"La Vie Hospitalière"

mercredi 20 novembre 2019

Crise des hôpitaux : le collectif Inter-Urgences pourrait renforcer sa mobilisation après les annonces du gouvernement


Le «plan d'urgence pour l'hôpital» présenté ce mercredi matin par le premier ministre Édouard Philippe et la ministre de la Santé Agnès Buzyn ne répond «en aucun cas aux problématiques du secteur», fustige Hugo Huon, président du collectif Inter-Urgences, au Figaro. Son collectif, à l'origine de la mobilisation aux urgences, se réunira très prochainement pour décider des mobilisations à venir.
«C'est bien qu'Édouard Philippe soit intervenu, note le président du collectif, car le sujet est interministériel». «Mais les médecins sont excédés», reprend-il, «les paramédicaux sont dégoûtés sous l'émotion car ces mesures opposent tout le monde.» 
L'urgentiste estime que ces dernières sont prises au cas par cas, «attisant la grogne». «On a rien sur les lits», s'étonne-t-il, estimant que la prime annuelle de 800 euros ne «change pas grand chose». Pour le reste des mesures, «elles ne répondent pas à l'urgence», note-t-il.
Les prochains jours seront importants pour le collectif qui, attendant la mobilisation à venir du 30 novembre, votera sur la possibilité de se joindre à l'appel à la grève du 5 décembre. En outre, l'inter-syndicale des urgences appelle à une nouvelle mobilisation mi-décembre, apprend aussi Le Figaro.
«Il y a des lits qui vont rouvrir»
Des élus de l'opposition n'ont pas manqué de critiquer ce plan qu'ils jugent eux aussi «insuffisant», à l'image de Bruno Retailleau, président du groupe Les Républicains au Sénat. «On attendait un plan de sauvetage pour l’hôpital, nous n’avons eu que du rafistolage. Aucune réorganisation, des investissements et des revalorisations a minima, aucune vision pour l’hôpital», a-t-il fustigé, critiquant au passage un hôpital «malade des 35 heures». Valérie Rabault, présidente du groupe «Socialistes et apparentés» à l'Assemblée, a critiqué un «investissement de 150 millions d'euros par an en plus. Nous proposions 1,5 milliard d'euros par an en plus.»
Sur Twitter, le porte-parole du PCF Ian Brossat estime que ces annonces sont minimes. «300 millions de plus pour l'hôpital public en 2020. Sur un budget de... 80 milliards. Même pas une goutte, une gouttelette dans un océan de difficultés !», lance-t-il. Un budget trop faible que note aussi la présidente du Rassemblement nationale, Marine Le Pen. «Nous attendions des objectifs clairs et ambitieux sur le nombre de réouvertures de lits (...) et sur le déficit d'attractivité du public par rapport au privé, que les timides hausses de rémunérations proposées aujourd'hui ne permettront pas de combler», juge-t-elle.
De son côté, la majorité a apporté son soutien au plan proposé par les ministres. «Derrière les milliards annoncés pour l’hôpital, il y a des lits qui vont pouvoir rouvrir, des soignants qui vont être recrutés, des carrières revalorisées, et de nombreux investissements réalisés au quotidien pour le confort des médecins, des soignants, et des patients,» s’est félicité Olivier Véran, député LREM de l’Isère et rapporteur général de la Commission des Affaires Sociales. La députée Marie Tamarelle-Verhaeghe a elle aussi salué des «annonces fortes».
Des acteurs du monde hospitalier ont eux aussi exprimé leur satisfaction. Le Directeur général de l’Agence régionale de santé des Hauts-de-France, Etienne Champion, a lui aussi salué «des mesures fortes et une grande ambition,» de même que le président de la Fédération hospitalière de France, Frédéric Valletoux. «Notre appel pour redonner de l'oxygène à l'hôpital a été entendu. Plus de moyens dès 2020 pour le quotidien des hospitaliers et relancer l'investissement: les mesures du gouvernement dans le bon sens,» s'est-il réjoui.

Article de Pierre Zéau et Océane Herrero 
Source : lefigaro.fr



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