« Des chercheurs qui cherchent, on en trouve. Des chercheurs qui trouvent, on en cherche. » On connait la célèbre formule attribuée au général de Gaulle. Nous sommes en 1965, il parle du CNRS. 55 ans plus tard, la crise de la Covid-19 ne nous oblige-t-elle pas à un constat tout aussi cruel pour un pan de la recherche française ? Quel rôle Yazdan Yazdanpanah joue-t-il dans ce qui ressemble à un mauvais film ?
Le rêve naufragé de l'Inserm
Certains chercheurs de l’Inserm, dont le professeur Yazdan Yazdanpanah fait partie, semblent évoluer dans une autre époque. Comme des « Drogo » du Désert des tartares, cela fait longtemps maintenant qu'ils scrutent l’horizon. Qu’attendent-ils ? Le signe de la possibilité d’enfin trouver « le vaccin ». Cela n’a pas marché sur le VIH, pas plus que sur Ebola, ni du reste sur le Paludisme. Aujourd'hui leur cible, c'est évidemment la Covid-19.
En 20 ans, il y aura eu peu, pour ne pas dire pas, de découvertes du côté de l’Inserm. Evidemment, ce vide est rempli de publications dont une grande partie sont des rétrospectives sur les travaux d’autres chercheurs, comme l’illustre bien cet article sur Ebola. On retrouve ainsi toujours un peu les mêmes noms dans les publications des chercheurs de l’Inserm.
Il faut dire que la recherche scientifique a trouvé le moyen de « phagocyter » les Etats. Depuis des années, les chercheurs créent des structures où ils peuvent réciproquement se coopter. Et toutes ces structures, distinctes, mais interdépendantes à de multiples niveaux (humains, sujets, objectifs), sont évidemment les partenaires idéaux d’entreprises à la recherche d’une caution scientifique. Avec toutes ses strates et niveaux de recherches, la France excelle en la matière.
Cependant, le financement de ces entités par des entreprises privées ne masque que mal la frustration de nombreux échecs consécutifs. Comme dans le roman de Dino Buzzati, le saint vaccin n’a jamais été au rendez-vous. Dans la crise de la Covid-19, son absence sert actuellement de caution à un « traitement annexe », au demeurant très cher et aux bénéfices incertains pour les patients, le remdesivir. Sur la base d’études incomplètes sur ses effets secondaires, les autorisations temporaires d’utilisation transfèrent d’ailleurs le risque sur le patient. Il n’est donc pas étonnant de voir les sociétés pharmaceutiques pousser la logique encore plus loin en signant des accords avec les Etats pour se défaire du risque juridique. Michèle Rivasi l’explique très bien dans son interview sur la décision du parlement européen de réduire la complexité des procédures sur les vaccins OGM en passant outre certaines étapes fondamentales de la recherche, par exemple l’analyse complète des effets secondaires.
près des années d’échecs sur le VIH, Ebola, le paludisme et l’hépatite C, ces chercheurs n'ont pas la même échelle de temps que celle liée à l’urgence d'une pandémie qui frappe à la porte? Le choix du coûteux remdesivir comme traitement prometteur de la Covid-19 n’est peut-être pas tant lié à de possibles conflits d’intérêts ou à l’influence de Gilead. Ne serait-ce pas la tournée de trop d'une équipe de scientifiques enfermée dans son « fort du désert » ? N’auraient-ils pas cru voir un ennemi (l'hydroxychloroquine) qui risquait de les empêcher de revenir sur le devant de la scène ? Vu de leur fort perdu, les patients sont loin...
Qui a écrit « pas une seule des 30 molécules de médicaments qui sauvent des millions de vies n’est sortie de la recherche publique française ces 20 dernières années » ? Non, ce n’est pas FranceSoir. C’est Radio France qui rapportait cette triste réalité dans un article publié le 14 mai 2020 sur la lutte contre la Covid-19, en particulier sur la lutte acharnée engagée au niveau mondial.
L’influence et les liens d’intérêts des laboratoires pharmaceutiques avec les médecins chercheurs ou praticiens ont largement été abordés, ainsi que les potentiels conflits d’intérêts qui en découlent. Le coup de projecteur porté sur la SPILF suite à la plainte déposée contre le Pr Raoult aura permis de constater que l’association savante des infectiologues français a des liens si étroits avec Gilead que le laboratoire américain sponsorise les badges de leur colloque annuel (qui s’est tenu le 9 septembre).
Rappelons que la SPILF a touché 1.7 millions d’euros des laboratoires entre 2012 et 2020, et ses membres 1.6 million d’euros. Pour la partie visible et déclarée dans Transparence.gouv.
Yazdan Yazdanpanah au centre de l’écosystème et des décisions
Outre ses travaux pour l’Inserm et l’OMS, le Professeur Yazdanpanah est directeur du consortium REACTing et président du GloPID-R, « une alliance mondiale d’organisations internationales » qui compte parmi ses membres la Fondation Bill et Melinda Gates.
Tel l’avion renifleur de pétrole d’ELF dans les années 1970, aurait-il "reniflé" les traitements pour la Covid-19 sur des bases autres que celles demandées par la science ? Le calendrier de certaines déclarations, décisions et actions permet une analyse assez fine.
Extrait de l'excellent article de France Soir
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