"La Vie Hospitalière"

jeudi 21 novembre 2019

Cinq décès dans un Ehpad : les mesures d’hygiène « pas du tout respectées » affirme l’avocat d’une famille


L’enquête avait permis de détecter une « toxi-infection alimentaire » après la mort de cinq résidents d’un Ehpad de Lherm, près de Toulouse (Haute-Garonne) en mars dernier. Interrogé par France Bleu Occitanie mercredi 20 novembre, l’avocat d’une famille de l’une des victimes affirme que les résultats des expertises menées cet été indiquent des dysfonctionnements répétés depuis des années dans l’établissement.
« Les mesures d’hygiène n’étaient pas du tout respectées, et depuis des années », explique Maitre Nicolas Raynaud de Lage.
« Le personnel quand il était souffrant continuait à travailler », continue-t-il, ajoutant que le port du masque, du bonnet et de la blouse pour la préparation des repas en cuisine n’était pas toujours respecté.
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« À force de faire des économies, on en arrive à ce drame »
« Tant la chaîne du chaud que la chaîne du froid n’étaient pas respectés, et cela fait longtemps qu’ils ne l’étaient pas. L’échelle, la machine qui permet de maintenir les plats à température pour éviter la prolifération de bactéries n’a jamais fonctionné », continue encore l’avocat.
« À force de faire des économies de bout de chandelle, on en arrive à ce drame », déplore-t-il auprès de France Bleu.
Contacté par le média, le groupe Korian, propriétaire de l’Ehpad du Lherm, n’a pas été en mesure de commenter l’information, indiquant n’avoir pas accès au dossier de l’enquête.
Le 31 mars dernier, 26 résidents de l’Ehpad La Chêneraie près de Toulouse étaient tombés malades après le repas du soir. Cinq d’entre eux étaient décédés.
Source : nouvelobs.com


L'hygiène en cause ?... 

Il n'y a pas que l'hygiène mais aussi le fait que bien des EPHAD n'ont plus de cuisines (donc moins de personnel attaché à ce service), ils se font livrer des plats préparés qui rentrent ensuite dans des armoires afin qu'ils soient réchauffés pour être donnés aux pensionnaires, le dernier servi n'a pas toujours un plat très chaud... Il n'y a plus de poisson entier (par exemple de la Roussette) mais du poisson mixé, reconditionné et pané pour la forme... du tout fait industriel...


Quel est le contrôle réel des aliments ? 

Un contrôle de température effectif dans la plupart des cas, mais pour le reste, l'origine de l'alimentation est-elle vraiment suivie, sa conservation etc...
L'arôme des plats, le bon goût, le plaisir de l'oeil aussi, appartiennent bien souvent au passé... bien que certains disent le contraire, qu'ils s'invitent alors aux tables des pensionnaires, et ensuite ils pourront parler...

L'économie moteur des orientations...

Tout le monde y trouve son compte ? Par réellement, seul le groupe qui gère l'EPHAD en tire  des bénéfices, pour le reste il y a beaucoup à voir...

L'alimentation industrielle est aujourd'hui de mise y compris bien évidemment dans les hôpitaux où les cuisines sont de plus en plus réduites à un espace minimum, et où les employés qui travaillent pour la réalisation des plateaux, travaillent dans des conditions pas très évidentes...
Les syndicats que font-ils vraiment pour ces agents ? Il y a aussi un grand malaise non seulement dans les EPHAD mais dans la restauration hospitalière, aujourd'hui, où l'économie à tout-va, a pris le dessus. 

Pourtant pour les personnes âgées (ou un patient qui paye quand même un forfait hôtelier (1)) un bon plat était bien souvent leur seul plaisir. Et, puis les quantités sont aussi diminuées, bien des pensionnaires ne mangent plus vraiment, il y a peu de personnels aussi pour les aider à manger, car ils sont occupés à donner à manger à ceux qui ont des difficultés et nous arrivons à des situations extrêmes au nom du profit et seulement au nom du profit !

La plupart des maux du monde hospitalier proviennent de certaines orientations économiques où le profit est le moteur, il est grand temps de revenir en arrière... 

L'aspect humain passe aujourd'hui en second plan de plus en plus.


1) Pour rappel, le forfait hospitalier correspond à une participation financière de 20 euros, aux frais d'hébergement, comprenant la restauration...(15 euros par jour en cas de séjour dans le service psychiatrique d'un établissement de santé).

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