"La Vie Hospitalière"

dimanche 29 mai 2022

Sécession scolaire et désobéissance civile

La sécession scolaire est une nécessité d'autant plus impérieuse que la dictature sanitaire et l'obligation vaccinale devraient mettre les enfants scolarisés en grand danger





Mais l'interdiction récente de "l'école à la maison" oblige soit à désobéir civilement soit à combattre le corpus juridique existant pour obtenir une reconnaissance fiscale des écoles privées hors contrat... pour y pratiquer la désobéissance civile en cas d'obligation vaccinale. C'est l'occasion de penser la relation entre sécession et désobéissance civile.







L’école, et particulièrement l’école publique (avec son succédané à peine plus fréquentable, l’école privée sous contrat), est devenue le vecteur privilégiée de la mondialisation voulue et portée par la caste. 


D’une part, l’école en France porte avec constance une logique de décortication au sens propre, c’est-à-dire de destruction méthodique du cortex. L’apprentissage y est tout entier fondé sur la répétition et l’absence d’esprit critique. Nous pourrions même parler de haine de l’esprit critique, tant toute parole qui s’y éloigne de la doxa mondialiste y est non seulement bannie mais sévèrement persécutée. 


Dans le drame vécu par ce pays depuis le mois de mars 2020, chacun a pu faire l’expérience de l’importance soudain revêtue par l’obéissance dans le processus politique. Faire obéir le citoyen, lui faire accepter pacifiquement la violation et même la privation de ses libertés, est devenu l’enjeu cardinal de la gouvernance dans les sociétés anciennement démocratiques. On voit bien que les petits Français ont bénéficié d’un conditionnement à cette fin dès leur plus jeune âge. 


D’autre part, l’école en France est devenue un lieu de répression sociale et d’application aveugle pour toutes les balivernes de la dictature sanitaire. Alors qu’aucun enfant n’a développé de forme grave du coronavirus, le gouvernement rêve d’instaurer la vaccination obligatoire dès le plus jeune âge, au mépris de l’analyse bénéfice-risque. Cette pulsion n’est certainement pas dictée par des considérations de santé, mais par le besoin d’endoctriner toute la société dès le plus jeune âge dans un ordre totalitaire dont j’ai montré, dans le chapitre consacré à la sécession médicale, qu’il se présentait sous une forme religieuse remplaçant les rites et symboles du christianisme. 


Pour toutes ces raisons, il est donc impératif de pratiquer la sécession scolaire. L’urgence devrait rapidement être de placer nos enfants à l’abri d’une injection dangereuse pour leur santé et, à plus long terme, de les placer à l’abri de l’endoctrinement mondialiste béat qu’ils subissent quotidiennement. 


Les obstacles légaux à la sécession scolaire

Sans surprise, l’enseignement, qui est centrale dans l’organisation politique pour les raisons que nous venons de voir, est protégé par des obstacles juridiques contre toute tentative de sécession. 


Les programmes nationaux sont stricts, et personne n’a la faculté de prétendre enseigner sans les respecter. C’est un frein important à la reconquête de la liberté pédagogique. 


Surtout, l’interdiction récente de “l’école à la maison” pose un véritable problème à tous ceux qui souhaiteront ou souhaitent déjà s’émanciper de l’enfermement scolaire. De façon très révélatrice, l’école à la maison a fait l’objet d’une interdiction quelques mois seulement avant le confinement… durant lequel l’éducation nationale a forcé les enfants à rester chez eux, avec une sorte d’enseignement par Internet qui s’est mis en place. 


Les autorités de notre pays auraient voulu démontrer le caractère politiquement intéressé, calculé, de cette interdiction, et son absurdité pédagogique, qu’elles ne s’y seraient pas prises autrement. Il est devenu soudain clair que l’objectif réel du gouvernement, derrière les motivations prétendument anti-islamistes de sa mesure, était de conserver son hégémonie sur l’éducation des enfants en empêchant les familles d’en reprendre la direction. 


L’interdiction de l’école à la maison pose un sérieux problème à la démarche de sécession, dans la mesure où, si elle ne l’interdit pas de fait, elle en complique singulièrement l’exercice. Elle oblige en effet les parents qui ne veulent plus envoyer leurs enfants à l’école pour éviter qu’ils ne soient vaccinés, à créer des structures alternatives, qui seront d’ailleurs légalement soumises à l’obligation de vaccination. 


