"La Vie Hospitalière"

samedi 30 novembre 2019

"On prend les gens pour des imbéciles" : le personnel hospitalier reste mobilisé contre le plan d'urgence du gouvernement


Dix jours après l'annonce par le gouvernement d'un plan d'urgence en faveur de l’hôpital, les blouses blanches sont toujours mobilisées. Malgré le déblocage de 1,5 milliards d'euros, le collectif Inter-Hôpitaux n'est pas satisfait et entend le dire aux citoyens français, en allant à sa rencontre dans la rue samedi. 
Près d'une cinquantaine de rassemblements sont prévus partout en France samedi. Le personnel hospitalier reste mobilisé face au gouvernement, malgré la promesse il y a dix jours d'un plan d'urgence en faveur des hôpitaux
Aucune manifestation n'est prévue ce samedi, le collectif Inter-hôpitaux ayant choisi une autre forme d'action : la discussion. Les blouses blanches vont aller samedi à la rencontre des Français pour les convaincre que l'aide débloquée de 1,5 milliards d'euros ne suffit pas. Comme à la Pitié Salpêtrière à Paris, où "le moral des troupes n'est pas bon", estime Sophie Crozier, neurologue.
"On colmate des petites brèches"
Malgré tout, l'état d'esprit n'a pas changé au service des urgences AVC. Le personnel est toujours combatif. "On reste très déterminé, parce que l'on est insatisfait et très inquiet de l'avenir de l’hôpital public", explique Sophie Crozier. Dans les couloirs, elle continue à haranguer ses collègues. Mais les autocollants "Collectif Inter-Hôpitaux" collés sur les blouses blanches prouvent que la plupart d'entre eux sont déjà convaincus.
"On prend la population pour des imbéciles", s'emporte Corinne. La secrétaire hospitalière estime que "l'on fait croire à la population que l'on donne une fortune aux hôpitaux, alors que l'on colmate des petites brèches à droite ou à gauche". Pour elle, "quand on voit le prix d'un examen ou d'un appareil en location, 1,5 milliards d'euros c'est rien pour un hôpital".
66 euros en plus par mois
Samedi matin, des tracts seront distribués aux passants pour faire de la pédagogie, comme sur le sujet des 800 euros de prime annuelle promis aux plus bas salaires en Île-de-France. "Quand vous recalculez, cela fait 66 euros par mois", souffle Julie. Cette infirmière, dans l'assistance publique depuis douze ans, en bénéficiera, mais vu le retard accumulé cela ne suffira pas. "Je suis à 1.860 euros net dans ma poche. 66 euros en plus cela ne donne pas envie", soupire la provinciale qui ne trouve pas la mesure "très juste" pour ses collègues qui n'exercent pas en région parisienne.
Depuis plusieurs semaines, le collectif Inter-Hôpitaux tente de mobiliser la population autour d'une pétition. Plus de 230.000 signatures ont déjà été récoltées. Le personnel hospitalier espère en obtenir 500.000 à la fin de ce weekend de mobilisation.

Source : europe1.fr


Nous avons donné notre position dès que le plan du gouvernement a été connu, il est évident que les hospitaliers ne peuvent accepter des demi-mesures dont certaines vont en plus traîner sur 3 années, et après ?...
Les problèmes réels du monde hospitalier ne seront pas réglés pour autant, loin de là. Comme nous l'avons écrit le jour même où le plan a été porté à la connaissance des citoyens et citoyennes les mesures doivent être à la hauteur de l'urgence si le gouvernement veut vraiment sauver l'hôpital public. 
Ci-dessous le texte que nous avons publié (pour rappel) :

C'est un peu de la poudre de Perlimpinpin
Pour "La Vie Hospitalière" le compte n'y est pas. réellement...Des réponses qui sont pour la plupart  à côté des vrais problèmes, de chaque jour, de l'Hôpital public, c'est un peu de la poudre de Perlimpinpin du moins compte tenu que l'urgence existe et que tous les problèmes doivent être traités immédiatement ! 
Immédiatement, ce n'est pas en 2020 mais bien là, en novembre 2019.
Ainsi la T2A doit être impérativement supprimée, elle est à l'origine de biens des problèmes budgétaires des établissements de santé ! Il ne sert à rien de tourner en rond.
Les effectifs dans les services doivent être augmentés (notamment dans les services d'urgences qui ne peuvent plus assurer correctement leurs missions), et ceci ce sont dès maintenant que des dispositions doivent être engagées. 
La situation est trop alarmante, ceci pour l'intérêt général (personnels et patients - dont nous pouvons l'être, tous potentiellement, un jour ou l'autre).
Les lits ne doivent plus être fermés. Il faut redonner aux services quels qu'ils soient tous leurs moyens (effectifs, matériels etc).
Une augmentation de 300 euros pour les personnels apparaît tout autant une des solutions afin de pouvoir retenir ceux qui s'en vont travailler ailleurs épuisés par les conditions qui leur sont imposées et qui ne leur permettent plus de travailler correctement (certains quittent même notre pays).
Donc l'urgence pour la sauvegarde de l'Hôpital public est là, elle doit être traitée dans l'immédiat.


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