Thierry Breton, le néo-fascisme tranquille
La France traverse une crise politique majeure. L’État n’est plus en mesure de contrôler son territoire. Et que dire de l’économie. Les deux tiers des Français haïssent Emmanuel Macron. Qui piétine les libertés publiques et met en place un régime néofasciste. Et pour faire bon poids il fournit à un régime en panique des missiles de croisière pour frapper le territoire de la Russie. C’est-à-dire que, tranquillement, il déclare la guerre à la première puissance nucléaire du monde. Le gouvernement est muet, l’ensemble de la classe politique représentée au Parlement fait de même. Pas un élu à l’exception de Dupont Aignan, aucune autorité intellectuelle ou morale, n’élève la voix pour s’inquiéter de l’abîme vers lequel cet homme emmène le pays.
Pour la mise en place de ce qui commence à ressembler à un régime néofasciste (même Julien Dray commence à s’inquiéter) Macron dispose d’hommes de main qui n’ont aucun scrupule. Il faut écouter l’effarant entretien donné par le commissaire européen Thierry Breton à France Télévisions, où l’intéressé vient annoncer triomphalement qu’il est arrivé à ses fins avec la mise en place d’une réglementation européenne de censure a priori sur les réseaux sociaux. Rappelons que ce personnage, quintessence du Capital endogame à la française, a été nommé à la Commission européenne en remplacement d’une autre haute fonctionnaire adepte du pantouflage gourmand, choisie par Macron mais refusée par le Parlement européen pour cause de rapports jugés trop élastiques avec la morale publique.
Breton s’est récemment signalé par des vitupérations contre les réseaux sociaux, qu’il accuse à demi-mot de véhiculer une parole d’opposition politique aux oligarchies en place. Sous prétexte de lutter « contre la haine en ligne », il décrit un dispositif destiné en fait à bâillonner toute parole dissidente.
Il n’a d’ailleurs pas hésité à citer comme devant être interdits les « appels à la révolte » ! La tentation néofasciste du personnage saute aux yeux, tant dans l’attitude que dans le choix des mots. Breton, donc, a fait adopter par le Parlement européen un texte qui reprend toutes les mesures proposées naguère par Emmanuel Macron, par l’intermédiaire de l’ex-députée Laetitia Avia et de la loi dite « Avia », votée par le Parlement-Playmobil du premier mandat – et quasi intégralement censurée par le Conseil constitutionnel puisque jugée attentatoire à la Constitution et notamment à la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen. Notre cour suprême, pourtant fort indulgente en général avec Macron, avait fait sortir l’horreur liberticide qu’était la loi Avia par la porte ; Thierry Breton la fait rentrer par la fenêtre. On en veut pour preuve cet hallucinant entretien passé à décrire tous les moyens administratifs qui permettraient d’instaurer une censure administrative a priori en piétinant tous nos principes.
La censure, nouvelle passion de la « gauche »
En France, une « gauche » minoritaire et paniquée nourrit une nouvelle passion pour la censure. Ces jours derniers plusieurs exemples de ce tropsime ont d’ailleurs fait réagir : citons la campagne contre le pluralisme avec l’affaire Geoffroy Lejeune au JDD, les déclarations de Pape Ndiaye sur Europe1 et CNews, médias « clairement d’extrême droite », ou encore les provocations du « philosophe » Geoffroy de Lagasnerie, qui affirme que la pensée de droite n’existe pas.
Il est malheureusement nécessaire une fois de plus de rappeler que la conflictualité est inhérente au politique et qu’elle s’exprime et se résout dans l’espace public. Le propre d’un cadre normatif dans un système démocratique est justement de permettre le débat et l’affrontement des opinions, le juge de paix étant l’élection. L’application de ces principes est de plus en plus problématique pour les blocs oligarchiques au pouvoir dans les pays occidentaux. On y revendique et brandit les « valeurs démocratiques » comme étant universelles, mais on s’efforce par tous les moyens de faire taire les paroles dissidentes. Une tâche rendue plus compliquée par l’existence des réseaux sociaux, plateformes qui ont réalisé une véritable révolution en donnant une parole en temps réel au plus grand nombre, ce qui est quand même, qu’on le veuille ou non, un progrès démocratique. Cette parole charrie comme toujours le pire et le meilleur, et il est quand même inquiétant de voir qu’en France, le pouvoir d’État réagisse comme il le fait avec une succession de lois liberticides. La loi Avia, à juste titre censurée, n’avait été qu’un avatar d’une entreprise d’encadrement mise en œuvre depuis l’arrivée d’Emmanuel Macron, dont l’absence de culture démocratique impose de rappeler que la démocratie est fondée sur l’égalité de n’importe qui avec n’importe qui. Et que l’accès à l’expression et au débat du plus grand nombre ne devrait pas être considéré comme un danger.
