"La Vie Hospitalière"

lundi 2 décembre 2019

Médicaments à éviter: la liste s’allonge


Cardiologie, dermatologie, cancérologie, infectiologie… Aucune spécialité n’est épargnée. La revue médicale Prescrire a mis à jour sa liste des médicaments plus dangereux que bénéfiques.
Il est des médicaments dont il vaudrait mieux se passer. C’est ce que préconise la revue médicale française Prescrire, qui vient d’actualiser sa liste des produits à écarter, en libre accès sur son site internet.
En 2019, douze médicaments viennent s’ajouter au tableau, déjà long de 105 molécules, dont 92 sont commercialisées en France. Cardiologie, dermatologie, cancérologie, infectiologie… Aucune spécialité n’est épargnée. Il s’agit de médicaments «dont la balance bénéfices-risques est défavorable dans toutes les situations cliniques pour lesquelles ils sont autorisés», explique Prescrire dans un communiqué. Des produits pharmaceutiques qui peuvent être «des causes de mortalité, d’hospitalisations ou d’effets nocifs graves ou très gênants, largement évitables». Pour certains, l’absence d’efficacité est telle que le moindre cas d’effet indésirable en fait des médicaments délétères. Ce ne sont «pas forcément de futurs “Mediator”», nuance Prescrire, en référence au scandale sanitaire récent qui fait actuellement l’objet d’un procès pharaonique.
Les sirops pour la toux en prennent un coup
Quels sont les douze nouveaux médicaments épinglés cette année? On trouve en bonne place l’alpha-amylase, principe actif du Maxilase. Utilisée depuis des décennies sous forme de sirop ou de comprimés pour soigner les maux de gorge, elle n’est pas plus efficace qu’un placebo et expose à un risque d’allergie qui peut être grave. Un constat partagé par l’Agence de sécurité du médicament (ANSM), qui a annoncé, cette semaine, son retrait des rayons en libre accès.
D’autres sirops pour la toux en prennent un coup: deux d’entre eux, Vicks et Clarix, viennent d’être ajoutés à la liste. D’après Prescrire, ces médicaments à base de pentoxyvérine exposent à «des troubles cardiaques et à des réactions allergiques graves». Ils avaient déjà été mis à l’amende il y a quelques mois par les associations de consommateurs 60 millions de consommateurs et UFC-Que Choisir.
Cinq médicaments sont mis sur le banc de touche, dont le Smecta, en raison d’une contamination au plomb.
Parmi les produits critiqués par Prescrire, on trouve également le Tanakan, fabriqué à partir de feuilles de ginkgo biloba. Ce médicament, prescrit aux personnes âgées atteintes de la maladie d’Alzheimer, expose à un risque d’hémorragie et d’interaction délétère avec d’autres médicaments.
Autre catégorie pointée du doigt, celle des spécialités à base d’argile pour traiter les troubles intestinaux. Cinq médicaments sont mis sur le banc de touche, dont le Smecta, en raison d’une contamination au plomb. En effet, l’argile extraite du sol a pour caractéristique de très bien capter les impuretés métalliques, dont le plomb.
Trop alarmiste, la revue Prescrire? C’est ce que certains lui reprochent. Mais n’oublions pas que, dès 1997, ses auteurs (des médecins bénévoles) mettaient en garde quant à l’absence d’efficacité du Mediator pour traiter les diabétiques. Soit douze ans avant que les autorités sanitaires prennent la décision de le retirer du marché. 
Dans l’intervalle, la revue ne cessera de rappeler les dangers du médicament, sans jamais être entendue. Or, d’après les chiffres les plus récents de l’Office national d’indemnisation des accidents médicaux, 3.700 personnes, dont certaines sont décédées, en ont été victimes.
Article de Cécile Thibert


Source : sante.lefigaro.fr

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