"La Vie Hospitalière"

mercredi 23 octobre 2019

"L'hôpital public est un trésor national" : de nouvelles annonces promises par Buzyn


Les députés et sénateurs socialistes ont quant à eux présenté ce mardi à l'Assemblée un plan d'urgence de quatorze propositions pour répondre au malaise hospitalier.
La ministre de la Santé Agnès Buzyn voit dans l'hôpital public un "trésor national" et a assuré ce mardi devant l'Assemblée avoir "une conscience aiguë" de sa "grande difficulté", promettant de prochaines annonces.
"J'ai bien conscience de la situation de l'hôpital public dans notre pays. J'en ai même une conscience aiguë (...). Oui, l'hôpital public est en grande difficulté", a déclaré la ministre à l'ouverture des débats sur le projet de budget 2020 de la sécurité sociale, alors que des inquiétudes s'expriment jusque dans les rangs de la majorité.
"Je ne doute pas que nos échanges seront largement marqués par ce sujet (...). Cela est légitime parce que l'hôpital public est un trésor national", a-t-elle poursuivi, soulignant que le gouvernement avait "déjà commencé à agir" pour redonner "des perspectives et des ambitions" à l'hôpital.
"De nouveaux droits pour faire face à de nouveaux risques"
La ministre a indiqué qu'elle rencontrait "de manière quotidienne les acteurs du monde de l'hôpital", échangeant avec eux "sur la construction de solutions de long terme". Elle a dit sa volonté de "réunir par ailleurs les parlementaires pour préciser et compléter des voies d'interventions possibles".
"J'ai déjà fait des annonces sur les urgences. Je travaille par ailleurs sur la pluri-annualité (des financements, NDLR), sur l'attractivité des carrières, sur la prochaine campagne tarifaire et sur les investissements hospitaliers. Des annonces seront faites dans ce cadre dans les prochains jours et dans les prochaines semaines", a-t-elle ajouté.
Agnès Buzyn a aussi mis en avant un "esprit de responsabilité financière" avec le projet de budget, qui prévoit un déficit de 5,1 milliards l'an prochain, assurant que "faire des économies ne signifie pas entamer les droits des Français".
Elle a évoqué "de nouveaux droits pour faire face à de nouveaux risques", citant "la création d'un fonds d'indemnisation des victimes de produits phytosanitaires" ou le congé proche aidant indemnisé, prévus par le texte.
Elle a aussi mis en avant une "protection sociale préventive" avec, par exemple, la mise en place d'une garantie de versement des pensions alimentaires. "Mon objectif, notre objectif, c'est de réaffirmer la présence de l'Etat social à chaque étape de la vie", a-t-elle conclu.
Le ministre des Comptes publics Gérald Darmanin a vanté dans la foulée un texte qui "traduit le subtil équilibre difficile à tenir" entre "la responsabilité financière, la simplification de la vie des Français qui travaillent et le renforcement des plus vulnérables".
Les propositions du PS pour l'hôpital
De leur côté, les députés et sénateurs socialistes ont présenté mardi à l'Assemblée un plan d'urgence de quatorze propositions pour répondre au malaise hospitalier et assurer l'avenir de l'hôpital public, au premier jour des débats sur le projet de loi de financement de la Sécurité sociale.
"Ça suffit d'avoir aujourd'hui un hôpital public qu'on laisse mourir sans lui donner les moyens d'assurer sa pérennité", a lancé Olivier Faure, premier secrétaire du PS lors d'un point presse.
Les socialistes proposent un plan fixant l'objectif national de dépenses d'assurance-maladie (Ondam) à 3,1% (+ 830 millions d'euros), contre 2,3% prévus pour 2020.
"A gauche, nous sommes tous en ligne, à droite, il y a des gens qui ont pris la mesure de ce qui se passe et il y a des signes qui nous laissent penser que la majorité n'est pas à l'aise avec ce qui se fait au gouvernement", a avancé le chef de file des socialistes, qui proposent aussi des états généraux de l'hôpital public.
Dans l'immédiat, les socialistes proposent de porter le niveau d'investissement dans l'hôpital public à 6 milliards par an, en organisant la possibilité pour les établissements d'emprunter sur les marchés, en transférant 10 milliards de dette des hôpitaux à la CADES (Caisse d'amortissement de la dette sociale) et en augmentant de 1,5 milliard d'euros par an pendant 3 ans l'investissement dans les hôpitaux publics.
Augmenter le budget et décaler le remboursement de la Sécu
Sur la base d'un budget rehaussé, le PS estime que des mesures catégorielles, pour mieux rémunérer infirmières et aides-soignantes notamment, pourront être prises.
Pour les urgences, le PS propose "un financement sur la base d'indicateurs de précarité des territoires et du manque de médecins de ville". Il prône aussi une enquête sur la qualité de vie au travail dans les établissements hospitaliers.
Pour la dépendance, les socialistes réclament 550 millions d'euros par an pour l'aide à domicile, une augmentation de 25% des personnels (+ 80.000 postes) des EHPAD d'ici 2024 et 3 milliards d'euros sur 10 ans pour la rénovation de ces maisons de retraite.
Pour financer ce plan, le PS suggère que le remboursement du "trou" de la Sécurité sociale soit décalé jusqu'en 2027. "Sur sept ans, c'est plus de 40 milliards d'euros qui seraient disponibles", a calculé Boris Vallaud.

Source : lexpress.fr


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