Oliver Soulier, médecin, homéopathe, chercheur passionné nous a soudainement quitté il y a quelques jours. Comme beaucoup d’autres personnes, j’ai été véritablement choquée par cette triste nouvelle. Nous nous étions encore vus récemment, en mai lors du Colloque des dérives totalitaires sur l’enfance et il y a quelques jours dans le cadre de la conférence sur les dangers du Gardasil à Metz le 10 juin. Nous avions eu l’occasion de discuter longuement de la situation actuelle, et si Olivier Soulier était peut-être épuisé par les combats qu’il menait depuis plusieurs années et par une forme d’acharnement porté contre lui, rien ne laissait présager un départ si rapide
Pionnier et courageux
Le décès d’Olivier laissera un grand vide dans le coeur de la résistance à la dictature médicale. Car c’est un homme génial et atypique qui s’en va, un homme courageux qui s’est battu aux avants-postes pour la santé de l’humain et de sa planète. Pour ma part, j’ai perdu un grand ami.
Nous nous étions rencontrés en 2014, lors d’un colloque sur la liberté de soigner organisé par le Dr Nicole Delépine, où j’avais parlé des facteurs biologiques sous-jacents à l’autisme et des interventions par l’alimentation et la nutrition. Olivier était immédiatement venu me trouver pour mieux comprendre le sujet. Nous avions rapidement eu de nombreux échanges sur la question et c’est comme cela que nous avions ensuite organisé ensemble le congrès européen “Sortir de l’autisme : recherches et témoignages de pratiques médicales efficaces”.
Le congrès fut une grande réussite. Tout avait été enregistré sur plusieurs DVD, les powerpoint mis en ligne sur le site de la conférence, le tout complété par de nombreuses interviews et plusieurs lettres. Notre objectif commun était vraiment de mettre à disposition du public un contenu qui pouvait servir de support à une discussion et ouvrir de nouvelles pistes, avec des exemples concrets et des approches variées, allant de l’alimentation et la nutrition, à l’homéopathie et aux traitements des infections chroniques avec des antibiotiques. Il y eut un ‘avant’ et un ‘après’, et cela stimula de nombreux médecins et familles à entreprendre de nouvelles approches pour venir en aide aux enfants à besoins spécifiques. Pour tout cela, je ne saurai jamais assez le remercier.
Malheureusement, le succès de l’opération déclencha aussi une violente réaction de la part des autorités 'compétentes’ dans le domaine de l’autisme. Il y eut un véritable lynchage des médecins et chercheurs ayant participé à l’événement, en particulier du professeur Luc Montagnier. Certains médecins furent suspendus.
C’est peu après cela qu’Olivier reçut ses premières convocations à l’ordre des médecins, même si officiellement cela semblait être pour des broutilles qui n’avaient rien à voir. Malgré les pressions exercées sur tout médecin ayant un avis non autorisé, Olivier ne manifesta jamais de regret pour avoir organisé cet évènement. Bien au contraire, il continua à se battre pour une médecine ouverte, ce qui lui valut le record des comparutions devant l’ordre: il y était allé à 9 reprises !
Fidèle à ses opinions et à ses amis
Durant les 6 mois de préparation à cet événement, j’ai eu l’occasion de bien connaître Olivier. J’ai réalisé qu’il avait une forme ‘génie’ dans le vrai sens du terme. Il avait une faculté de compréhension des choses immédiate et intuitive, associée à la passion de les partager à d’autres, dans un langage clair et une mise en image artistique. Combien de projets passionnants, séminaires, conférences, congrès, séries de vidéos, et toujours des moments de rencontre exceptionnels !
En 2018, j’ai eu le privilège d’accompagner et de traduire Vandana Shiva à l’occasion du Colloque Soigner l’homme, sauver la terre qu’il avait organisé et où j’ai à nouveau pu attirer l’attention sur les facteurs environnementaux susceptibles de contribuer à l’autisme, dont le lien avec la vaccination.
