"La Vie Hospitalière"

mardi 19 mai 2020

Le mardi 16 juin, les soignants repartent en mouvement


Pour que les promesses de nouveau monde ne s’envolent pas avec l’été, plusieurs organisations syndicales et associations du secteur médico-social, annoncent une journée d’action le 16 juin

 Illustration de la pression montante dans le Finistère.

Ils ne savent pas encore quelle forme prendra cette journée du mardi 16 juin, vu le contexte sanitaire. Pourquoi pas une chaîne humaine ou toute autre manifestation à inventer ? 
Mais les militants Sud Santé Sociaux du Finistère ne doutent pas d’une grosse mobilisation, ce jour-là. « Il en va de la responsabilité de tous pour que les beaux discours du président aboutissent à un changement », résume Francis Landouar (CH Morlaix). « Car attention, les hôpitaux sont en ébullition », prévient Joseph Boniz (CH Quimper). Les militants syndicaux rappellent l’attente de reconnaissance des personnels de santé depuis des années, qui s’est accentuée pendant l’épidémie. « L’activité quotidienne a été désorganisée pendant la pandémie, explique Francis Landouar. Il y a eu une déprogrammation des activités non-urgentes. 
Même avec une présence réduite de la Covid, le personnel a été stressé, usé. Et aujourd’hui nous voyons un retour de patients qui ont attendu et sont dans une situation parfois plus critique. Suite à la fermeture continue de lits depuis des années, nous revenons à des tensions fortes avec des directions qui naviguent à vue ».

Une colère ancienne pas calmée par les annonces
Les annonces présidentielles de primes et autres médailles n’ont donc pas calmé une colère ancienne. « Ce que nous voulons c’est l’arrêt de la fermeture des lits et des revalorisations salariales pour tous les métiers », appuie Joseph Boniz. « On nous parle de prime, mais c’est un principe qui ne servira qu’à diviser les personnes avec des montants variables selon l’endroit. Nous refusons la notion de prime au mérite », ajoute Janine Carrasco (EPSM Gourmelen).Les syndicalistes sont très soucieux d’inclure dans leur démarche toutes les fonctions du secteur santé et social.

« Le social a été complètement oublié, dit Kevin Lago, éducateur spécialisé aux Papillons Blancs. Le personnel présent dans les foyers de vie auprès des personnes fragiles a aussi dû faire des soins, sans avoir les équipements. On voit la catastrophe produite par la tarification à l’acte dans les hôpitaux. Or certains voudraient l’étendre au secteur médico-social ».

« Il y aura un après, insiste Pascale Robardet (Brest). Mais on peut avoir de grosses inquiétudes. Il peut y avoir beaucoup de démissions dans les hôpitaux ».

La journée du 16 juin sera donc cruciale pour mettre la pression sur une réelle revalorisation durable de ces métiers tant applaudis pendant deux mois. « Que tous ceux qui étaient aux balcons, à 20 h, pour nous soutenir, viennent aussi avec nous, ce jour-là », conclut Kevin Lago.





Source : letelegramme.fr
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