"La Vie Hospitalière"

mercredi 23 octobre 2019

Qui a tué le retraité et l’infirmière ?


 Une infirmière libérale et un de ses patients ont été retrouvés morts lundi. L’auteur des deux meurtres était toujours en fuite ce mardi soir.


Une infirmière retrouvée morte au bord d'une route les mains attachées et un retraité découvert sans vie, chez lui, les mains tranchées. Une énigme macabre qui n'avait toujours pas été résolue mardi soir. Lundi matin, à 7 heures 15, des automobilistes découvrent le corps de Karine Foucher, une infirmière libérale de 42 ans, le long d'une route à Pannes (Loiret). Cette mère de deux enfants a les mains liées par des câbles électriques et présente de nombreuses plaies mortelles. Son autopsie, réalisée ce mardi, révèle qu'elle a succombé à de multiples coups portés à l'arme blanche au niveau du cou, du visage et du thorax.
Les enquêteurs de la section de recherche de la gendarmerie d'Orléans font le lien avec un autre homicide commis ce même lundi matin à Châlette-sur-Loing dans le même département. Celui de Jacques Samson, un retraité de 84 ans domicilié dans le quartier de la Pontonnerie. L'octogénaire, qui vivait seul dans son pavillon depuis la mort de son épouse il y a plusieurs années, a été roué de coups de poing. Détail sordide : l'homme a les deux mains amputées.
Les deux mains coupées n'ont pas été retrouvées
Jacques Samson était un patient de Karine Foucher, dont le cabinet était installé à Châlette. L'infirmière pourrait avoir surpris le ou les agresseurs du retraité en pleine action. Mardi soir, Nicolas Bessone, le procureur de la République d'Orléans, indiquait qu'à ce stade toutes les hypothèses étaient envisagées. Aucun suspect n'avait été interpellé ce mardi soir.
Très appréciée de ses collègues et de ses patients, Karine Foucher commençait sa tournée dès 6 heures du matin et Jacques Samson faisait partie de ses premiers patients. « Elle venait lui faire ses piqures presque tous les matins. Elle était très douce », témoignent des voisins du retraité, « bouleversés » par ces deux morts violentes. A-t-elle assisté à une scène à laquelle elle n'aurait pas dû ? L'hypothèse est sérieusement envisagée.
La disparition de Jacques Samson est signalée lundi matin. Ses voisins s'inquiètent de ne pas voir « coco », comme on le surnomme affectueusement dans son quartier. Son corps sera finalement découvert dans l'après-midi au fond de son lit, en position perpendiculaire et recouvert de plusieurs couvertures. Il porte des traces d'hématomes à la tête, au visage, au bras et au cou. Son corps a également été atrocement mutilé puisque ses deux mains ont été coupées, vraisemblablement post mortem. Mardi soir, les membres n'avaient toujours pas été retrouvés.
L'infirmière n'a pas été tuée dans le pavillon
Hormis le lien de patientèle entre les deux victimes, les enquêteurs ont retrouvé au domicile de Jacques Samson un chouchou et une broche à cheveux appartenant à Karine Foucher. En revanche, l'infirmière n'a pas été tuée dans le pavillon. Son ou ses meurtriers l'ont embarqué dans son véhicule qui sera retrouvé dans l'après-midi non loin du lieu de la découverte de son corps.
L'annonce du décès de cette mère de famille, décrite comme une femme souriante et une infirmière très investie, a provoquée une vive émotion."C'était une femme enjouée et dynamique qui avait beaucoup de projets", témoigne Catherine Kirnidis, la présidente du syndicat national des infirmières et infirmiers libéraux dont Karine Foucher était la présidente dans le Loiret. "Au-delà de l'immense tristesse, sa mort nous renvoie à notre propre vulnérabilité dans l'exercice de notre métier. "
Article de Timothée Boutry, envoyé spécial à Châlette-sur-Loing (Loiret), avec J. P. L.

Source : larep.fr





Des fleurs, ainsi que des bougies ont été déposées devant le cabinet de l'infirmière, lors du rassemblement du mercredi 23 octobre à 18 heures pour lui rendre hommage. 
(photo Santé Solidaires ©)


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