"La Vie Hospitalière"

vendredi 16 août 2019

Un patient reste 6 jours aux urgences : "une décision médicale" pour la direction...


Le cas de cet homme âgé de 70 ans intervient dans un contexte de grève des personnels réclamant,  depuis plusieurs mois, plus de moyens.

Un séjour mémorable. 
Ce vendredi, le collectif Inter-Urgences a dénoncé « un record » à propos d'un patient âgé de 70 ans qui est resté six jours dans une unité des urgences de l'hôpital de Saint-Quentin (Aisne), alors que la direction affirme pour sa part qu'il s'agissait d'une décision « médicale » et non d'organisation.
Dans un communiqué, le collectif, à l'origine d'un mouvement de grève inédit en mars dernier, a affirmé que « le record de Saint-Etienne a été battu hier (jeudi), avec un patient de 70 ans stagnant aux urgences pendant six jours et 12 heures. Un record dans un contexte où la direction fait la sourde oreille sur les revendications du personnel ».
Selon la direction, ce patient, qui se serait empoisonné involontairement chez lui, a été vu par un médecin 35 minutes après son arrivée à l'accueil des urgences le 8 août. Il est ensuite resté « pour affiner son diagnostic avec plusieurs avis de spécialistes » et « il n'y a pas eu de demande des urgences de l'admettre dans un autre service ». La direction a ajouté sur son site que « les services d'action sociale de l'hôpital ont rencontré la famille afin de garantir un retour à domicile le 15 août dans de bonnes conditions ».
« C'est une question médicale, pas d'organisation »
Selon les recommandations de la Société francophone de médecine d'urgence, l'unité d'hospitalisation de courte durée (UHCD), dans laquelle le patient est resté, fait « partie intégrante des services d'urgence », « pour laquelle il est recommandé que la durée moyenne de séjour soit inférieure à 24 heures ».
« C'est une question médicale, pas d'organisation, il y avait des lits vacants dans tous les étages de l'hôpital », s'est défendu vendredi le directeur de l'établissement François Gauthiez. « On n'a pas lésiné sur les moyens, on n'a pas abandonné le patient », a-t-il ajouté, précisant qu'il a séjourné dans une chambre individuelle, sans salle de bains toutefois, sur un lit et non un « brancard ».
Une mobilisation hors norme
Cinq mois après le début du mouvement, la grève des urgences n'a jamais été aussi étendue. « La rentrée arrive à grand pas et nous appelons encore et toujours ensemble des soignants […] à se mobiliser pour remodeler un système de santé arrivé à son terme », a ajouté le collectif Inter-Urgences dans son communiqué.

Source : leparisien.fr

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