"La Vie Hospitalière"

samedi 17 août 2019

Se prémunir des maladies vectorielles



Une maladie vectorielle est transmise par un vecteur, souvent un arthropode se nourrissant de sang, tel le moustique. En piquant une personne ou un animal infecté, il ingère les parasites, virus ou bactéries contenus dans le sang. Après un délai d’incubation de quelques jours, l’insecte contaminé peut transmettre l’agent pathogène à une personne saine à l’occasion d’une autre piqûre.
Dans un contexte de changement climatique et de mondialisation des échanges, les maladies vectorielles ont tendance à apparaître dans des secteurs géographiques épargnés jusqu’alors, ou, comme le paludisme, à réapparaître dans des secteurs où elles avaient disparu. Chaque année, des voyageurs infectés revenant de pays où sévissent ces maladies (Océan Indien, Antilles, Guyane et Asie du Sud-est en particulier), « introduisent » ces virus en métropole.
En 2018, en France métropolitaine, 189 cas importés de dengue, 6 cas importés de chikungunya ont été déclarés. 8 cas autochtones de dengue ont été déclarés.
Les principales maladies vectorielles transmises par les moustiques :
Le moustique, vecteur de maladies
Le moustique Aedes albopictus (communément appelé « moustique tigre ») peut véhiculer des virus comme ceux du chikungunya, de la dengue et du zika. Il est notamment présent dans les départements français de l’Océan indien où il a provoqué une très importante épidémie de chikungunya en 2006. Sa première installation en métropole a été constatée en 2004 à Menton.
Fin 2018, le moustique tigre était implanté durablement dans 51 départements de métropole. Il est également présent à La Réunion et à Mayotte. Dans les départements français d’Amérique (Guadeloupe, Martinique, Guyane), le vecteur à l’origine des principales épidémies de dengue, de fièvre jaune, de chikungunya et, depuis fin 2015, de zika est le moustique Aedes aegypti.

Moustique Tigre

Certaines espèces de moustiques autochtones peuvent également être vectrices du virus West Nile, ou de parasites responsables du paludisme.
L’Anophèle était le vecteur du paludisme en France Métropolitaine et en Corse. A ce jour il n’y a plus de transmission locale du paludisme en France, excepté à Mayotte et en Guyane.
Bilan 2018 de la surveillance du moustique tigre en France métropolitaine (fichier Pdf) :
Bilan 2017 de la surveillance du moustique tigre en France métropolitaine (fichier Pdf) :
Bilan 2016 de la surveillance du moustique tigre en France métropolitaine (fichier Pdf) :

La chaîne de contamination
Une personne infectée dans une zone où la maladie est présente (endémique) se fait piquer à son retour par un moustique vecteur, alors qu’elle se trouve dans la phase de la maladie au cours de laquelle le virus est présent dans son sang (phase virémique, jusqu’à 7 jours après le début des signes).
Le moustique infecté peut, quelques jours après, piquer d’autres personnes qui seront à leur tour infectées par ce virus, entraînant l’apparition des premiers cas autochtones pouvant être à l’origine d’une épidémie.
Le dispositif de surveillance mis en place par le ministère chargé de la santé permet d’empêcher cette chaîne de contamination :
Une enquête entomologique est réalisée autour de chaque cas humain de maladie vectorielle recensé dans un département où son moustique vecteur est installé. Si des moustiques vecteurs sont présents autour des habitations de ces malades des traitements insecticides sont réalisés (lutte anti vectorielle) par des opérateurs publics de démoustications.
Des moyens de prévention collectifs et individuels
La lutte contre les moustiques potentiellement vecteurs de ces maladies et leurs larves constitue l’un des principaux moyens d’éviter la transmission des virus.
Dans les départements colonisés par le moustique vecteur, un arrêté préfectoral définit chaque année les zones de lutte contre les moustiques, et les actions à mener. En dehors des opérations de démoustication réalisées autour des habitations des malades et autour des établissements de santé et, il n’y a pas d’action systématique de désinsectisation hors contexte épidémique.
En matière de prévention collective, la lutte communautaire vise à supprimer les gîtes larvaires à l’intérieur et autour de son habitat (les zones d’eau stagnante comme les dessous de pots, les déchets, les gouttières, etc.) C’est le moyen le plus efficace pour diminuer la densité de moustiques.
Afin d’éviter les piqûres, il existe également des moyens de protection individuels, comme porter des vêtements longs et amples, utiliser des répulsifs, installer des moustiquaires de berceau,… Aucune mesure n’est efficace à 100% ; c’est la somme de mesures individuelles et collectives qui permet diminuer la transmission.
Les particuliers peuvent également signaler l’implantation d’un moustique vecteur autour de leur domicile dans un secteur géographique jusqu’à présent indemne.
Vous résidez en métropole et pensez avoir observé un moustique tigre dans votre commune ? 

Dispositif de lutte contre la dissémination du moustique "Aedes albopictus" en France métropolitaine
Site de référence
Sites des opérateurs publics de démoustication : 
Consulter aussi :

Sites utiles


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