"La Vie Hospitalière"

mardi 15 octobre 2019

Le comité de défense de l’hôpital de Beaumont-sur-Oise alerte le ministère de la Santé


La principale crainte est que la réorganisation du groupement hospitalier ne fragilise trop l’établissement et mette en péril les services.
« C'est bien une catastrophe sanitaire qui se prépare. Nous ne l'acceptons pas et nous le dirons à la ministre de la Santé.» Le comité de défense des hôpitaux de Beaumont-sur-Oise, Saint-Martin-du-Tertre (Val-d'Oise) et Méru (Oise) appelle à manifester ce mardi matin, à 10 heures 30, devant les fenêtres d'Agnès Buzyn, à Paris (VIIème ).
Et les représentants du personnel et des usagers ne vont pas y aller les mains vides. Ils comptent remettre à la ministre les pétitions (5.500 signatures) et les trente motions adoptées par les conseils municipaux du secteur (sur les 57 concernés) pour soutenir leur mouvement.
Un service de chirurgie « réduit à l'ambulatoire »
Et surtout, les militants veulent rappeler quelques chiffres essentiels au gouvernement : « plus de 130 lits ont fermé à Beaumont-sur-Oise et Saint-Martin-du-Tertre, avec la réorganisation, et 200 postes de travail ont disparu », dénonce le comité.
À la rentrée, l'établissement a notamment perdu des activités essentielles. « Depuis septembre dernier, les services de néonatalogie, de pédiatrie, de réanimation de l'hôpital de Beaumont ont fermé. Le service de chirurgie est réduit à l'ambulatoire. »
Quel avenir pour les urgences et la maternité ?
Face à cette réalité, les représentants du personnel sont plus inquiets que jamais. « Ces mesures fragilisent notre hôpital et nous craignons que les services des urgences et de la maternité en soient affectés. »
Alors qu'ils sont bien déterminés à continuer le combat, les membres du comité ont du mal à digérer les propos tenus dernièrement par l'Agence régionale de santé qui les accuse de faire baisser la fréquentation de l'hôpital. « Quand on ne cesse de répéter qu'un hôpital va fermer, les gens ne viennent plus », déclarait au Parisien Aurélien Rousseau, directeur général de l'agence régionale de santé (ARS) Ile-de-France.
Merci de vous faire soigner votre enfant à Pontoise
« Ils inversent les rôles ! s'étrangle Christine Huet, infirmière au bloc et représentante CGT. Si on ferme des services, c'est sûr qu'il y a moins d'activité. » Le comité dénonce de son côté une politique de réorientation des patients vers Pontoise qui se généralise.
« Samedi 12 octobre, les parents d'une fillette de 6 ans qui se plaint de fortes douleurs au ventre, craignant une appendicite, une péritonite, la conduisent aux urgences de Beaumont, racontent ainsi les professionnels. Là, on leur répond : ici il n'y a plus d'urgences pédiatriques, on ne peut pas prendre d'enfant, vous devez aller à Pontoise. » Une ville située à une quarantaine de minutes en voiture.
À partir de cet exemple, et alors même que les urgences pédiatriques sont censées continuer de fonctionner, le comité s'interroge : « Qui porte la responsabilité de la baisse de la fréquentation de l'hôpital ? »
L'arrêt du service réanimation aggrave le problème
Le bras de fer engagé avec l'ARS a pourtant permis, sur le papier, de sauver les urgences pédiatriques et le service pédiatrie. Mais les représentants CGT craignent que cela ne soit que très temporaire. « Souvent, il n'y a que trois lits sur six occupés en pédiatrie, alors que ce n'était pas le cas avant, constate Salima Merleau secrétaire du syndicat. On dirait qu'ils font en sorte que le service ne se remplisse pas. Ils ne veulent plus hospitaliser les enfants après minuit. »
La fermeture récente de la réanimation risque fort d'aggraver le problème. « Avec la fin de la réa, tous les Smur (NDLR : Service mobile d'urgence et de réanimation) orientent désormais les urgences vers Pontoise. »
Article de Marie Persidat

Source : leparisien.fr

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