À l’époque, la chasse aux ‘fake news des antivax’ et le lynchage permanent ‘anti-Wakefield’ battait déjà son plein et peu de gens auraient encore osé me laisser en parler lors d’un congrès. Olivier n’a pas eu froid aux yeux.
Un type génial
C’était à la fois passionnant, mais presque frustrant, de voir la facilité avec laquelle Olivier pensait les choses et la rapidité avec laquelle il les mettait en action. J’avais parfois l’impression, comme dans les contes, qu’un génie ou un compagnon invisible venait lui souffler des idées à l’oreille…
J’ai vite compris d’où lui venait son intérêt particulier pour l’autisme, car il avait certains modes de fonctionnement qui m’étaient bien familiers, et que les personnes ‘normales’ ont parfois du mal à supporter.
Homme très sensible, fidèle en amitié, dévoué à ses malades, il protégeait son coeur par la muraille de ses connaissances et la finesse de ses analyses. Il avait la générosité des gens intelligents : ceux qui ont compris que la vie a plus de sens lorsque l’on cherche à partager ce que l’on est et que l’on tente d’aider et d’élever son prochain. Mais il fallait par contre composer avec un égo aux dimensions intergalactiques, comme l’enfant à qui il faut expliquer chaque matin que, même si ses ambitions sont nobles, il n’est pas le président du monde entier et qu’il faut aussi tenir compte d’autres volontés.
J’ose l’écrire parce que je n’hésitais pas à le lui rappeler de temps à autre et que je ne prétends pas non plus être modeste. Par ailleurs, Olivier avait assez d’humour que pour apprécier une telle franchise, lorsqu’elle s’exprimait avec bienveillance. Et puis, il portait aussi cette ‘dimension intergalactique’ dans ses idées, dans son monde intérieur. Pour le comprendre, il suffit de réécouter quelques extraits où il parle de l’embryogenèse en comparant le processus de la création de l’être humain avec celui du l’univers tout entier. Avec intelligence, science, émotion et poésie, Olivier parvenait à illustrer la genèse à l’aide du film 2001 Odyssée de l’espace; Quelle idée brillante et quel talent de pédagogue!
Parmi les héros de la résistance
Olivier Soulier est parti bien trop tôt. Dès le début de la pandémie, il a joué un rôle très actif dans la résistance à la dictature sanitaire en participant à la création du Conseil scientifique indépendant, à la défense des soignants dans le Syndicat des médecins ou en soutenant une presse libre dans Citizen Light, aux côté de Pierre Barnerias (voir aussi le film Hold Out, en accès libre pour lui rendre hommage).
Bien que nous ayons tous deux eu conscience de la montée progressive d’une forme de totalitarisme au cours des années précédentes, ce n’est que récemment qu’Olivier m’avait parlé du rôle de sa famille lors de la 2ème guerre mondiale. Apparemment, son père et son oncle avaient été très actifs dans la résistance, risquant leur vie dès leur plus jeune âge pour se battre contre l’oppresseur nazi par des actes ‘héroïques’, comme des tirs isolés sur des officiers nazis, opérations de sauvetage ou de sabotage des lignes de chemin de fer.
Nous devions nous revoir pour qu’il me raconte toute l’histoire en détails, pour un article dans le cadre de la série ‘Plus Jamais ça, c’est maintenant et mondial’ dont j’ai fait la traduction récemment. Je regrette de ne pas l’avoir fait à temps, tout comme les projets sur l’autisme qu’il me pressait de faire depuis plusieurs mois.
Ma seule consolation est de savoir que là haut, Olivier n’a pas fini et qu’il ne cessera de nous inspirer !
Merci infiniment Olivier pour tout ce que tu es et tout ce que tu nous a apporté.
Avec toute ma gratitude et mon amitié, ainsi que celles des très nombreuses personnes qui gardent, elles aussi, des souvenirs inoubliables.
Senta Depuydt
Source : sentadepuydt.substack.com
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