"La Vie Hospitalière"

lundi 7 octobre 2019

Les urgences de Nanterre se mettent en grève


Le service des urgences de l’hôpital Max-Fourestier est en grève reconductible à partir de ce lundi soir. Il demande du personnel supplémentaire pour les soins, l’accueil… et le ménage.
Rats et cafards l'été, locaux vétustes, effectifs insuffisants. C'est la réalité quotidienne des infirmiers et aides-soignants de l'hôpital de Nanterre, qui seront en grève reconductible à partir de ce lundi soir.
Situé en périphérie de la ville dans le quartier du Petit-Nanterre, l'hôpital Max-Fourestier cohabite au sein du Cash (Centre d'accueil et de soins hospitaliers) avec plusieurs structures pour les sans-abri et un service de psychiatrie.
Malgré une activité modeste mais en progression (32.800 passages en 2018, + 3 % versus 2017), le service doit donc prendre en charge de nombreux patients en grande précarité, parfois difficiles, voire carrément violents. L'an dernier, le personnel avait obtenu un agent de sécurité dans la salle d'attente 24/24 heures après un incident qui aurait pu tourner au drame. « Un homme est arrivé avec un énorme pavé, il a cassé une vitre et a poursuivi les infirmières », raconte l'une d'elles. Et en attendant la reconstruction des urgences - pas avant 2023 - prévu dans le cadre d'un programme plus global de restructuration du Cash, le service n'a eu droit qu'à quelques coups de peinture.
« Pendant ce temps, le personnel travaille dans des conditions déplorables, regrette Nathalie Gubert, secrétaire du syndicat CGT au Cash. La nuit, les infirmiers et les aides-soignants doivent gérer l'inscription administrative des patients qui arrivent alors que ce n'est pas leur rôle et qu'ils ne sont pas formés pour ça, mais il n'y a pas d'agent d'accueil. »
« Tous les jours, on doit laver le sol et les toilettes »
Non seulement le personnel soignant doit assumer des tâches administratives, mais aussi… le ménage ! « Il y a bien un agent mais il ne nettoie ni les zones de soins, ni les toilettes, déplore une infirmière des urgences. Donc tous les jours on doit laver le sol et les toilettes. On utilise le même produit pour tout nettoyer, alors qu'on sait très bien qu'on ne fait pas le ménage à l'hôpital comme on le fait chez soi, il y a un protocole précis pour ça ! »
Après plusieurs rencontres avec la direction, le personnel vient d'obtenir des avancées. « La rénovation des locaux sanitaires va s'amorcer, du matériel neuf a été livré, d'autres équipements doivent bientôt être remplacés, se félicite la secrétaire de la CGT. Mais ce n'est pas suffisant. Il faut rétablir le poste d'aide-soignant supprimé il y a deux ans et renforcer le poste d'agent d'accueil. »
Article de Florence Hubin

Source : leparisien.fr



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