"La Vie Hospitalière"

dimanche 6 octobre 2019

La reprise de la Clinique Jeanne-d'Arc par le CHR d'Orléans est suspendue


Si le centre hospitalier régional d’Orléans ne trouve pas d’arrangement avec les infirmières de la clinique Jeanne-d'Arc de Gien, l’avenir du bloc opératoire de l'établissement est en danger. Or, de son sort dépendent ceux de la maternité et du service des urgences de l'hôpital giennois Pierre-Dézarnaulds.

La Clinique Jeanne-d'Arc - Photo du Syndicat Santé Solidaires (SSRC-SAS) -
Elles sont dix infirmières à travailler au bloc opératoire de la clinique Jeanne-d’Arc de Gien. Dix infirmières qui, pour le moment, ont "toutes décidé de partir", comme l’explique l’une d’entre elles, Brigitte.
Ces salariées refusent le contrat proposé par le centre hospitalier régional d’Orléans (CHRO), dans le cadre du projet de reprise de la clinique, gérée aujourd'hui par le groupe Ramsay (ex-Générale de santé). Cette problématique a d'ailleurs incité Olivier Boyer, directeur du CHRO, à suspendre ce projet et à renouer le dialogue avec le personnel.
Brigitte, infirmière de bloc opératoire, n'y croit plus : "Cela fait deux ans que ça dure et, malheureusement, ces négociations arrivent tard. Nous avions tiré la sonnette d’alarme en disant que les filles allaient partir. Nous avons l’impression qu’ils ne nous ont pas écoutées. Nous n’y croyons même plus, nous ne leur faisons plus confiance."
Les infirmières réclament, entre autres, que soit éclairci le montant de la rémunération concernant leurs astreintes ; "une revalorisation des salaires", alors qu’elles sont "moins bien payées que des intérimaires" ; "une organisation correcte" ; "le recrutement d’autres personnes pour nous soulager".
Démission d'une infirmière de bloc
À ce jour, comme le précise Brigitte, trois infirmières de bloc sont en arrêt maladie et une a posé sa démission. 
Les soignantes, démoralisées, ne sont pas sûres de trouver la force de rester, malgré de nouvelles discussions avec le CHRO et l’Agence régionale de santé. Certaines souhaitent changer de voie ou bouger; d’autres sont disposées à faire de l’intérim.
Porte-parole de ses collègues, Brigitte affirme "attendre le quatrième contrat" de l’hôpital d’Orléans, qui "a intérêt à nous apporter des choses concrètes", avant de prendre une décision définitive. 
Des répercussions sur la maternité et les urgences
Alors que le bloc opératoire est indispensable pour la maternité et le service des urgences, gérés par le centre hospitalier Pierre-Dézarnaulds, voisin de la clinique, la situation inquiète la directrice de l'hôpital de Gien, Marie Dunyach.
"Notre contrat avec Ramsay implique un accès aux salles et la mise à disposition du personnel qualifié, des infirmières de bloc que l’hôpital n’a pas. Nous disposons d’une salle pour la maternité et d’une autre destinée aux opérations programmées en gynécologie. Nous avons besoin d’un accès sept jours sur sept et vingt-quatre heures sur vingt-quatre au bloc pour les césariennes, mais aussi pour les interventions chirurgicales. Il est indispensable que le partenariat avec le centre hospitalier régional d’Orléans se mette en place de la même façon."
Marie Dunyach (Directrice du centre hospitalier giennois Pierre-Dézarnaulds)
La maternité de Gien fonctionne bien, puisqu'elle attire des patientes du Giennois, mais aussi des départements limitrophes, d'autant plus depuis la fermeture de celle de Cosne-sur-Loire (Nièvre).  Au 31 août, 505 femmes ont accouché à Gien. Au total, pour l’année 2018, elles étaient 790.
"Nous ne pouvons pas imaginer que le bloc opératoire ne fonctionne plus," affirme Marie Dunyach." Il faut absolument que cette opération se fasse afin que que le centre hospitalier Pierre-Dézarnaulds puisse continuer à remplir son rôle auprès de la population."
Les infirmières de la clinique, elles, n'ont pas envie qu’on leur fasse porter le chapeau d’une éventuelle fermeture du bloc. "Au contraire, la seule chose qui nous fait tenir, c’est de vouloir faire perdurer l’offre de soins dans le Giennois et maintenir la maternité".

Article d'Anne-Laure Le Jan

Source : larep.fr

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