Cette jeune maman, à sa grande surprise, a été détectée positive. Elle explique son quotidien bousculé du jour au lendemain et la peur d’être stigmatisée
De mauvaise surprise en mauvaise surprise : Emma*, 34 ans, habitante de l’agglomération Melunaise, ne s’attendait vraiment pas à connaître une rentrée chamboulée par le covid.
Cette mère de deux enfants, par précaution, décide de se faire tester après avoir été en contact avec un collègue dépisté positif : « j’avais fêté les trois ans de mon fils en famille, je me suis dit que dans le doute, c’était plus prudent. Mais je n’y croyais pas parce que j’avais respecté les gestes barrière avec ce collègue ».
Le verdict tombe, 24 heures plus tard : positive ! « J’étais sous le choc, car je n’avais aucun symptôme. Comme je suis asthmatique, j’étais inquiète ».
Peur pour sa santé, mais aussi pour son entourage : la voilà plongée dans une spirale angoissante, contrainte de prévenir son entourage, ses collègues… bref tous ses fameux « cas contact » : « au total, une grosse trentaine de personnes ont dû se faire tester parce que j’étais positive. C’est lourd à porter parce que j’en suis à l’origine. J’ai prévenu tout le monde avant que l’assurance maladie ne les appelle, et tout le monde a joué le jeu ».
« On est tous dans le même bateau »
Il a fallu réorganiser son quotidien pour faire face à ce virus invisible : sortir les enfants de l’école, se mettre en quarantaine avec son mari, tout en attendant avec inquiétude les résultats de ses proches : « certains ont dû attendre une semaine avant d’avoir leur résultat, c’est angoissant. Heureusement, tout le monde est négatif, je n’ai contaminé personne ».
Un soulagement qui l’aide à relativiser pendant une période difficile. Car Emma, une semaine après son test, a développé des symptômes : « cela a commencé par une très grosse fatigue, un peu de fièvre, et un mal de gorge. Au fil des heures, j’ai senti une lourdeur thoracique. Je suis retournée voir le médecin qui m’a trouvé des lésions au poumon gauche ». La prise de sang ayant écarté le risque d’embolie pulmonaire, et après cinq jours de fièvre, elle voit enfin le bout du tunnel : « je suis encore très essoufflée mais je vais de mieux en mieux ».
Au repos chez elle, Emma a pu replacer ses enfants dans l’école de sa commune, non sans crainte : « oui, il y a des regards de travers. Nous sommes les premiers à faire entrer le covid dans l’enceinte de l’établissement. Certes c’est un virus qui fait peur, mais il faut arrêter la psychose car nous sommes tous dans le même bateau ».
Article de Yoann VALLIER
* Le prénom a été changé
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