Cette année, le coronavirus a polarisé toute l’attention médiatique et complètement effacé l’épidémie de grippe saisonnière. Les pays européens ont même carrément stoppé sa surveillance… C’est pourquoi personne ne vous parlera des chiffres réels de la grippe en 2020. C’est déplorable mais nous avons quand même tenté de retrouver la septième compagnie !
Une enquête réalisée pour Néo Santé n°104, Octobre 2020
La grippe saisonnière aurait fait très peu de victimes cette année. Combien exactement ? On ne sait pas! Officiellement, au moins 88… C’est donc très très peu. Ce qu’on nous explique, c’est que la distanciation sociale imposée pour contrer l’épidémie de coronavirus a contribué à réduire l’incidence de la grippe. Pour l’OMS,[1] : « l’émergence de la COVID-19, qui se propage par transmission respiratoire, a nécessité la mise en place de mesures de distanciation physique dans toute la région européenne, ce qui a probablement contribué à une fin abrupte de la saison grippale ».
Une surveillance stoppée
Cette affirmation n’est qu’une supposition non étayée par des données scientifiques. Pour en avoir la preuve, il faudrait pouvoir s’appuyer sur les statistiques de la grippe pour la saison 2019–2020. Or, comme le précise l’OMS, « Après 2 semaines de forte activité grippale, la notification par les pays des données sur la grippe a été interrompue à partir de la fin février en raison de la pandémie de COVID-19, et s’est faite de plus en plus rare au cours des mois suivants ».
Santé publique France, contactée par mes soins confirme : « La surveillance spécifique COVID-19 s’est substituée à la surveillance de la grippe. Dans le contexte actuel de la pandémie COVID-19, le bilan de la surveillance grippe n’a pas été complété. Nous espérons être en mesure d’effectuer un bilan dès que possible ».
Mais comment effectuer un bilan alors que la surveillance épidémiologique habituelle a tout simplement été arrêtée ? Le bilan provisoire qu’on nous donne en France est ridicule : 88 décès entre novembre 2019 et début mars 2020. C’est incroyablement peu car cela ne concerne que les cas en réanimation. Nous ne savons rien sur les morts de la grippe à domicile ou dans les maisons de retraite. Alors que la grippe fait en moyenne 10 000 morts tous les ans.
Que disent les tests de la grippe ?
Dans le cadre de la surveillance annuelle de la grippe, il faut savoir que, chaque année, des tests sont effectués à l’hôpital ou en médecine de ville pour évaluer l’importance du virus grippal parmi les personnes malades. Le dernier bulletin épidémiologique[2] (semaine 11, c’est à dire début mars) de Santé publique France évoque ainsi 48 % de tests positifs à la grippe en médecine de ville et seulement 12 % à l’hôpital. Concrètement, cela veut dire que les cas attribués à la grippe ne sont pas forcément des personnes qui ont le virus de la grippe, bien que présentant toutes un syndrome grippal. Ces personnes peuvent aussi bien être porteuses d’un autre virus ou d’une bactérie. Il n’en demeure pas moins qu’elles sont comptabilisées parmi les victimes d’une infection respiratoire aiguë (IRA), le principal critère pour comptabiliser les cas de grippe (voir mon article à ce sujet).
À partir de la semaine 12, les tests ont été réorientés en faveur du covid. « En semaine 11, en médecine ambulatoire (Réseau Sentinelles), les prélèvements naso-pharyngés ont été suspendus, le temps de permettre aux médecins participant à la surveillance de recevoir l’équipement de protection adéquat pour continuer les prélèvements, explique ainsi Santé publique France dans son dernier bulletin consacré à la grippe. La recherche du SARS-CoV-2 sera systématiquement réalisée à partir de la semaine 12 sur les prélèvements naso-pharyngés envoyés par les médecins du Réseau Sentinelles ». Autrement dit, les analystes ne disposeront d’aucun élément de comparaison pour connaître la proportion de cas de grippe et autres virus respiratoires comparée aux cas de covid-19.
Des tests qui ne disent rien de la mortalité réelle du Covid
Le test PCR pour le covid-19 souffrent d’un manque de fiabilité (voir mon article : une épidémie de faux positifs): il est peu spécifique et pourrait s’avérer positif en cas d’infection par un autre virus.[3] D’autre part, un cas positif au covid-19 peut-être asymptomatique et donc ne nécessiter aucun soin. Mais il sera quand même comptabilisé dans les statistiques, alors que pour la surveillance de la grippe c’est d’abord le diagnostic clinique qui permet d’obtenir ou d’affiner les statistiques.
