"La Vie Hospitalière"

jeudi 10 octobre 2019

Kurdes en Syrie : un "french doctor", le Dr Jacques Bérès, appelle les médecins au secours


Tandis que les blindés turcs déferlent sur le Kurdistan syrien et que les bombardiers d’Ankara pilonnent les populations kurdes civiles, la France réagit avec des communiqués officiels outragés et un médecin « scandalisé, honteux, indigné », le dernier « French Doctor », tente de passer à l’action. 
La nuit dernière, à l’issue d’une réunion de crise avec le Dr Taysser Alkarim, coordinateur en France de la jeune ONG américaine MedGlobal, le cofondateur de MSF et de Médecins du monde, a décidé de lancer un appel aux confrères français via « Le Quotidien du Médecin ».
« C’est un appel d’extrême urgence que nous lançons en vue de monter une équipe internationale pour secourir les populations civiles, en situation très alarmante dans la région de Kamichlu, la capitale du Rojjava, le Kurdistan syrien », déclare le chirurgien humanitaire qui préside le think tank France Syrie Démocratie.
Le Dr Bérès connaît bien l’hôpital local pour y avoir opéré à plusieurs reprises, encore l’an dernier, il reste en contact avec ses équipes, deux fois par jour, mais, déplore-t-il, « il n’est pas possible de faire aujourd’hui depuis Paris une évaluation précise des conditions actuelles d’intervention. Je ne peux rien vous dire de l’état actuel de cet établissement que j’ai connu tout à fait correct en 2018. Ce qui est certain, en revanche, c’est que les patients y affluent chaque jour en très grand nombre. Tandis que les jeunes militaires bien entraînés bénéficient de blindages et de protections efficaces, les civils n’ont rien pour se garder en sécurité, ni personne pour les prendre en charge. Le lâchage dont ils sont victimes de la part des Américains est d’autant plus inqualifiable que c’est cette population qui a assuré sur le terrain les avancées des Alliés contre les troupes de Daesh en prenant tous les jours au sol tous les risques ».
Chirurgiens, anesthésistes et généralistes, même sans expérience humanitaire.
Le Dr Bérès lance son appel en priorité à des chirurgiens, des anesthésistes et des généralistes. « Il n’y a pas de prérequis d’expérience humanitaire, insiste-t-il, ils sont tous très attendus dès lors qu’ils sont motivés et qu’ils peuvent s’engager avec nous pour une courte durée. »
L’équipe qui pourrait se constituer à la suite de cet appel devrait appareiller dès lundi, pour une période de dix à quinze jours. 
« Appelez-moi sur mon portable [06 87 73 37 05] pour que nous parlions des modalités », demande instamment le Dr Bérès aux confrères qui pensent, comme lui, « pouvoir faire quelque chose auprès de quelques-uns des dizaines de milliers de blessés qui vont tomber dans les prochains jours. »
« Docteur Jacques », comme on le surnomme affectueusement à Cox-s Hope Hospital, près des camps de Kutupalong, où des milliers de Rohingyas ont fui la Birmanie pour se réfugier chez leurs coreligionnaires musulmans, est rentré il n’y a pas trois semaines du Bengladesh. Juste le temps de refaire sa valise, après une infection pulmonaire tout juste jugulée. Le « dynosaure humanitaire », comme il se présente lui-même, attend ce soir ses jeunes confrères.
Article de Christian Delahaye

Source : lequotidiendumedecin.fr



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