Une enquête est actuellement menée au centre hospitalier de Chaumont suite au décès d’un Chaumontais de 29 ans. Après avoir été accueilli aux urgences ce vendredi 11 novembre, il a été renvoyé à son domicile une heure plus tard, où il est décédé
Les hôpitaux sont dans la tourmente. Quelques jours seulement après l’annonce d’une plainte liée au décès d’une septuagénaire au CHU de Dijon, fin août, une nouvelle affaire vient assombrir encore un peu plus l’image des centres hospitaliers. Cette fois-ci, celui de Chaumont.
Comment un homme peut-il être renvoyé des urgences réconforté et mourir dans la nuit qui suit ? Car c’est bien ce qu’il s’est passé. Benjamin Battistel, un Chaumontais de 29 ans, est décédé le vendredi 11 novembre 2022. Il venait de sortir des urgences de l’hôpital de Chaumont.
« Nous voulons des réponses ! C’est une grave bavure ! Ça ne va plus dans cet hôpital, plus du tout ! Il avait une petite fille d’un an. Elle ne connaîtra jamais son père ! », s’invective la grand-mère de Benjamin B. Tout comme elle, son père Fabrice est affligé. « Mon fils ne méritait pas cela ! Il avait toute la vie devant lui. »
Circonstances encore floues
Les circonstances sont encore très floues. Une enquête en interne et avec les services judiciaires est actuellement menée et une plainte à l’encontre de l’hôpital a été déposée. La femme du défunt a déjà été entendue pendant trois heures par la police. Elle témoigne des événements qui ont précédé le décès de son compagnon qu’elle constatera à 9 h, le vendredi matin.
Réveillé par de fortes douleurs à la poitrine, puis au bras, Benjamin Battistel montre également des difficultés à respirer. Sa compagne alerte le SAMU qui le transporte aux urgences. Il est 5 h 30. Un peu moins d’une heure plus tard, à 6 h 18, Benjamin est renvoyé chez lui et alerte sa compagne par SMS qu’il est sur le chemin du retour à son domicile.
« Selon les médecins, il ne faisait qu’une simple crise d’angoisse. Ils lui ont donné des cachets, et c’est tout. Il a tout vomi une fois chez lui », raconte la grand-mère de Benjamin. Arrivé à 6 h 37 chez lui, rue Croix-Percée, à immédiate proximité de l’hôpital de Chaumont, il s’allonge sur le canapé pour se reposer. Il ne se réveillera pas.
Autopsie dès lundi
Guillaume Koch, le directeur du centre hospitalier, ne peut donner davantage d’information. « Nous sommes tenus du secret médical », dit-il. « Nous sommes déjà en contact avec les services judiciaires et l’Agence régionale de Santé. Dès lundi, une cellule de crise avec l’ensemble du personnel présent lors de la prise en charge de la personne sera ouverte. Le dossier du patient sera intégralement révisé. » Le directeur assure que le service des urgences n’était pas engorgé au moment de la prise en charge de la victime.
Guillaume Koch applique la procédure nationale lors d’événements indésirables associés aux soins (EIAS). Ces derniers font état de l’ensemble des dysfonctionnements et/ou erreurs qui impactent négativement le parcours du patient alors qu’ils sont évitables pour la majorité d’entre eux.
Le procureur de la République de Chaumont, Denis Devallois, précise également qu’une autopsie sera pratiquée ce lundi 14 novembre à Dijon. Des analyses des vomissements de la victime seront également réalisées dans le cadre de l’enquête. « Ces éléments seront déterminants et permettront de savoir si la prise en charge aux urgences était adaptée ou non. » Il ajoute : « Une fois les causes exactes du décès connues, nous pourrons réaliser le cheminement des événements. J’ai de la compassion envers la famille, mais il est sans doute trop tôt, par rapport au stade de l’enquête, pour être catégorique sur les causes du décès. »
À l’annonce du décès de Benjamin Battistel, qui était également président du club de foot du FC Saint-Gilles à Langres, les hommages se sont rapidement multipliés sur les réseaux sociaux.
Par Caroline M. Dermy et Joffrey Tridon
Source : jhm.fr
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