"La Vie Hospitalière"

samedi 22 juin 2019

Canicule à venir : les services d’urgences sont très inquiets


À l’avant-veille d’une semaine de canicule, les services d’urgence tirent la sonnette d’alarme sur les effectifs... 
Alors que des températures à plus de 40°C se profilent pour la semaine prochaine, la Fédération Hospitalière de France alertait vendredi sur la dégradation des conditions de travail aux urgences, qui font l’objet depuis trois mois de grèves des personnels. 
Interrogés sur la capacité de ces services à affronter la demande estivale, ses représentants se montrent pessimistes, « Plus que les années précédentes », réagissait même le docteur Pierre Charestan, président de la Commission régionale des commissions médicales d’établissements des hôpitaux d’Île-de-France.
Si la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, a déclaré qu’elle ne veut « plus de gens sur des brancards aux urgences cet été » et qu’elle met « tout en œuvre pour qu’il n’y ait pas de trous » dans le dispositif, le docteur Charestan, en poste en Seine-Saint-Denis, révèle que « 306 postes de médecins urgentistes sont actuellement vacants en Île-de-France. En 2015, il n’y en avait que 50. Les urgentistes sont devenus introuvables. Et 180 postes d’infirmières ne sont pas pourvus. »
Le ministère se veut confiant
Déléguée générale de la Fédération hospitalière de France, Zaynab Riet évoque, elle, « l’augmentation des territoires où la permanence des soins en ville n’est plus assurée ». Elle s’inquiète enfin que « les visites au domicile des plus de 75 ans ont encore baissé de 13 % en quatre ans ».
« On sait que la période estivale est sensible" veut relativiser le ministère "c’est pour cela que la ministre a donné des moyens et des consignes de vigilance aux agences régionales de santé", explique-t-on dans l’entourage d’Agnès Buzyn... " et nous avons déjà mobilisé tout le monde. Enfin, en cas de fortes chaleurs, nous déclencherons le plan canicule qui prévoit des moyens et des mesures spécifiques déjà bien rodés. »
Source : msn.com


La ministre de la Santé,  a déclaré effectivement qu'elle ne veut plus de gens sur des brancards aux urgences le jour durant cet été...  Nous rappelons ainsi partiellement le communiqué de la FHF, du 12 juin

"Alors que des services d’urgences sont sous tension, la ministre des Solidarités et de la Santé a annoncé que "plus un seul patient ne devait passer la nuit sur un brancard dans des services d’urgence au cours de l’été". Afin d’y parvenir, elle " demande de prendre des mesures particulières pour laisser des lits libres en aval des urgences pour coucher les gens "
Pour y parvenir, la Fédération Hospitalière de France et l’ensemble des conférences de directeurs et présidents de CME appellent à la fin des injonctions contradictoires. Depuis une quinzaine d’années, les gouvernements successifs ont poussé les hôpitaux à fermer des lits, notamment pour des raisons financières.
Ce sont ces lits qui manquent aujourd’hui pour l’aval des urgences (...)." 

Pour "La Vie Hospitalière" à force de fermer des lits il est évident qu'il faudra agrandir d'autres espaces publics comme les cimetières... rappelant une mortalité accrue des patients depuis la marchandisation de la Santé et toutes les mesures attentatoires au service public hospitalier qui continuent à se mettre en place, mais à part ça tout va très bien...
Notons aussi que les propos de la ministre de la Santé précisent qu'il ne doit plus y avoir de patients sur les brancards la nuit pendant l'été... le jour pas de problèmes, bien qu'il fasse plus chaud le jour que la nuit, il faut bien tempérer... ça risque quand même à force de devenir très chaud...


Rappelons aussi à ce sujet l'étude menée par le CHU de Nîmes qui a été réalisée en 2017 (depuis on pense qu'il n'y a pas eu d'améliorations...) :
Les auteurs ont analysé la situation de 6.997 patients qui, après avoir été pris en charge par les urgentistes, devaient être hospitalisés dans un autre service du CHU : 2.546 d’entre eux (36 %) ont pu l’être sans attendre, tandis que 4.451 patients (64 %) ont été hospitalisés après avoir patienté aux urgences.
« Après avoir retenu les patients aux profils comparables, nous avons retrouvé une différence dans le taux de mortalité : 7,8 % dans le groupe ayant attendu, contre 6,3 % dans le groupe sans attente. Cette différence est très importante. Et on peut estimer que parmi ces patients en attente, un sur soixante meurt très vraisemblablement du fait de cette attente », explique le docteur Pierre-Géraud Claret, urgentiste au CHU de Nîmes.




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