Autrement dit, l’arsenal juridique qui s’est développé durant le premier mandat d’Emmanuel Macron contraint les parents à une forme de désobéissance civile sur laquelle nous allons revenir. 


La question de l’école privée hors contrat

Une alternative pour la sécession scolaire sans désobéissance civile manifeste (c’est-à-dire sans décision de violer la loi en scolarisant ses enfants à la maison) peut être d’inscrire son enfant dans une école privée hors contrat, ou, mieux encore, de créer cette école. 


Le principe de ce type de structure est simple : ce sont les parents qui la financent directement (là aussi, nous y reviendrons). En revanche, elles doivent répondre à un cahier des charges complexe, notamment pour tout ce qui touche à la sécurité des locaux et à l’hygiène de la restauration, qui peuvent en décourager plus d’un. 


Dans la pratique, les écoles créées sur ce modèle coûtent plusieurs milliers d’euros chaque année aux parents, ce qui constitue un véritable investissement. 


Il est légalement possible de transformer une partie importante de ces frais en crédit d’impôt. C’est le cas pour les frais de restauration et d’hébergement de façon assez simple, et ce peut aussi être le cas pour une grande partie des frais de scolarité proprement dite, pour peu que ceux-ci soient versés sur le compte d’une fondation qui finance l’école et donne droit à des déductions fiscales partielles. 


On entre ici dans une ingénierie financière qui n’est déjà plus à la portée des premiers venus, et qui illustre la complexité des astuces auxquelles il faut se confronter pour contourner la dictature scolaire qui se met en place. 


Pour réduire les coûts de l’enseignement privé hors contrat, je sais par ailleurs que certaines structures optent pour des fonctionnements relativement souples, avec seulement deux jours de scolarité par semaine, et le reste du temps passé à la maison. Cela limite les temps d’enseignement en présentiel et donc les coûts de fonctionnement scolaire. 


En aucun cas, ces dispositifs ne permettent aux parents qui financent directement l’éducation de leurs enfants de ne plus financer, par leurs impôts, l’école publique ou privée sous contrat à laquelle ils sont sommés de pourvoir sans en bénéficier. 


La question épineuse du chèque scolaire

L’équité devrait consister à ne plus utiliser l’impôt pour financer certaines structures scolaires mais pas d’autres. Le système de l’éducation nationale fonctionne à l’inverse de cette équité, puisqu’il oblige tous les contribuables à financer des écoles partisanes et idéologisées qui ne profitent qu’à certains enfants. 


Si des parents souhaitent soustraire leurs enfants à ce système, ils sont néanmoins sommés de le financer. 


Ce qu’on appelle le chèque scolaire inverse la logique en vigueur. Au lieu de financer les structures scolaires, il consiste à verser une somme d’argent à chaque parent pour que celui-ci puisse financer les études de ses enfants. Dans ce système, les impôts ne servent plus à verser des salaires aux enseignants, mais plutôt des chèques aux parents qui le reversent aux enseignants de leur choix, employés dans l’école de leur choix.


Dans la pratique, le chèque scolaire préserve le budget de l’Education Nationale, mais au lieu de le gaspiller pour entretenir une énorme machine bureaucratique qui sert à recruter les enseignants, à suivre leur carrière, à assurer leurs mutations selon des “barèmes”, à gérer leur situation, l’argent est versé aux parents pour assurer les frais de scolarité de leur enfant dans une école qu’ils ont choisie.


Il s’agit bien entendu d’une énorme révolution qui constituerait un immense traumatisme collectif, mais un traumatisme que je crois salutaire. Beaucoup de parents peuvent constater que les enseignants publics ont l’illusion d’appartenir à une profession libérale détentrice d’un savoir exclusif et mystérieux dont les parents doivent être exclus. Ces enseignants tendent à ne jamais associer les parents à la vie de leur classe, et beaucoup de parents ont le sentiment que le rôle se limite à “déposer leur enfnt à l’école” le matin, à le “récupérer” le soir, comme s’il s’agissait d’un paquet. Entre les deux, la vie de leur enfant appartient à d’autres sans compte-rendu, sans collaboration, sans explication claire. 

