"La Vie Hospitalière"

mercredi 8 janvier 2020

Rennes : Le CHU condamné à verser 108.000 euros aux parents d’un bébé mort en 2013


Six ans après la mort d'un bébé en raison, selon la justice, d'un retard de prise en charge du jeune patient, le CHU de Rennes (Ille-et-Vilaine) a été condamné fin décembre pour « faute », a-t-on appris mardi. 

L'hôpital devra verser 108.000 euros aux parents de l'enfant décédé à l'âge de six semaines le 14 septembre 2013, selon le jugement du tribunal administratif que l'AFP a pu consulter.
Une semaine avant le décès, le 6 septembre, le bébé avait subi une opération, après la détection d'une sténose hypertrophique, une pathologie entraînant des troubles de l'alimentation. L'enfant était rentré le lendemain au domicile familial, dans le Morbihan. Mais, cinq jours après l'intervention, les parents ont observé un écoulement de sang et d'eau au niveau des points de suture sur le ventre. Ils ont alors contacté le CHU de Rennes qui les a invités à consulter leur généraliste.
Le surlendemain en soirée, la cicatrice du bébé s'est ouverte et ses parents l'ont immédiatement emmené à l'hôpital le plus proche de leur domicile, à Lorient. Les médecins lui ont prodigué les premiers soins et contacté peu avant minuit l'unité pédiatrique du CHU de Rennes, qui a organisé le transport d'urgence de l'enfant jusqu'à Rennes, à 150 kilomètres. Finalement, arrivé au CHU le 14 à 7 heures du matin, l'enfant a été opéré mais est décédé à 18h15.
L'état d'urgence « avait été clairement décrit »
Pour le tribunal administratif, le CHU a commis une « faute » dans l'organisation du transfert de l'enfant vers Rennes. « Le CHU de Rennes, dont dépend le Samu d'Ille-et-Vilaine, a commis une faute qui a entraîné un retard de prise en charge » de l'enfant, « de nature à engager sa responsabilité », selon la décision.
Selon l'instruction, il s'est écoulé 1h30 entre la demande faite au Samu par le CHU d'aller chercher l'enfant dans le Morbihan et le départ de Rennes du véhicule sanitaire, un délai dû à des questions administratives. Et ce, souligne le tribunal, « alors que l'état d'urgence dans lequel se trouvait le jeune patient avait été clairement décrit » et que, dans l'attente, son état s'est dégradé, le rendant temporairement intransportable.
Le CHU a également commis une faute, selon le tribunal, en orientant les parents le 11 septembre vers le médecin généraliste. « La prudence aurait dû le conduire […] à demander aux parents de se présenter au centre hospitalier (de Rennes) pour un contrôle ». En cela, « le CHU de Rennes a commis une faute ayant entraîné un retard de prise en charge de nature à engager sa responsabilité ».

Source : leparisien.fr

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