"La Vie Hospitalière"

mardi 2 juillet 2019

Grève aux urgences : manifestation nationale à Paris pour « maintenir la pression »


Les personnels soignants des urgences sont appelés à défiler mardi. Ils revendiquent 300 euros de hausse de salaire, des effectifs supplémentaires et un « moratoire » sur les fermetures de lits.
Après plus de trois mois de grève et malgré des « avancées », les soignants des urgences sont appelés à manifester mardi 2 juillet, une « dernière ligne droite » pour « maintenir la pression » sur le gouvernement et tenter d’étendre le mouvement à tout l’hôpital d’ici à la rentrée.
Finies les manifestations en ordre dispersé du mois de juin : l’intersyndicale CGT-SUD-FO et le collectif de paramédicaux Inter-Urgences organisent ensemble un rassemblement en fin de matinée devant le ministère des finances avant un défilé en direction du ministère de la santé, où une délégation devrait être reçue. Objectif : « déverrouiller les cordons de la bourse » et « maintenir la pression ».

Série d’agressions
Inédit par son ampleur et largement soutenu par la population, selon un récent sondage Odoxa, le mouvement démarré mi-mars à Paris après une série d’agressions n’a cessé de s’étendre. Et ce, en dépit des réponses apportées depuis par la ministre de la santé, Agnès Buzyn.
Selon le collectif Inter-Urgences, 153 services étaient en grève lundi, contre 106, le 14 juin, quand Mme Buzyn a annoncé le déblocage de 70 millions d’euros, dont 55 millions pour financer une prime de risque de 100 euros net mensuels pour les 30 000 personnels (hors médecins) des urgences, et 15 millions pour faciliter les recrutements dans les services en tension cet été.
La prime, entrée en vigueur lundi en vertu d’un décret paru dimanche au Journal officiel, sera désormais cumulable avec une autre dédiée aux travaux dangereux, a souligné la ministre dans un communiqué, rappelant « tenir l’engagement du gouvernement ».
Les syndicats hospitaliers et le collectif de soignants Inter-Urgences organisent mardi une nouvelle manifestation à Paris , "dernière ligne droite" du mouvement national de grève entamé mi-mars Une "dernière ligne droite" pour " maintenir la pression ", explique le collectif dans un communiqué.

Hôpitaux : plus 9 Français sur 10 soutiennent la grève aux urgences
Selon un sondage Odoxa dévoilé jeudi, plus de 90% des Français soutiennent le mouvement de grève des urgentistes. Les trois-quarts estiment que ces services se détériorent. Selon un sondage Odoxa dévoilé jeudi, plus de 90% des Français soutiennent le mouvement de grève des urgentistes.
La grève des services d'urgences est massivement soutenue en France : c'est ce que révèle le baromètre "Carnet de santé" réalisé par Odoxa pour la Mutuelle nationale des hospitaliers, que Franceinfo et Le Figaro dévoilent jeudi 27 juin. 
Les Français d'accord avec les grévistes En effet, 92% des Français et 96% des professionnels de santé soutiennent ce mouvement démarré mi-mars, et pour lequel une nouvelle action est prévue le 2 juillet.

Des avancées en Île-de-France
En Île-de-France, où d’importants moyens ont été mis sur la table pour éteindre la grève, « il y a des avancées », a reconnu un syndicaliste de FO, « mais pas sur le plan national ».
L’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) a ainsi offert de créer 230 postes dans ses 25 services d’urgences, tandis que l’agence régionale de santé (ARS) a proposé « un contrat d’objectif “zéro brancard” dans les couloirs » avec « une incitation financière » à la clé pour les hôpitaux concernés.
Concernant l’AP-HP, « on va dire que c’est sérieux », mais « dans le cadre donné par la ministre, qui n’est pas bon », a commenté Hugo Huon, infirmier à Lariboisière et membre du collectif Inter-Urgences.

Grande grève hospitalière ?
Du côté de l’Inter-Urgences, Hugo Huon pense qu’« il y a des chances » qu’une « grande grève hospitalière prenne ». Mais « ce n’est pas notre rôle de porter tout le monde », a-t-il prévenu.
En attendant la rentrée, le collectif devrait, selon lui, « continuer à se structurer au niveau régional ». Grévistes et autorités sanitaires tenteront localement de gérer le manque de personnel accentué par les vacances, la ministre de la santé visant des services sans « trou dans les lignes de garde ».
Mais la tâche s’annonce compliquée : selon une enquête préestivale de l’ARS francilienne, au moins 1.000 « plages de 12 heures » sont « non pourvues » en médecins – et autant en infirmières – pour juillet et août.

Source: (extraits)  lemonde.fr


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