L’Institut National du Cancer propose un point de situation de la radiothérapie française en 2010 qui aborde la discipline sous plusieurs aspects : le positionnement européen de la France au regard de son offre de soins en radiothérapie, les taux de mise en œuvre des différentes techniques de traitement, les personnels dédiés, les niveaux d’activité et les financements. Cette publication s’inscrit dans le cadre de l’action 22.1 du Plan cancer 2009-2013 qui prévoit de suivre le dispositif de radiothérapie tant sur le plan quantitatif que qualitatif. Un premier point de situation de la radiothérapie, portant sur les données 2007, avait été publié fin 2008.
Avec 177 centres de radiothérapie et 413 appareils de traitement, la France se positionne parmi les premiers pays européens pour son offre de soins en radiothérapie.
La modernisation du parc d’appareils se poursuit depuis 2006 et la moitié du parc d’accélérateurs est constitué d’appareils récents, âgés de moins de 6 ans. Par ailleurs, les autres équipements nécessaires à la préparation et à la délivrance des traitements étaient utilisés dans 90 % des centres fin 2009. Seuls la dosimétrie in vivo et les logiciels de double calcul des unités moniteurs étaient encore insuffisamment entrés dans les pratiques. Ils devront néanmoins être mis en œuvre rapidement car ils sont rendus obligatoires à compter de mai 2011 dans le cadre de la délivrance des autorisations.
La radiothérapie conformationnelle tridimensionnelle, qui est aujourd’hui le standard de traitement, est accessible sur tout le territoire. Par contre, la disponibilité des techniques spéciales, et en particulier celle de la modulation d’intensité, restait encore inégale fin 2009. Cette situation devrait s’être déjà améliorée au vu des projets déclarés par les centres dans le cadre des enquêtes annuelles de radiothérapie*.
Avec 164.000 patients traités par radiothérapie en 2009, le nombre de patients pris en charge reste relativement stable depuis 2007. La moitié des traitements dispensés concernent les deux cancers les plus fréquents : le sein chez la femme avec en moyenne 26 séances par traitement, et la prostate chez l’homme avec une moyenne de 27 séances par traitement.
Quatre grandes recommandations sont proposées pour continuer à progresser en termes de qualité et de sécurité dans notre offre de soins en radiothérapie et continuer à réduire les inégalités d’accès :
1. Généraliser l’utilisation de la dosimétrie in vivo et de logiciels de double calcul marqués CE selon les recommandations de l’Afssaps, en cohérence avec les critères d’agrément INCa.
2. Poursuivre le développement de l’accès aux techniques de modulation d’intensité dans les indications validées (cancers ORL et cancers de la prostate).
3. Développer au niveau de chaque région l’accès à la radiothérapie de haute technicité (radiothérapie conformationnelle par modulation d’intensité dynamique – tomothérapie – stéréotaxie intra et extra crânienne), ces nouvelles techniques étant associées à un nombre moins élevé des séances.
4. Mettre en place des mécanismes incitatifs pour accompagner l’évolution des techniques qui permettent de réduire le nombre de séances par traitement. Dans ce cadre, l’INCa vient de lancer un appel à projets visant à accompagner la mise en œuvre et l’évaluation de traitements innovants de radiothérapie peropératoire comportant moins de séances.
*Mises en œuvre conjointement par la SFRO, le SNRO, la SFPM, la CNAMTS, l’ATIH, l’ASN et l’INCa.
Pour consulter le rapport (au format pdf) :
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