À la fin du XIXème siècle, lorsque la IIIème République fut suffisamment bien établie, et afin de garantir le respect de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, fut adoptée une loi de protection de la liberté d’expression. Parmi ses principes figurait celui que cette liberté fondamentale pouvait être limitée si nécessaire par la loi, mais dès lors que les restrictions étaient strictement proportionnées à l’objectif d’intérêt général poursuivi et que le contrôle de ce nécessaire équilibre n’appartenait qu’au Juge.
La loi sur la presse de 1881 fonctionne depuis presque 140 ans, et jusqu’à présent, on pouvait considérer que la liberté d’expression existait dans notre pays. Malheureusement, depuis le mandat de François Hollande et maintenant d’Emmanuel Macron, la France a dégringolé dans les classements internationaux de la liberté de la presse, « la patrie des droits de l’homme » se trouvant aujourd’hui à la 34ème place sur 180…
Thierry Breton, autocrate assumé
Après la Deuxième Guerre mondiale, un encadrement juridique destiné à garantir l’indépendance, le pluralisme et la transparence de la presse nationale avait été adopté. Il a été soigneusement détruit, et aujourd’hui la presse audiovisuelle et écrite est entièrement entre les mains de l’oligarchie. L’îlot du service public n’y échappe pas, puisqu’il est au service du pouvoir politique mis en place par cette même oligarchie avec le coup d’État judiciaire de 2017. L’existence d’une expression dissidente via les réseaux sociaux est donc considérée comme insupportable, et les agents du pouvoir multiplient les tentatives pour la faire taire.
Le texte présenté par Thierry Breton contient un certain nombre d’horreurs et la première d’entre elles est relative au fait que c’est l’autorité administrative qui désormais décidera de ce que l’on peut dire ou ne pas dire sur les réseaux.
Une équipe de flics de la pensée aux ordres de ce nouveau ministre de la Vérité pourra sommer n’importe quel site, quelle que soit sa taille, de supprimer dans les 24 heures des textes qu’elle juge contraire à la loi. La défaillance dans la suppression immédiate pourra être sanctionnée, par l’interdiction dans le pays considéré et pour ce qui nous concerne la France. Il est clair que les grandes plates-formes comme Facebook, YouTube ou Twitter vont non seulement poursuivre leur censure a priori qui existe déjà, mais pourraient aussi, par précaution, déférer à toutes les demandes de suppression émanant des officines européennes opaques.
Elon Musk souhaite faire de Twitter, qu’il a racheté, un espace de libre expression ; Thierry Breton, tout à sa pulsion néofasciste, en a fait une de ses cibles principales. Le système d’intimidation ainsi adopté n’est pas destiné à « lutter contre la haine », mais bien à réprimer la liberté d’expression en ligne. Le commissaire européen a tranquillement assimilé à des messages de haine les appels à la révolte. Rappelons encore une fois qu’il s’agit là des mesures contenues dans la loi Avia, démantibulée par la décision du Conseil constitutionnel, dont le projet de Breton est un décalque.
Toute cette entreprise n’est que le prétexte pour mettre les réseaux au pas. Et n’oublions pas que le pouvoir d’Emmanuel Macron est dès le départ un pouvoir minoritaire. Cette minorité est parfaitement assumée, mais a pour conséquence – indispensable à son propre maintien – d’avoir conduit à une dérive autoritaire qui a pris des proportions plus qu’inquiétantes. L’usage de la police et de la justice contre les Gilets jaunes et les autres mouvements sociaux, les grands médias complètement enrégimentés et la destruction méthodique de la liberté d’expression sont les armes utilisées par Emmanuel Macron pour mettre en œuvre sa feuille de route. Et cette fois-ci, face aux principes fondamentaux de la République française qui s’y opposent, on utilise l’Union Européenne et la violation de notre souveraineté pour les contourner et mettre en place un système autocratique dont Thierry Breton est l’un des gardes-chiourme.
S’y opposer est un devoir. Avant qu’il ne soit trop tard .
Régis de Castelnau
Avocat
Source : numidia-liberum.blogspot.com
"Le con est désormais le sujet le mieux adapté à la société telle qu’elle est devenue"
Les anciens cons étaient des espèces de sous-doués. Même nombreux, ils restaient minoritaires et en quelque sorte « hors norme »… Le con d'aujourd'hui, comme Macron et Breton, est désormais au contraire le sujet le mieux adapté à la société telle qu’elle est devenue, note le médiologue Paul Soriano. Il est la figure même du sujet décrit par les anthropologues de « l’homme nouveau » ou néocon.
Il était généralement admis que le profil du con et sa proportion dans une population quelconque demeuraient relativement stables au cours du temps. Comment expliquer alors les mutations du type, ainsi que la brusque augmentation des effectifs au cours des dernières années ?