Bref, l’analyse des tests PCR ne peut pas vraiment nous aider à savoir si les personnes diagnostiquées positive au covid–19 n’étaient pas plutôt porteuses de la grippe! D’ailleurs, le professeur Raoult, de l’Institut Infection Méditerranée à Marseille, qui a développé un test PCR sérieux, pointe environ 21 % de faux positifs parmi les patients qui viennent effectuer un second test dans son hôpital. Si ces personnes étaient décédées entre-temps, elles auraient donc été déclarées mortes du coronavirus. La question de la fiabilité des tests met à mal les chiffres officiels du nombre de morts attribués au covid-19.
Une surmortalité saisonnière liée au confinement
Au final, seule la mortalité globale, et surtout la surmortalité saisonnière, nous permet de savoir si nous avons vraiment vécu un épisode épidémique significatif, qu’il soit grippal ou coronaviral…
« La moyenne journalière des décès toutes causes pendant les périodes épidémiques des 4 dernières épidémies de syndromes grippaux est de 1.953 décès par jour. Avec 2.456 décès par jour, le surcroît de mortalité par rapport à la grippe n’est que de seulement 25,8% », explique le journal France Soir,[4] l’un des rares médias français soucieux du débat contradictoire (une règle éthique du journalisme en voie de disparition…). « Nous ne pouvons pas écarter l’hypothèse selon laquelle ces 25 à 27% de décès supplémentaires avec le Covid-19 puissent être attribuables aux effets délétères du confinement généralisé… », conclue France Soir.
En d’autres termes, la surmortalité saisonnière 2020, officiellement attribuée au virus covid-19, pourrait tout simplement être un effet secondaire de la gestion de la crise sanitaire : confinement, prohibition des antiobiotiques comme l’azythromicine (sans même parler de la controverse de l’hydroxychloroquine), rejet des admissions en réanimation des personnes de plus de 75 ans et notamment des résidents des Ehpad, embouteillage des cas dans les unités covid (réservées à un petit nombre d’hôpitaux référents), suspension des soins courants et des opérations « non urgentes » à l’hôpital, etc. Pour le Professeur Christian Peronne, auteur du pamphlet “Y a-t-il une erreur qu’ils n’ont pas commise, l’union sacrée de l’incompétence de l’arrogance » aurait entraîné 25 000 morts évitables en France.
Pour Perronne, ces morts auraient pu être évités si on avait laissé les médecins soigner normalement notamment avec des antibiotiques pour éviter la surinfection bactérienne. Pour la première fois dans l’histoire des épidémies, la médecine de ville a été mise sur la touche par un mantra sanitaire mortifère : « il n’y a pas de traitement ». Au profit de protocoles décidés en haut lieu, qui orientaient vers le Doliprane puis, en cas d’aggravation, vers l’hospitalisation et la ventilation (reconnue comme délétère maintenant). Rappelons qu’en France le protocole de soin a été adoubé par un conseil scientifique de crise dont les experts ont touché quelque 450 000 euros des laboratoires pharmaceutiques ces 5 dernières années.[5]
30.000 morts liés à la politique sanitaire ?
Le confinement est-il finalement le seul responsable de la surmortalité de 26 %, comme le demande le journal France Soir ? Oui, répondent Denis Rancourt, Marine Baudin et Jérémie Mercier, dans une étude sur les morts du confinement publiée sur la plateforme ResearchGate.[6] « Nous sommes convaincus que le « pic COVID » est artificiel. La réponse gouvernementale au COVID-19 est responsable de 30 200 décès en France, pas le COVID-19 agissant seul ».
Tout d’abord, le COVID-19 n’a pas généré de mortalité inhabituelle sur la saison hivernale 2019-2020 en France. Au regard de la mortalité toutes causes confondues analysée depuis 1946 en France, aucune différence statistique n’est observée pour l’hiver 2019-2020. La charge hivernale de mortalité est restée dans la norme.
Effectivement, lorsque l’on regarde les données de l’Insee de novembre 2019 à mars 2020, on constate qu’au moment où le confinement a été décrété il n’y avait aucune surmortalité inhabituelle. Seule l’hypothèse d’une crise sanitaire à venir, basée sur des prévisions épidémiologiques (à partir d’un taux de létalité du virus incertain) a pu motiver cette décision politique, absolument pas les données de terrain.
Pour lire la suite de cet article très complet
Par Pryska Ducoeurjoly
Source : pryskaducoeurjoly.com
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