Relativement absentes du débat pendant près de deux ans, les conséquences psychologiques de la crise du Covid-19 sont aujourd'hui avérées et inquiétantes, particulièrement chez les plus jeunes
En Espagne, les enfants sont au centre de l'attention. Et pour cause ! "Les demandes de consultation en psychiatrie infantile, liées à des problèmes de sommeil ou d'anxiété, sont en hausse de 15 % à 22 % selon les régions", rapporte l'Express. Mais ce n'est pas tout, car l'on parle aussi d'un "taux de suicide jamais vu", de "phobie scolaire", de "toxicomanie", ou d'une explosion des blessures "d'automutilation"... La péninsule ibérique est loin d'être seule à s'en préoccuper.
Observatoire national du suicide, UNICEF, OMS...
C'est désormais de concert que les organismes internationaux s'intéressent à la dimension psychologique de la crise.
Le jeudi 3 février dernier, l'Observatoire national du suicide, dans sa 37ème parution, consacrait un dossier complet aux conséquences mentales du Covid-19, notamment chez les plus jeunes. Des études ont été réalisées en Australie, au Japon, au Canada... mettant en exergue cette "nouvelle" préoccupation sanitaire.
Point d'orgue de cette nouvelle vague, l'Organisation mondiale de la Santé publiait un rapport au titre éloquent le 2 mars 2022 : "Les cas d’anxiété et de dépression sont en hausse de 25 % dans le monde en raison de la pandémie de COVID-19". Selon l'OMS, "les jeunes et les femmes sont les plus touchés", et la principale explication de ce phénomène est "l'isolement social".
Mieux vaut tard que jamais ?
En octobre 2021, l'UNICEF mettait déjà en garde contre "les effets néfastes de la Covid-19 sur la santé mentale des enfants et des jeunes", assurant qu'il ne s'agissait que de la "partie émergée de l'iceberg". À ce moment-là, une étude de la London School of Economics prévoyait que "la contribution aux économies perdue en raison des troubles mentaux entraînant un handicap ou un décès parmi les jeunes est estimée à près de 390 milliards de dollars par an".
Dès 2020, des voix alertaient pourtant. Ainsi, Gérard et Nicole Delépine, en août 2020 : Le port obligatoire du masque pour les enfants, c’est de la maltraitance !, ou encore : "Masques obligatoires, jeunesse et enseignement, des dangers sous-estimés" (septembre 2020).
Des professionnels en psychologie, psychanalyse, pédiatrie et pédopsychiatrie , qui publiaient en décembre 2020 une tribune : "Impacts traumatiques de la politique sanitaire actuelle sur les enfants : un constat clinique alarmant", prolongée d'un "debriefing" avec les psychologues Ariane Bilheran, Amandine Lafargue et Marie-Catherine Thevenet.
D'autres personnalités, parmi lesquelles les psychologues Sonia Delahaigue et Marie-Estelle Dupont, la députée Martine Wonner ou encore l'actrice Béatrice Rosen ont également sonné l'alarme... Aujourd'hui, le collectif des Mamans Louves fait front pour défendre les intérêts des enfants.
Source : francesoir.fr
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