patient est transféré dans une unité spécialisée à Bordeaux. Mais souffrant d’importantes séquelles, il poursuit l’hôpital de Tulle pour prise en charge inadaptée.
Selon l’expert qui a été missionné, l’erreur de traitement consiste en l’injection d’héparine, « contre-indication formelle » à la thrombolyse, injection qui elle aurait pu permettre de dissoudre le caillot gênant et d’améliorer l’état du patient.
S’y ajoute une erreur de jugement, car le patient, qui présentait déjà de sérieux antécédents médicaux, aurait dû être transféré immédiatement vers un hôpital disposant d’un service de neurologie capable de réaliser une prise en charge plus pointue.

Ces erreurs cumulées ont sérieusement compromis, selon le tribunal, les chances de F. de voir son état s’améliorer, ou tout de moins d’en garder des séquelles moindres. Pour l’ensemble de ses préjudices, F. recevra de l’hôpital la somme de 271.000 euros. L’hôpital devra aussi verser 30.000 euros à la CPAM de Bayonne.

Le canal coupé n'était pas le bon
Dans la seconde affaire, Mme B. rejoint le centre hospitalier de Brive en février 2016 pour des crises de colique hépatique. Diagnostic : un calcul dans la vésicule. Celle-ci est enlevée dès le lendemain.
Sauf que l’état de Mme B. va, ensuite, de mal en pis. Jaunisse, douleurs violentes, et enfin péritonite : la patiente doit être réopérée, et hospitalisée plusieurs fois. Après expertise, il s’est avéré que le chirurgien, lors de l’ablation de la vésicule, n’a pas coupé le bon canal. Il a confondu le canal cystique et le canal hépatique principal.  À la décharge du chirurgien, il faut noter que l’erreur est tout à fait possible, mais que le praticien n’a pas, selon l’expert, « respecté les règles de prudence élémentaire », et qu’il s’agit « d’un comportement qui relève soit d’une négligence, soit d’une méconnaissance des risques ».
Au final, cette vésicule coûtera à l’hôpital de Brive 11.500 euros, au profit de Mme B. pour l’ensemble de ses préjudices, et 69.000 euros au profit de la MSA. 

Ces deux décisions sont susceptibles d’appel.

Article de Jean-Louis Mercier

Source : lepopulaire.fr

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