« Ce n’est pas facile, mais je vis cela comme une démarche très positive. »
Anaïs a 33 ans, mère d’un enfant. Infirmière en hospitalisation de jour, puis en libéral depuis 8 ans. Sans emploi ni revenu
Le mot clef résumant mon vécu personnel est incompréhension. Durant la première vague j’exerçais mon activité en libéral et j’étais très motivée pour accomplir ma mission de soignante, je croyais en ma capacité à protéger mes patients et j’étais très investie auprès d’eux et de ma famille. Je suis même allée jusqu’à désinfecter les emballages des aliments que j’achetais.
Concernant les patients, avec mes collègues nous définissions la fréquence des visites en fonction des soins nécessaires et évitions des visites trop rapprochées. Nous mettions la notion bénéfice/risque au centre de notre réflexion thérapeutique afin de préserver au mieux la santé de nos patients, comme la nôtre. Sur le moyen terme, nous avons pu observer une augmentation du sentiment de solitude et d’isolement assez important qui fut difficile à atténuer par la suite. J’ai très vite été interpelée par le peu de moyens dont nous disposions pour accomplir notre mission et le peu de correspondance entre la gravité de la situation et le matériel dont nous disposions. C’est à ce moment que j’ai commencé à m’interroger. Durant la deuxième vague, j’ai décidé de m’informer plus sérieusement et j’ai multiplié mes sources.
Aujourd’hui j’ai un sentiment pesant de ségrégation. Malgré tout j’ai le sentiment que cette situation m’apporte le courage de construire autre chose et d’envisager le futur sous un angle différent.
N’ayant plus le droit d’exercer, je me trouve actuellement sans revenu. Avec mon conjoint et mon fils nous avons fait le choix de vendre notre logement, nos meubles et une grande partie de ce que nous possédions. Nous vivons actuellement dans un fourgon aménagé.
Au sein de mon milieu professionnel, mon choix n’a pas été compris et a été interprété comme un manque de loyauté de ma part. Auprès de mon médecin traitant j’ai trouvé une certaine compréhension, mais qui n’a pas engendré de soutien. Cette position de la part d’un soignant m’a heurtée ; ne pas chercher à comprendre lorsqu’on est soignant assermenté est une position qui m’interroge. A ce moment, j’ai aussi pu me sentir délaissée, cette fois en tant que patiente. Par ailleurs, notre choix n’a pas été compris par nos familles respectives et celui-ci a modifié nos relations familiales et même créé un isolement dans certains cas.
L’indifférence générale de la population, de mon point de vue, illustre de façon tout à fait nouvelle et spectaculaire le fait que nos choix de vie, même lorsqu’il s’agit de notre corps et de la liberté d’en disposer, sont conditionnés par la consommation et notre confort matériel. Beaucoup de personnes avec qui j’ai eu l’occasion d’échanger à ce sujet entendent, comprennent et approuvent mes arguments mais reconnaissent être limités dans leur choix par leurs crédits et autres engagements matériels. Je suis assez abasourdie par ce défaitisme acquis qui anesthésie la majorité d’entre nous. Je suis très choquée par cette indifférence.
Je suis inquiète quant à l’avenir de nos sociétés et j’ai peur pour la vie future de mon fils. Toutefois, cette situation me permet d’envisager un avenir tourné vers l’essentiel, la nature, l’humilité matérielle et le sens des choses. Ce n’est pas facile mais je vis cela comme une démarche très positive.
En tant que soignante, je crois à des concepts tels que la déontologie, le rapport bénéfice/risque individuel et le consentement libre et éclairé. Etant donné que la vaccination actuelle n’agit clairement pas sur la transmission, elle devient une question personnelle et individuelle à aborder avec son médecin. Je ne comprends d’ailleurs pas que celui-ci ne soit pas centralisé dans ces choix. Personnellement, je suis en bonne santé et ne suis pas une personne à risque, le rapport bénéfice/risque me concernant ne penche pas en la faveur d’une vaccination. Pour ces raisons, je la refuse et j’ai aussi refusé de participer aux campagnes de vaccination lorsque j’étais encore en exercice.
De mon point de vue, pour beaucoup de patients il serait plus sain de s’appuyer sur les traitements précoces existants et de renforcer la prise en charge et la surveillance à domicile des malades bénins.
Source : lesessentiels.org
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