La légère diminution du QI que certains associent à la fréquentation d’Internet n’est pas convaincante. Pas plus que la baisse de niveau à l’école, que d’aucuns, du reste, contestent : les critères permettant de l’établir (lire, écrire, compter) sont fragiles, surtout depuis que les applis présentes sur n’importe quel smartphone permettent de mener une vie normale sans posséder ces « aptitudes » désuètes. Et l’argument scolaire est d’autant moins crédible que la connerie tend désormais à croître régulièrement avec le niveau de diplôme.
En termes de catégories socioprofessionnelles, on constate une moindre proportion dans les professions qui touchent aux réalités matérielles, alors qu’elle explose dans les métiers associés au traitement de l’information, pour la plupart exercés par des personnes ultra-diplômées, justement.
« L’adolescence, naguère encore "âge des révoltes", devient celui de la normalisation, avec tout au plus des excès de zèle dans le panurgisme. »
En termes de genre et de classes d’âge, on ne relève pas de différences significatives, mais les très jeunes enfants se distinguent, ce qui confirme l’explication sociologique, celle d'une intégration sociale encore imparfaite. Un gamin de six ans clame qu’il veut manger gras, sucré, salé. Un petit garçon démembre une poupée et déchire une robe offerte par des parents engagés dans la lutte contre les stéréotypes. Une petite fille, de son côté, dédaigne le bazooka factice et les Doc Martens miniatures censés l’émanciper…
À l’évidence, on ne saurait attribuer ces résistances « réactionnaires » aux influences familiales qu’elles prennent au contraire à contre-pied. Et pour être inquiétantes, elles témoignent d’une remarquable immunité. La correction viendra un peu plus tard. L’adolescence, naguère encore « âge des révoltes », devient celui de la normalisation, avec tout au plus des excès de zèle dans le panurgisme.
Le brouillage des catégories politiques rend difficile le positionnement du con sur l’axe gauche-droite. Non seulement on en trouve à droite comme à gauche, mais l’idéal-type se déclare volontiers « et de droite et de gauche ». Les variétés de l’espèce (de) con semblent également touchées, aux dépens de la biodiversité : le pauvre con prolifère, tandis que l’effectif des gros, sales et mauvais cons reste stable ou régresse.
Insertion
Les anciens cons étaient des espèces de sous-doués. Même nombreux, ils restaient minoritaires et en quelque sorte « hors norme »… Le con est désormais au contraire le sujet le mieux adapté à la société telle qu’elle est devenue. Il est la figure même du sujet décrit par les anthropologues de « l’homme nouveau », Jean Baudrillard et Philippe Muray.
C’est tellement vrai que l’on repère assez facilement malgré leurs efforts de dissimulation, des faux cons, et c’est plutôt rassurant. Il s’agit de gens normaux qui font les cons pour diverses raisons, comme par hasard toutes liées à l’insertion sociale : ne pas se faire remarquer, passer pour quelqu’un de bien, garder son job et/ou l’estime de son chef, ne pas embarrasser sa famille et conserver la garde de ses enfants, séduire une personne de l’autre sexe ou du même sexe, etc.
Les ouvrages les plus récents traitant de la connerie comme Psychologie de la connerie* (Sciences humaines, 2018) donnent, involontairement, la clé de tous ces paradoxes. Ils ciblent en effet, à l’évidence, des gens qui échappent d’une manière ou d’une autre à la néo-connerie. Et les auteurs, exaltent du coup, au moins implicitement, les cons parfaits dont ils sont sans doute eux-mêmes des types assez accomplis. L’ouvrage cité est paru peu après l’irruption du mouvement des gilets jaunes en octobre 2018. Or, justement, on trouve parmi ces derniers une proportion anormalement faible de néocons, sans doute associée, mais cela n’a pas encore été clairement établi, à une proportion normale de cons à l’ancienne.
Le livre offre toutefois quelques aperçus plus consistants : « La connerie n’a jamais été aussi visible, décomplexée, grégaire et péremptoire », ce qui est indiscutable. Et avec son acuité coutumière, Edgar Morin observe que la connerie « unit l’erreur, la bêtise et l’assurance ». Assurément !
Le fameux test de diagnostic clinique d’Audiard (« les cons ça ose tout, c’est même à ça qu’on les reconnaît »), reste néanmoins pertinent, à condition de préciser que les audaces des néo-cons ne dépassent jamais les bornes du conformisme.
Quant à l’auteur de ces lignes, il est évidemment le plus mal placé pour s’auto-diagnostiquer. Et a fortiori pour proposer une thérapie. Tout au plus rappellera-t-on ici les vertus curatives du sens commun.
* sous la direction de Jean-Francois Marmion, avec le concours de psychologues, sociologues, écrivains, spécialistes de l’intelligence et des neurosciences (Boris Cyrulnik, Antonio Damasio, Edgar Morin, etc.)
Par Paul Soriano
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