Cette confiscation de l’éducation est l’une des raisons pour lesquelles le niveau des élèves baisse constamment, et le respect pour les enseignants est en souffrance. L’éducation en France se construit autour d’un fossé entre l’école et la famille qui conduit à notre perte. 


Seul un changement profond des règles du jeu permettra d’y remédier, mais il ne se produira probablement pas dans la joie et dans la bonne humeur. 


Face à l’ampleur de cette tâche, il faudrait une mobilisation politique colossale pour que les parents obtiennent la mise en place du chèque scolaire, c’est-à-dire le remplacement du système actuel en administration directe par un système de délégation en libre choix. Cette mobilisation serait possible, mais elle suppose beaucoup d’efforts et un affrontement politique avec les pouvoirs publics, et probablement un affrontement difficile avec les enseignants, ou avec un grand nombre d’entre eux. 


Nous touchons ici aux premières limites de la sécession scolaire : pour être équitable et durable, celle-ci devrait s’appuyer sur une visée politique simple à concevoir mais difficile à mettre en oeuvre. Financer l’effort des parents au lieu de financer les enseignants est un concept intuitif facile à comprendre, mais il se heurte aux intérêts en place que seule une crise profonde du système actuel et une conscientisation importante des parents permettrait d’atteindre. 


On comprend ici que la sécession scolaire est partiellement possible avec une mobilisation spontanée des parents qui peuvent créer leur école privée, mais elle n’est totalement possible qu’avec un changement politique majeur. 


Autrement dit, la sécession peut être commencée individuellement, mais elle ne peut réussir que par un combat politique majeur. 


Sécession scolaire et vaccination obligatoire

Reste que même une école privée hors contrat sera obligée de mettre en oeuvre la vaccination obligatoire des enfants si celle-ci est décidée par les pouvoirs publics. Autrement dit, si le gouvernement subordonne la scolarisation des enfants, c’est-à-dire leur admission dans les salles d’école, à la présentation d’un certificat de vaccination en règle, même une école privée hors contrat devra mettre en place cette règle et s’exposera à des sanctions administratives si elle ne la respecte pas. 


Donc la sécession scolaire, si son objectif est d’éviter la vaccination obligatoire des enfants, supposera une forme de désobéissance civile. Elle impose aux structures scolaires sécessionnistes de ne pas appliquer loyalement les règles imposées par l’Etat et de dissimuler leur véritable nature. 


Il s’agit là d’une prise de risque majeure qui nous introduit pleinement dans ce que peut représenter la sécession au milieu d’un ordre politique mondialiste fondé sur l’oppression, et même la répression légale des oppositions. 


Pour apporter une protection effective aux droits naturels, cette sécession scolaire présente tous les caractères que nous traiterons dans le prochain chapitre : elle doit être le fait d’une action collective qui peut recourir à la désobéissance civile pour agir et servir le bien commun. 


Voilà une orientation inévitable qu’il faut bien comprendre en cas de sécession : tôt ou tard, la relation avec la loi et les pouvoirs publics devient complexe et conflictuelle, et elle oblige à transgresser le corpus légal. 

Certains sécessionnistes ont parfois l’impression que la sécession procède par un coup de baguette magique : on se déclare extérieur à la société contemporaine et hop ! le problème est réglé. Malheureusement les choses ne sont pas aussi simples : la caste n’est pas disposée à perdre le contrôle de la situation, et elle ne laissera pas impunément s’installer des états de fait où ses lois cardinales sont bafouées. 


L’inévitable question de la désobéissance civile

La question de la sécession scolaire est palpitante, car elle nous fait basculer dans un autre ordre politique. Elle éclaire les limites d’une démarche qui se contente d’obeir à la loi (parfois en flirtant avec ses limites), et elle montre que, tôt ou tard, l’intolérance et les excès de la caste obligent les gens de bien à lui désobéir pour préserver leurs droits naturels. 


Interdire l’école à la maison et subordonner, comme cela est prévisible, la scolarisation à l’injection d’un produit aux effets secondaires avérés constitue une sorte de frontières où le devoir sacré des parents les obligera à désobéir, pour l’essentiel à contre-coeur, mais sans mollir. 


Et nous voici face à la question que ce livre a reportée le plus longtemps possible : la sécession peut-elle violer la loi ? Si oui, comment et dans quelles limites ?

Par Éric Verhaeghe






Source : lecourrierdesstrateges.fr

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