Malaise à l'Hôpital Public, il y a urgence !
Avec toujours plus de responsabilités et moins d’effectifs, les cadres de santé se retrouvent aux prises entre une exigence sur la qualité des soins et des impératifs de rentabilité. Maillon essentiel du système hospitalier, ils pourraient bien y perdre leur équilibre.
Une infirmière de
l’hôpital Cochin à Paris s’est suicidée mardi matin 7 mars sur son lieu de
travail. La direction de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), a dit
« prendre très au
sérieux ce nouvel événement tragique qui renforce sa détermination dans la
prévention et la détection des risques psychosociaux et l’amélioration des
conditions de travail ».
Le personnel hospitalier a
pris de plein fouet la vague de réformes qui submerge les établissements
publics depuis le début des années 2000. Tout le monde est à bout. Les cadres
de santé se retrouvent tiraillés entre deux impératifs : répondre à
l’exigence de qualité des soins et améliorer la performance économique.
Sous fond de rigueur
budgétaire, c’est aujourd’hui la course contre la montre dans les services.
Avec le passage à la T2A
(tarification à l’activité, axe majeur du plan Hôpital 2007), les centres
hospitaliers sont désormais facturés selon le volume et la nature des soins
qu’ils réalisent, avec une démarcation entre ceux qui sont rentables et les
autres. « J’ai
choisi de prendre des responsabilités pour promouvoir la qualité des soins. Et
je me retrouve écrasée par des logiques financières. L’hôpital doit faire du
chiffre. Et les équipes, travailler en conséquence. Il faut sans arrêt auditer
leurs pratiques. Les services de soins sont devenus des petites
entreprises », assène Nathalie, cadre de santé en région
parisienne.
Prise en
charge chronométrée
Pour compresser davantage
les dépenses de santé et intensifier les entrées des patients, un coup
d’accélérateur est donné au « virage
ambulatoire ». La règle du jeu : planifier tous les actes
de soins sur une même journée pour libérer les patients le soir. Cette modalité
de prise en charge chronométrée épuise les équipes paramédicales et
l’encadrement.
« Le virage
ambulatoire met les cadres sous tension. Pour réduire les temps de séjour, ils
sont chargés d’optimiser l’organisation...
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