Le garçon, qui allait avoir 12 ans, est décédé le 26 octobre 2017 au service pédiatrie. Ses parents estiment que la prise en charge de leur enfant était insuffisante, au regard de sa pathologie.
Leïla et Amine veulent comprendre. Et surtout, ils veulent rendre justice à leur fils Ilyas, décédé à l'hôpital de Meaux le 26 octobre 2017, où il avait été transporté en urgence. Ilyas, qui allait avoir 12 ans, était atteint d'une maladie neuromusculaire, l'amyotrophie spinale infantile, qui retentit sur les capacités motrices et respiratoires. Selon ses parents, le personnel médical aurait appliqué une prise en charge standardisée, pas adaptée à la pathologie d'Ilyas. Ils dénoncent des « manquements », dénonçant même une « désorganisation » du service.
Une enquête préliminaire confiée à la Police judiciaire
Raison pour laquelle ils ont déposé plainte, en février dernier, pour « homicide involontaire, à l'encontre du Grand Hôpital de l'Est francilien - site Meaux (GHEF), ainsi qu'à l'encontre du personnel médical », auprès du procureur de Meaux, par le biais de leur avocate Me Natacha Haleblian. Le couple a été auditionné le 11 avril par la Police judiciaire de Meaux.
De son côté, le GHEF se refuse au moindre commentaire : « Le dossier faisant actuellement l'objet d'une enquête préliminaire, nous ne sommes pas en mesure de répondre aux questions, au risque d'entraver le bon déroulement de l'enquête en cours ».
Ilyas avait été admis aux urgences dans la nuit du 24 au 25 octobre 2017 : il toussotait mais surtout, ses parents avaient constaté - grâce à leur oxymètre - une importante baisse de la saturation (NDLR : quantité d'oxygène dans le sang). Ils avaient demandé aux pompiers que leur enfant soit transporté directement à l'hôpital Necker, à Paris. Et ce, pour la bonne raison que ce centre de référence en maladie neuromusculaire, où Ilyas devait être opéré d'une scoliose deux jours plus tard, connaissait bien sa pathologie. « Les pompiers ont refusé car Meaux était l'hôpital de secteur », indique Leïla, capable de raconter les 33 dernières heures de vie de son fils, minute par minute.
Ilyas avait ensuite intégré le service pédiatrie. « Nous avons redemandé le transfert à Necker mais c'était toujours non. Notre fils a vu un kiné une seule fois par jour. Le personnel ne connaissait pas les machines d'aide à la toux », décrit la maman. « Il fallait passer la main à Necker et héliporter notre fils là-bas. Je n'avais jamais vu l'état de santé de mon fils se dégrader aussi vite, nous leur avons dit. Ce n'est pas une seule erreur qu'il y a eue, mais une succession d'erreurs. C'était de l'hyperconfiance. Le principe de précaution aurait dû être une vigilance extrême », estime Amine.
La cause probable du décès d'Ilyas, écrite dans le compte rendu d'hospitalisation, est un « probable obstructeur bronchique sur bouchon muqueux ». Sa mort résulterait donc d'un problème mécanique et non d'une pneumopathie. « Le personnel médical n'est pas parvenu à faire le bon diagnostic. Ilyas est resté sans surveillance particulière. Son état de détresse respiratoire a été sous-estimé. Il s'est épuisé », estime Me Natacha Haleblian.
Article de Guénaèle Calant
Source : leparisien.fr
1 commentaire:
C'est cette direction qui a osé faire sauter le barillet d'un local syndical pour changer les clefs, c'est une action honteuse et allant à l'encontre même des droits syndicaux et fondamentaux.
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