"La Vie Hospitalière"

vendredi 5 avril 2019

Urgences : qu'est-ce que le plan "hôpital sous tension" ?


L'objectif du plan "hôpital sous tension" est simple et parfaitement résumé par Valérie Durand-Roche, directrice de l'hôpital Édouard-Herriot à Lyon : "Répondre au bon moment avec des renforts de moyens." 
Concrètement, l'hôpital est dit "sous tension" lorsqu'il y a "une inadéquation entre les venues aux urgences, les moyens qui sont présents aux urgences et le nombre de lits d’aval", explique-t-elle au micro de Nikos Aliagas sur Europe 1, lors de notre matinale spéciale au CHU de Lyon.
"Des réponses graduées pour faire face à ces afflux de patients.
En règle générale, ce plan est "déployé dans les hôpitaux français" lors "des périodes d'épidémie", particulièrement "sur les périodes de grippe" ou "parfois de canicule". Des moments où les patients affluent vers les services d'urgence. "Le plan "hôpital sous tension'" met en oeuvre des réponses graduées pour faire face à ces afflux de patients, qui viennent soit avec un besoin d'hospitalisation, soit pour une simple consultation."

Pour répondre à cette demande, "on a des processus de rappel" du personnel qui ne travaille pas. Mais aussi, on essaye de prévoir avec un plan en amont", explique Valérie Durand-Roche. Cela passe donc par "des périodes où on va avoir plus d'effectifs, que l'on va aussi payer en plus", mais aussi "un volume de lits d'aval supérieur par rapport à notre fonctionnement normal".

Le "plan blanc" pour les afflux massifs et inattendus de patients. Parfois, les urgences doivent également faire face à des afflux massifs de patients totalement impossibles à prévoir, comme lors d'une attaque terroriste. Dans ces cas-là, c'est le "plan blanc" qui est déclenché. Il s'agit d'un "moyen intra-hospitalier de répondre à la demande d’un afflux de victimes".

"Nous devons, selon les objectifs, répondre en moins de 30 minutes pour accueillir ce que l’on appelle 'les urgences absolues' et aussi accueillir les urgences relatives", décrit Valérie Durand-Roche. C'est selon ces critères que les victimes sont "triées à l’entrée de l’hôpital, après un pré-tri en extra-hospitalier effectué par le Samu ou les pompiers dans le cadre des dispositifs présents".

Pour "La Vie Hospitalière" on a pas l'impression d'avoir avancé beaucoup dans la pratique...  une chose est certaine un hôpital sous tension mérite avant tout l'attention de notre ministre...
Il n'y a pas de secret : un hôpital est capable de gérer  toutes formes d'urgences dès lors qu'il en a tous les moyens... c'est pas toujours le cas... et on voit des réductions de personnels dans des services de réanimation... services étroitement liés aux urgences !

Quant au Plan blanc il est adapté obligatoirement pour chaque établissement :

Rappelant ainsi les mesures qui doivent être prises en considération:

- La mise en place d’une cellule de crise pilotée par le chef d’établissement ou son représentant, et chargée de gérer l’alerte, ou encore la crise.
- Le maintien sur place des équipes de personnels volontaires.
- Le rappel gradué des personnels volontaires en repos, afin d’avoir des moyens suffisants mais aussi de pouvoir organiser des rotations en cas de crise durable ( la liste des personnels volontaires est renouvelée tous les ans).
- L’organisation du tri, de l’accueil des victimes, de leur répartition selon la nature et la gravité de leur pathologie dans des unités spécialisées ou à défaut, les plus adaptées à leur prise en charge.
- Les modalités de transmission de l’alerte au sein de l’établissement, ainsi que les liaisons internes et externes à l’établissement pour assurer la circulation des informations.
- Un plan de confinement et un plan d’évacuation de l’établissement.
- Un transfert des patients des services impliqués vers des services moins impliqués, d’autres établissement, voire le renvoi à domicile lorsque cela est possible.
- Une déprogrammation des activités non urgentes : consultations, interventions chirurgicales…
- L’inventaire de moyens disponibles par les services médico-techniques (pharmacie, laboratoires, imagerie médicale) et logistiques (blanchisserie, restauration).
- Le renforcement des moyens de communication : le standard téléphonique est renforcé et les communications sont réservées au seul Plan blanc ( renfort si nécessaire par un poste sanitaire mobile).
- L’organisation d’un triage médical strict dans une salle suffisamment grande et sous la responsabilité d’un médecin trieur, distincte de l’accueil classique des urgences, et distincte de l’accueil des familles et des médias.
- La mise en place d’un point d’accueil aux familles et d’accueil des médias.
- L’organisation de la circulation automobile sur le site avec une signalétique et un fléchage supplémentaire pour faciliter la circulation en interne, recours à des mesures de surveillance et de gardiennage renforcées.
- Le recours éventuel à des moyens associatifs : bénévoles des associations de secourisme et d’aide sociale pour le traitement des soins légers ou les gestes d’accompagnement.

Le flux des nouveaux arrivants doit être maîtrisé afin de prévenir la contamination de tout l’établissement en cas d’accident nucléaire, radiologique, bactériologique et chimique...et ceci nécessite obligatoirement du personnel formé...
Le plan blanc peut aussi se compléter dans chaque établissement par la mise en place d’un Plan de Continuité d’Activité (PCA).
Sans oublier le  Plan ORSAN  (pour Organisation de la réponse du système de santé en situations sanitaires exceptionnelles), qui est lui le dispositif national qui chapeaute tous les Plans blancs. 

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