L'hôpital Pierre-Gallice de Langeac, qui gère notamment deux Ehpad (à Langeac et Saugues) a dû revoir son fonctionnement pour se préparer à l'épidémie
« On a eu une chance, celle d’avoir eu le temps de se préparer. » Comme tous les dirigeants d’établissements de santé en cette période d’épidémie de Covid-19, la directrice de l’hôpital Pierre-Gallice de Langeac a dû, avec ses équipes, réorganiser et revoir le travail au sein des établissements dont elle a la charge, dont deux Ehpad représentant 246 lits. Et elle refuse de faire dans l’angélisme excessif, « dire que l’on s’est bien préparé ne veut pas dire que l’on passera au travers ». Ce mercredi 1er avril, elle n’avait eu aucun cas de Covid-19 à déplorer.
On a fait des tests pour trois membres du personnel et deux résidents. Ils se sont tous avérés négatifs. Nous n’avons eu aucun cas ni à Saugues ni à Langeac.
Hôpital fermé et création d'une unité d'isolement
Depuis trois semaines, les agents hospitaliers ne font plus de sorties en dehors des services de soins infirmiers à domicile (SSIAD), pour lequel l’établissement compte 76 places. Et les premières mesures ont été prises dès le 7 mars : « Les visites ont été réduites.
Le 11, l’établissement a été complètement fermé. Et le 17, on a arrêté les admissions. Sauf évidemment sur demande d’un médecin. Bien entendu, il y a eu une forte sensibilisation des agents au lavage, à la désinfection et l’hygiène. Le 18 mars, il y a eu une réorganisation des relèves et le personnel a été affecté aux résidents pour le maintien de l’autonomie : animations, discussions, occupations. »
On a mis en place deux téléphones pour que les résidents puissent joindre leurs familles. Et on utilise Skype qui est très vite rentré dans les habitudes.
Il n’y a plus qu’un seul accès à l’hôpital, au niveau de l’entrée des ambulances, disposant de solution hydroalcoolique et de masques. Des chambres ont été mises de côté pour d’éventuels isolements de cas de Covid-19. « Des chambres qui se trouvent dans le service de médecine. » Comme l’hôpital de Brioude, celui de Langeac est un établissement de troisième ligne. Pour d’éventuels cas de Covid-19, le médecin jugera, au cas par cas, avec le 15 et en fonction de l’état des patients s’ils restent en isolement à Langeac où s’ils sont évacués au Puy-en-Velay.
Quatre personnes embauchées
À lister les mesures prises, la directrice se perd un peu. « Il y en a eu tellement ces dernières semaines... » Les résidents sont confinés en chambre depuis le 20 mars. Et quand ils ont besoin de bouger , « cela se fait avec un masque et accompagné d’un soignant. » Les horaires de repas ont été modifiés et « quatre personnes ont été embauchées, dont trois jeunes pompiers de Langeac, pour servir les repas en chambre, discuter avec les résidents et les usagers, et également participer au ménage. » Les tablettes utilisées généralement pour les malades d’Alzheimer tournent au sein de tout l’établissement. « Et on a eu une livraison de dix nouvelles ».
Des outils évidemment désinfectés entre chaque utilisation. Concernant le personnel soignant, les agents ont masques, gants, blouses et surblouses . « Même si . »
On commence à avoir un peu de mal sur l’approvisionnement en surblouse. De toute façon, on passe de pénurie en pénurie. Là, il va falloir faire attention à notre solution hydroalcoolique. Mais de toute façon, rien ne vaut un bon morceau de savon. Et depuis le début, le centre hospitalier Emile-Roux est très aidant. On s’entraide tous.
Des personnels « extrêmement concernés »
La directrice dresse également un autre constat, qui se retrouve dans la plupart des établissements de santé : « Le personnel est très fortement mobilisé. Tout le monde participe, pour donner les repas aux résidents et passer du temps avec eux. Tous les agents sont extrêmement concernés. Ils sont conscients des risques qu’il y a pour les patients et les résidents. »
Au 1er avril, l’hôpital Pierre-Gallice comptait 33 lits occupés en unité de soins longue durée (sur 40) et 9 occupés en médecine (sur 25), seuls services bénéficiant d’infirmières 24 h /24. L’établissement dispose par ailleurs de 160 lits en Ehpad à Langeac, dont seuls 3 étaient vides, et 91 lits en Ehpad à Saugues (86 en hébergement permanent, tous occupés, et 5 en hébergement temporaire dont 3 étaient libres).
Des aides d’ici et d’ailleurs
L’hôpital de Langeac, s’il aide les médecins libéraux et les pharmacies de ville dans la mesure de ses moyens pour fournir des masques, bénéficie lui aussi d’aides extérieurs. Du CHER Emile-Roux et de l’hôpital de Brioude notamment. Mais pas seulement.
Des dons de particuliers
« Le collège Saint-Joseph nous a amené des gants et des charlottes de leurs stocks, précise Valérie Botte. Le collège du Haut-Allier va nous fournir tout ce qu’il peut trouver. Un monsieur sur le Puy nous a promis des visières de protection. Et nous avons des dons de particuliers. Ils déposent des gants et des masques à l’extérieur. Une dame nous a déposé des masques en tissu. Nous ne pouvons, hélas, pas les utiliser. Mais nous la remercions évidemment elle et tous les autres pour leur soutien. »
Article de Pierre Hébrard
Source : lamontagne.fr
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