"La Vie Hospitalière"

mardi 10 septembre 2019

Poursuite de la grève des urgences : les millions d’euros d’Agnès Buzyn ont fait long feu


Hier, avec 754 millions d’euros sur trois ans elle avait fait tapis, pensait pouvoir gagner. Aujourd’hui Agnès Buzyn a perdu : comme prévu son « plan de refondation des urgences » n’a pas convaincu. 
Le collectif Inter-Urgences, réuni mardi 10 septembre en assemblée générale, l’a jugé insuffisant et a voté la poursuite du mouvement de grève – un mouvement entamé il y a près de six mois et affectant désormais deux-cent cinquante services.
Rassemblés à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) les représentants des grévistes ont voté à main levée une motion rappelant leurs revendications. Et ils ont acté le principe de « rassemblements locaux » pour le 26 septembre, en attendant de fixer prochainement une « date de mobilisation nationale ». La « participation aux autres actions » a également été approuvée, sans pour autant d’appel clair à rejoindre la manifestation de la CGT mercredi à Paris.
Comme prévu le collectif Inter-Urgences continue de réclamer des « réouvertures de lits », des « recrutements à la hauteur des besoins » et une « augmentation de 300 euros net mensuels pour tous les hospitaliers ». Ce qu’Agnès Buzyn ne veut/ne peut entendre : son plan se fonde sur l’orientation des patients pour limiter l’afflux aux urgences, avec un nouveau Service d’Accès aux Soins (SAS) pour réguler les appels aux secours et des « admissions directes » sans passage aux urgences pour les personnes âgées.
La ministre avait fait tapis. Il lui faudra revenir autour de la table.
Jean-Yves Nau
Journaliste et docteur en médecine

Source : jeanyvesnau.com




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