Alors que l'Union européenne accumule les contrats avec des laboratoires pharmaceutiques occidentaux — Moderna, AstraZeneca, Johnson & Johnson, Sanofi-GSK, Pfizer-BioNTech et CureVac - la Hongrie, par ailleurs engagée dans un bras de fer sur le budget avec Bruxelles, a donc décidé de se démarquer de cette tendance qui prédomine au sein de l'UE
Peter Szijjarto, le ministre des Affaires étrangères hongrois, s'est par ailleurs félicitée le 27 novembre dernier d'avoir reçu des échantillons du vaccin russe Spoutnik V pour lutter contre le Covid-19 : « Nous sommes le premier pays de l'Union européenne à recevoir un tel échantillon. »
Si dans les faits, l'approche pragmatique de Budapest consiste à garder sous la main plusieurs options pour sa campagne de vaccination, elle est loin d'être en phase avec Bruxelles. Il semble pourtant que les États devraient pouvoir choisir pour leurs populations, sans que cet aspect soit politique. Kirill Dmitriev, responsable du fonds souverain russe qui a permis le développement de Spoutnik V a déclaré :
« Les vaccins devraient rester en dehors de la politique et les pays devraient avoir le choix dans la manière de protéger leurs citoyens. »
Il a ajouté que la Russie était prête à partager les données avec l'Agence européenne des médicaments et qu'elle avait l'intention de rendre possible la production du vaccin en Hongrie et dans les autres pays de l'Union européenne qui le souhaitent. Une filiale du fonds souverain russe a également demandé un avis scientifique à l'Agence européenne des médicaments fin octobre, mais n'a reçu aucune réponse jusqu'à présent.
Les scientifiques à l'origine de la mise au point de Spoutnik V ont annoncé ce 24 novembre que la recherche serait publiée sous peu « dans une des principales revues médicales au monde et évaluée par des pairs ».
Vladimir Poutine avait déclaré lors d'une réunion virtuelle du G20 le 21 novembre dernier :
« Nous sommes prêts à partager l'expérience obtenue avec tous les Etats et structures internationales intéressés. Avec un certain nombre de partenaires étrangers, nous examinons déjà la possibilité d'organiser la production de ce vaccin sur place, en s'appuyant sur la base de production de nos partenaires. »
Le président russe a ensuite évoqué un second vaccin russe ayant été mis au point, ainsi qu'un troisième, sur le point d'être validé.
Après ces dix premières doses, si les autorités hongroises donnent leur feu vert, des livraisons à plus grande échelle sont prévues avant une potentielle production par un fabricant hongrois l'an prochain.
Cette décision hongroise intervient en dépit des mises en garde prononcées par la Commission européenne. Selon cette dernière, le problème est que le vaccin ne sera pas examiné par l'Agence européenne des médicaments, mais seulement par l'Institut national hongrois de pharmacie et de nutrition. L'institution européenne a déclaré qu'aucun médicament ne peut être administré à un citoyen de l'Union européenne sans son autorisation :
« Un vaccin ne pourra obtenir une autorisation de commercialisation qu'après une étude approfondie [par le régulateur, à savoir l'Agence européenne des médicaments]. Des actions seront entreprises à l'encontre des membres de l'UE qui utiliseraient un produit non approuvé. »
Un porte-parole de la Commission a souligné :
« C'est là que le processus d'autorisation et la confiance dans le vaccin se rejoignent. Si nos citoyens commencent à s'interroger sur la sécurité d'un vaccin, s'il n'a pas fait l'objet d'une évaluation scientifique rigoureuse pour prouver son innocuité et son efficacité, il sera beaucoup plus difficile de vacciner une proportion suffisante de la population. »
Auraient-ils donc peur que la décision de la Hongrie d'utiliser le vaccin russe fasse tâche d'huile et que leur politique visant à n'utiliser que les vaccins aux effets désastreux créés par l'Occident devienne impossible ?
Et si le vaccin russe ne contenait aucune puce RFID, ni technique à ARN ?
Dans ce cas, on comprendrait mieux la grande réticence de l'Union européenne à l'utilisation du Spoutnik V et qu'il faille menacer les pays qui auraient l'idée de le faire.
© Inconnu
Pourtant, les règles de l'Union européenne en la matière autorisent l'utilisation de vaccins non autorisés dans les cas d'urgence et
« en réponse à la propagation suspectée ou confirmée d'agents pathogènes, de toxines, d'agents chimiques ou de radiations nucléaires, dont l'un quelconque pourrait causer des dommages. »
Par conséquent, la Hongrie peut utiliser le vaccin russe en dépit de ce que dit la Commission ou les experts de l'Union européenne. Le ministre hongrois des Affaires étrangères a répondu en dénonçant les critiques alimentées par les multinationales pharmaceutiques et « le lobby bruxellois » :
« Il serait irresponsable de la part du peuple hongrois de renoncer à l'une des options, [notre] volonté [est] d'offrir à la population un vaccin sûr le plus rapidement possible. C'est pour cette raison que la Hongrie doit aussi regarder vers l'Est. »
La Hongrie rejoint ainsi la Biélorussie, l'Inde ou encore les Emirats arabes unis dans la liste des pays testant ce vaccin russe, tout en se disant aussi ouverte aux formules européennes et américaines. Fait notable, Spoutnik V est pour l'heure le vaccin qui, selon les entités impliquées dans sa conception - le centre de recherches Gamaleïa, le ministère russe de la Santé et le Fonds souverain russe - bénéficie du taux d'efficacité le plus performant au monde avec un chiffre annoncé de 95 % de réussite, annonce qui se base sur les résultats préliminaires obtenus sur des volontaires dans le cadre d'une double administration du sérum.
Par M.K. Scarlett
Source : fr.sott.net
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