"La Vie Hospitalière"

jeudi 1 août 2019

Kazakhstan : Un représentant syndical condamné à 7 ans de prison pour ses activités syndicales !


La répression et la violence à l’encontre des dirigeants et des militants des syndicats indépendants du Kazakhstan se poursuivent sans relâche. Le 17 juillet 2019, Erlan Baltabay, dirigeant du Syndicat des travailleurs des industries du combustible et de l'énergie, «Travail décent», a été condamné à sept ans de prison et à une interdiction de sept ans d'activité publique.
Le syndicat qu'il dirigeait a été dissous par décision de justice au milieu d'une répression plus large exercée sur les activités des syndicats indépendants. La procédure pénale contre Erlan Baltabay a été ouverte le 25 septembre 2018 en représailles de son activisme syndical et de sa position de principe à l'appui d'autres dirigeants de la Confédération des syndicats indépendants du Kazakhstan (KNPRK) condamnés à différentes limitations de leurs libertés. 
Ces poursuites pénales, ainsi que celles engagées contre les dirigeants du KNPRK, Larisa Kharkova, Amin Eleusinov et Nurbek Kushakbaev, visaient à faire taire les militants des syndicats indépendants et à empêcher d’autres personnes de jouer un rôle actif dans la revendication de la liberté syndicale dans le pays.
Nous avons besoin de votre solidarité ! Joignez-vous à notre campagne en ligne pour demander aux autorités kazakhes de mettre fin à la persécution et aux violences à l'encontre des dirigeants syndicaux indépendants, et de garantir la liberté et la sécurité des militants syndicaux dans le pays.

Source : labourstartcampaigns.net


Texte de la lettre envoyée au Président du Kazakhstan dans le cadre de la pétition
M...
À 
Monsieur Kassym-Jomart Tokayev
Président de la République du Kazakhstan


Monsieur le Président, 
Je vous invite instamment à utiliser tout votre pouvoir, votre influence et votre autorité pour assurer la libération immédiate d'Erlan Baltabay et lui permettre de reprendre une vie normale, dont son travail.
Je vous demande également d’abandonner toutes les accusations concernant Larisa Kharkova, Nurbek Kushakbaev et Amin Eleussinov, d'enregistrer la KNPRK et de garantir le droit des travailleurs de constituer et de s'affilier à un syndicat de leur choix, conformément à votre Constitution et aux obligations internationales du Kazakhstan en vertu des conventions de l'Organisation internationale du Travail 87 et 98 sur la liberté syndicale et la négociation collective. 
Avec notre considération distinguée.




En France : licenciements, suicides... la liste est  de plus en plus longue !

Le milieu hospitalier a lui aussi ses victimes, cause probable du "management",  des conditions de travail de plus en plus difficiles ... les suicides sont de plus en plus importants.
Les méthodes employées par certaines directions vont même à l'encontre des droits fondamentaux, et sont en infraction avec les dispositions de l'OIT. Ce n'est pas rien !
Que penser aussi des fonctionnaires de police et militaires (gendarmes) qui mettent fin à leurs jours ?... le malaise est grandissant ! Nous n'oublions pas non plus nos collègues du feu.
Que penser, tout autant, du licenciement de Gaël Guirante du groupe La Poste et les nombreuses actions contre des délégués syndicaux ?
N'oublions pas aussi les suicides à France Télécom (devenu Orange) et tout le reste...
Et ce qui se passe à la SNCF (une déléguée syndicale menacée de révocation, par exemple)...
Si au Kazakhstan les délégués syndicaux sont menacés, on ne peut pas dire que la France donne le bon exemple...


Mais la lutte paie ! 
Extraits de l'article passé dans Le MediaPresse le 30 juillet : 
Entre actions coup de poing, occupations et assemblées générales, les postiers grévistes des Hauts-de-Seine ont conclu, après quinze mois de grève, un protocole de fin de conflit avec la direction de La Poste.  
..(...)...« Ils ferment parce que s’ils ouvrent vous entrez ! Alors dégagez ! », lâche un employé visiblement agacé. « Parle avec la direction, c’est eux qui ferment la porte ! » rétorque Gaël Quirante, représentant syndical de SUD Poste Hauts-de-Seine, l’un des visages de la mobilisation. 
Les postiers ne cèdent pas.
« Ça leur coûte plus cher de ne pas faire travailler des employés de La Banque Postale pendant plusieurs heures, plutôt que d’accepter qu’il y ait une négociation avec les grévistes », ironise le syndicaliste. Mais la ténacité paie : le 1er juillet 2019, La Poste accepte enfin de signer le protocole de fin de conflit.


Pour "La Vie Hospitalière" la lutte paie, c'est évident, mais il faut du courage, de la ténacité pour faire reculer tous ceux qui s'imaginent que le peuple doit se plier à leur despotisme ! On retrouve même cet état d'esprit dans certaines organisations syndicales, hélas !

Dites "organisations syndicales" dont les dysfonctionnements, les pressions sont particulièrement graves ... les faits sont probants, et nous y reviendrons.

Certes, nous avons débordé le cadre de notre espace voué au monde hospitalier dans le sens le plus global possible, mais nous sommes avant tout des syndicalistes par essence, très fortement attachés aux droits et au respect des libertés, sans aucune concession.
Pour ces raisons nous pensons, aussi en ce jour, fortement à Lucienne Vanclooster qui a été secrétaire du syndicat SSRC-SAS (affilié à SUD Santé Sociaux) et qui a refusée l'ingérence dans ses actions syndicales qui lui était imposée... portant ainsi une atteinte grave à sa liberté d'organiser et gérer ses activités syndicales. Elle a préféré faire le choix de mettre un terme à sa vie se trouvant en quelque sorte victime d'une certaine ingratitude maligne... ces actes, leurs conséquences sont d'une gravité absolue !

Ceci écrit, nous continuons, plus que jamais, le combat (car c'est bien un combat que nous menons), si nous voulons changer la société pour la rendre plus humaine nous avons aujourd'hui plus une seconde à perdre, tant les coups portés sont insidieux et vont à l'encontre même des droits fondamentaux pour lesquels ne l'oublions pas, ne l'oublions jamais, nos parents, grands parents... se sont battus ! 
Quel héritage laisserons-nous à nos enfants, petits enfants... ?...Sinon que celui de la honte si nous courbons l'échine...

À méditer...


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