Tribune : Je ne pourrai hélas pas répondre complètement à cette question, mais je vous dirai combien d’ampoules ont été délivrées. Cela fait froid dans le dos…
Pour se replacer au mieux dans le contexte, je vous propose un court extrait (emprunté à ma chronique N°23 consacrée aux EHPAD : ici) du témoignage laissé sur France Culture par « Virginie », salariée d’un groupement public d’EHPADs du Val-de-Marne, habituellement en charge de la « gestion administrative » et qui s’était mise à la disposition de son établissement comme agent de bionettoyage pendant la crise sanitaire en mars dernier.
« Puis, elle (Virginie) apporte un témoignage sur les refus d’hospitalisation de résidents, les traitements légalisés d’accompagnement à la fin de vie :
Pour se replacer au mieux dans le contexte, je vous propose un court extrait (emprunté à ma chronique N°23 consacrée aux EHPAD : ici) du témoignage laissé sur France Culture par « Virginie », salariée d’un groupement public d’EHPADs du Val-de-Marne, habituellement en charge de la « gestion administrative » et qui s’était mise à la disposition de son établissement comme agent de bionettoyage pendant la crise sanitaire en mars dernier.
« Donc aujourd’hui vous avez une crise de covid, vous croyez qu’une personne de 94 ans qui vie en EHPAD, on va vous la prendre ? eh bien, je ne sais pas, je n’ai pas vu encore. On trie, il n’y a pas un hôpital qui ne trie pas les patients. Ça s’appelle la perte de chance. On a 1 lit, on a 4 malades qui viennent, on va hospitaliser celui qui a le plus de chance de survivre et de s’en tirer.
On va évaluer ses chances. Et l’hôpital public c’est ça aujourd’hui. Le gouvernement, il nous a sorti un décret le 28 mars qui nous dit, en EHPAD vous avez le droit d’utiliser le Rivotril® (clonazépam, une benzodiazépine qui en a remplacé une autre, l’Hypnovel®, midazolam, qui ne se fait plus).
On a le droit de sédater les résidents. Ce décret il dit, ben écoutez comme de toute façon on n’a pas les moyens de les prendre à l’hôpital, quand ils sont vraiment au bout de leur vie en fin de vie, n’hésitez pas à les sédater, pour éviter qu’ils ne souffrent. C’est-à-dire que là, le gouvernement légitime le fait qu’on ne pourrait rien faire pour nos résidents, par l’utilisation du Rivotril® ». Grosso modo, c’est, on ne sauvera pas tout le monde, mais il ne faut pas qu’ils souffrent… C’est-à-dire qu’en fonction de l’âge que vous avez, vous avez ou pas votre place dans la société. Quand vous êtes vieux, très vieux, et malade et que vous êtes en EHPAD, on ne vous prend pas en compte.
Donc, il y a un vrai problème d’âgisme (discrimination ou ségrégation à l’encontre des personnes âgées, selon le Larousse Illustré 2020). Et il y a un problème aussi sur l’accompagnement de fin de vie, bien sûr.
Si on prenait en compte réellement la fin de vie dans notre pays, les EHPADs ne souffriraient pas d’un manque de moyens depuis tant d’années ».
Article de François Pesty
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Note de "La Vie Hospitalière"
Dans le pire on ne peut pas mieux faire !
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