Le syndicat des Jeunes Médecins annonce ce mercredi avoir porté plainte contre X auprès du procureur de la République pour faire la lumière sur la situation inquiétante aux urgences de Lons-le-Saunier, après plusieurs témoignages accablants dans la presse.
« La situation alarmante dans cet hôpital semble encore échapper à la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, pour qui “la règle dans le monde médical, c'est que quand on fait grève, on met un brassard mais on vient travailler, pour ne pas mettre en danger la vie d'autrui”. Des propos tenus alors même que nos collègues se mobilisent pour une meilleure qualité de soins ! », s'irrite le syndicat. « Ces tensions semblent tout d'abord mettre en péril les usagers, mais aussi les professionnels de santé, dont des jeunes professionnels encore en formation », plaide le syndicat junior.
Jeunes Médecins annonce déposer ce jour une plainte contre X auprès du Procureur de la République afin que toute la lumière soit faite sur cette situation. #LonsleSaunier #urgences #hopital #solidarite #conditionsdetravail
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— JEUNES MEDECINS (@JeunesmedecinsF) 5 juin 2019
Face à la crise aux urgences de Lons-le-Saunier, le maire de la commune, Jacques Pélissard (LR), a annoncé le recrutement de cinq infirmiers d'ici à la fin de l'été afin de soulager les équipes, rapporte « Le Progrès ». Selon nos confrères de la « Voix du Jura », il a également été décidé de mettre en place une ambulance hospitalière pour réaliser les transferts interhospitaliers, d'utiliser plus fréquemment l'hélicoptère et de bénéficier d'une aide des pompiers pour les transports. Pour assurer l'accès aux soins urgents, le préfet du département avait réquisitionné des professionnels de santé dès le 28 mai.
D'autres services d'urgences sont touchés par des actions inédites. Dans la nuit du 3 au 4 juin, l'équipe de nuit des urgences de l'hôpital Lariboisière (AP-HP) s'est mise en arrêt maladie, une action qualifiée de « dévoiement » par Agnès Buzyn.
Les urgences sont frappées par un mouvement social entamé mi-mars dans les hôpitaux parisiens, qui a fait tache d'huile dans la France entière. Les personnels dénoncent principalement un manque de personnel et de moyens mais aussi une hausse de l'insécurité (cinq agressions depuis janvier par exemple à l'hôpital Saint-Antoine).
Symptôme des difficultés de l'hôpital
Les mesures de réquisition de personnels prises par le préfet à Lons-le-Saunier pour garantir l'accès aux soins urgents ont également fait sortir l'Ordre national des médecins (CNOM) de ses gonds. Pour le CNOM, « les réquisitions ou l’aggravation des amplitudes horaires de travail des personnels ne sauraient être une solution à la crise majeure que traversent les services d’urgences des hôpitaux ».
À la suite de cet épisode, l'instance appelle « avec gravité » à l'organisation d’une « concertation d’urgence » impliquant tous les acteurs pour trouver une réponse durable aux « revendications des professionnels de santé, tant pour le service des patients que pour eux-mêmes ». « Leur souffrance face aux conditions de travail actuelles doit être entendue », indique l'instance nationale.
Apportant « son soutien » à l'ensemble des médecins et des professionnels de santé qui exercent près des patients dans des conditions difficiles, l'Ordre se dit prêt à prendre sa part dans l'élaboration des solutions pour résoudre la crise des services d’urgences, « l'un des symptômes les plus aigus de l’extrême difficulté dans laquelle se trouve l’hôpital public ».
Article écrit par Sophie Martos et Loan Tranthimy
Source : Lequotidiendumedecin.fr
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