"La Vie Hospitalière"

dimanche 2 juin 2019

Une «marche des mutilés» à Paris...


Les Gilets jaunes ont organisé ce dimanche 2 juin une «marche des mutilés» à Paris qui a rassemblés des manifestants blessés par des membres des forces de l'ordre prêts «à tout faire pour ramener le calme, quitte à ce qu'il y ait des blessés». Sputnik a eu l'occasion de s'entretenir avec plusieurs d'entre eux.
Au lendemain de l'acte 29 des Gilets jaunes, de nombreux manifestants qui ont été blessés lors des actes précédents du mouvement participent à une «marche des mutilés» à Paris pour dénoncer, entre autres, «un pouvoir illégitime» et «une justice à deux vitesses».
#SputnikVidéo | Lors d’une #Marchedesmutilés, Jérôme Rodrigues a évoqué une justice à deux vitesses. Selon lui, les policiers ne sont traités de la même manière que les citoyens ordinaires dans les procédures judiciaireshttps://t.co/mAISs9njrv pic.twitter.com/zRf1nnPucq
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Ainsi, Jérôme Rodrigues rappelle qu'«on est dans un pays de démocratie, on a le droit à la liberté d'expression».
«Et qu'est-ce que je reçois […] dans une démocratie? Je reçois une balle dans l'œil. Comme l'ensemble de mes copains, comme ceux qui ont eu une main arrachée. Il y a quelque chose qui cloche, quelque chose qui ne va pas. Et c'est là où ça m'attriste le plus», a-t-il indiqué.
Rappelant l'emploi du lanceur de balles de défense (LBD) par les policiers, il constate que «le LBD 40, c'est une arme de terreur politique».
«Ils ont su mettre en place une terreur. Une terreur politique pour aller au bout de leurs desseins», a-t-il détaillé.
Jérôme Rodrigues évoque également le respect de la législation dans le pays, rappelant qu'à l'école on lui avait appris «que la loi s'appliqu[ait] à tous», alors qu'aujourd'hui «on s'aperçoit que ce n'est pas vrai».
«On vit une justice à deux vitesses […] Les policiers sont exempts d'une certaine loi. Ils ne sont pas identiques apparemment par rapport aux citoyens», a-t-il dit.
Antoine Boudinet, qui a eu la main arrachée par une grenade lors de l'acte 4 à Bordeaux, s'est exprimé sans fard:
«On est sacrifié, on est mutilé pour l’exemple»: Antoine Boudinet, qui a eu la main arrachée par une grenade lors de l'acte 4 à Bordeaux, s’exprime sur les violences policières#Marchedesmutilés #Giletsjaunes #blesséshttps://t.co/mAISs9njrv pic.twitter.com/AHNN6dBoHd
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«L'État est prêt à sacrifier la main et les yeux de ses citoyens pour pouvoir ramener l'ordre. On est sacrifié, on est mutilé pour l'exemple […] L'État considère ses citoyens comme des dommages collatéraux […] et ce n'est pas grave s'ils sont blessés», a-t-il lancé.
Gwendal Leroy, blessé à l'œil lors de l'acte 10 à Rennes, rappelle que les policiers «ont chargé, ils ont tiré des grenades alors qu'on étaient non violents».
Il a précisé qu'au moment des faits, il n'y avait ni insulte, ni projectile lancé sur les policiers et par conséquent «aucune raison de lancer une grenade».
#SputnikVidéo | Gwendal Leroy, blessé à l’œil lors de l’acte 10 à Rennes, se souvient de ce jour et de ce moment, expliquant comment sa vie a changé.https://t.co/mAISs9njrv#Marchedesmutilés #Giletsjaunes #blessés pic.twitter.com/BzrhwOqaHn
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Pourtant, il ne regrette rien.
«C'est bizarre à dire, mais je préfère que ce soit arrivé comme ça, dans un mouvement social légitime, avec des revendications légitimes, contre un pouvoir illégitime», a-t-il martelé.
Depuis le début du mouvement des Gilets jaunes le 17 novembre, 2.448 manifestants ont été blessés, selon le décompte de l'Intérieur à la mi-mai qui dénombre aussi 1.797 blessés côté forces de l'ordre.
Source : sputniknews.com

"La Vie Hospitalière" a dénoncées à plusieurs reprises ces violences qui sont disproportionnées. Il faut du courage pour aller manifester aujourd'hui compte tenu d'un climat délétère où les manifestants ne savent pas si ils vont en finalité finir en garde à vue ou à l'hôpital. Et, hypocritement le gouvernement estime que le mouvement des Gilets jaunes s'affaiblit... c'est une erreur d'appréciation de la part de ceux qui utilisent la force et des violences corporelles contre les citoyens et citoyennes !
Il y a eu un avant, il y aura un après mais une chose est certaine plus rien ne sera comme avant, le peuple a démontré dans ce mouvement spontané des Gilets jaunes qu'il n'avait pas peur d'un gouvernement qui a perdu, en plus, toute légitimité.

Le Parlement européen condamne l'usage disproportionné des LBD par les forces de l'ordre.



(Photo NicolasP___)





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